Vol du Louvre, la chasse aux braqueurs se poursuit

Nous avons « bon espoir » que les malfaiteurs soient interpellés « très rapidement », indiquait hier à France Inter, le nouveau ministre de l’intérieur, Laurent Nuñez. Il est vrai que les braqueurs ont laissé de nombreux indices lors du vol spectaculaire de joyaux de la couronne dimanche 19 octobre matin au Louvre. A commencer par l’échelle de déménageur qu’ils ont utilisée pour monter au premier étage de la Galerie d’Apollon où se trouvaient les bijoux.

Les voleurs très expérimentés se sont en effet introduits dans cette salle par une banale mais peu discrète échelle de déménageur stationnée le long du Louvre après avoir fracturé la vitre. Ils se sont ensuite précipités vers les deux vitrine dont ils convoitaient le contenu, ont saisi 9 bijoux et sont descendus par la même échelle avant de s’enfuir en scooter qu’ils avaient laissés à proximité. Le vol s’est déroulé en moins de 7 minutes.

Il y a urgence à les retrouver au plus vite, car le risque est grand que les commanditaires du vol fassent dessertir les centaines de pierres précieuses qui composent ces bijoux. Car autant ces bijoux sont quasiment invendables en l’état sur le marché de l’art, autant les pierres peuvent l’être aisément.

La perte de ces bijoux offerts par Napoléon 1er ou Napoléon III serait en effet une véritable catastrophe. D’abord pour leur valeur économique. A lui seul, le grand nœud de corsage de l’Impératrice Eugénie avait été acquis en 2008 pour près de 7 millions d’euros. Mais plus encore pour leur valeur historique. Les objets volés ont été fabriqués au cours de la première moitié du XIXe siècle et sont entrés dans les collections du Louvre principalement en 1985 et au XXIe siècle. Un bijou a finalement été abandonné par les voleurs et huit ont disparu :

• Un diadème en or de la parure de la Reine Marie-Amélie et de la Reine Hortense, comportant 24 saphirs et 1 083 diamants.
• Un collier de la parure de saphirs de la Reine Marie-Amélie et de la Reine Hortense, composé de 8 saphirs de Ceylan et de 631 diamants.
• Une boucle d'oreille, d'une paire de la parure de saphirs de la reine Marie-Amélie et de la Reine Hortense, composé de 59 diamants.
• Un collier en émeraudes de la parure de l’Impératrice Marie Louise de Habsbourg Lorraine composé de 32 émeraudes et de 1 138 diamants.
• Une paire de boucles d'oreilles en émeraudes (6 serties de 108 diamants) de la parure de Marie-Louise.
• Une broche dite broche reliquaire composé d’or et de 98 diamants
• Un diadème de l'Impératrice Eugénie, réalisé en perles fines (212) et 1 998 diamants de taille antique et 992 diamants roses.
• Un grand nœud de corsage de l'impératrice Eugénie composé de 2 600 diamants.

Selon les autorités, de nombreuses caméras de surveillance ont pu filmer le vol et la fuite des malfaiteurs ce qui devrait faciliter l’enquête. Le musée a été évacué et fermé toute la journée de dimanche afin de préserver les traces et permettre l’intervention de la police judiciaire.

La presse étrangère, dont de nombreux titres font leur une sur le sujet, ne manque pas de faire remarquer que personne ne s’est préoccupé de ce camion de déménageur installé le long du Louvre un dimanche matin. Elle relève que s’il y avait bien 5 gardiens dans la salle ou à proximité leur rôle s’est limité à prévenir la police et mettre les visiteurs en sécurité, ce qui n’a pas empêché l’un d’entre eux de filmer un des voleurs en train de fracturer la vitrine des bijoux. Un indice de plus pour la police.