La Maison de l’histoire de France va s’installer aux Archives nationales

Par Jean-Christophe Castelain · lejournaldesarts.fr

Le 13 septembre 2010 - 530 mots

Eyzies-de-Tayac [13.09.10] - Nicolas Sarkozy a profité de son déplacement à la grotte de Lascaux dimanche 12 septembre pour révéler le lieu de la future Maison de l’histoire de France : le site actuel des Archives nationales en plein cœur de Paris.

L’annonce par le Président de la République, lors de son déplacement aux Eyzies, dimanche 12 septembre, du choix du lieu de la future Maison de l’histoire de France est une double surprise. D’abord parce qu’en ces temps de rigueur budgétaire, on aurait pu croire que le Président veuille retarder voir annuler la mise en place d’un nouvel opérateur public coûteux. Ensuite, le choix du lieu : le site actuel des Archives nationales, dans le Marais en plein cœur de Paris.

Plusieurs sites avaient été envisagés, Fontainebleau, Versailles, Vincennes, l’île Seguin, mais le quadrilatère constitué des hôtels de Soubise et de Rohan autour d’un grand jardin, avait peu été évoqué. Isabelle Neuschwander, la directrice des Archives nationales avait indiqué au Journal des Arts en janvier 2010, qu’ils « avaient été consultés mais que cet espace est contraint et fragile ». Le secret a donc été bien gardé. Il est vrai qu’un ensemble important d’archives doit être déplacé d’ici 2013 dans un nouveau site à Pierrefitte-sur-Seine, libérant une partie des 34 000 m² et que par ailleurs le site abrite depuis 1867 un musée des grands documents français. Il est possible également que Philippe Bélaval, l’actuel directeur du Patrimoine au ministère de la Culture et directeur des Archives en 1998, ait plaidé pour le lieu.

Comme annoncé à plusieurs reprises, la Maison de l’histoire de France va fonctionner en réseau avec un premier cercle de musées. Selon l’AFP, il s’agirait de neuf musées nationaux : le musée de la Préhistoire des Eyzies de Tayac, le musée d'archéologie de Saint-Germain-en-Laye, le musée du Moyen-âge de Cluny, le musée de la Renaissance d'Ecouen, le château de Pau, le château de Fontainebleau, la Malmaison, le musée de Compiègne et le musée des plans reliefs aux Invalides.

Accessoirement, les Archives nationales sont localisées à quelques pas du musée Carnavalet, le musée d’histoire de la Ville de Paris. Mais c’est un musée municipal.

La structure que va prendre cet ensemble n’est pas encore connue. En l’état il ne peut s’agir d’un nouvel établissement public, puisque certains musées, le Château de Fontainebleau par exemple disposent déjà d’un tel statut. Pour le Président Sarkozy, il s’agit d’un « premier cercle d'un réseau appelé à tisser des liens avec les mille musées d'histoire éparpillés sur tout le territoire ».

En attendant l’ouverture dans son logis de la Maison de l’histoire de France prévue en 2015, le Président a annoncé que le jardin des Archives sera prochainement ouvert au public tandis qu’une grande exposition est programmée fin 2011.

L’information ayant fait l’objet d’une fuite dans la presse le 9 septembre, les organisations syndicales des Archives de la rue des Francs Bourgeois ont aussitôt fait connaître leur mécontentement, estimant que le lieu devait rester dédié aux Archives.

Les prochaines étapes importantes seront les crédits de paiements inscrits au budget 2011 ainsi que le projet scientifique. D’ici là, il y a fort à parier que cette annonce va agiter le microcosme muséal pendant quelques temps.

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque