Car les exigences actuelles n’ont plus rien à voir avec les modèles des années 1990, à partir desquels on peut dater l’essor des chantiers de rénovation des musées des collectivités locales. Les musées d’aujourd’hui se doivent d’avoir des espaces suffisants pour les expositions temporaires, des équipements pour accompagner la visite (cafétéria, salles pédagogiques) et un auditorium pour organiser des conférences/projections. À cela s’ajoutent la nécessité de disposer de réserves appropriées (le plus souvent dans d’autres sites à adapter), l’accessibilité pour accueillir le public en situation de handicap et plus récemment l’obligation d’assurer une isolation thermique. Autant de contraintes qui font hésiter les élus et offrent des arguments aux oppositions municipales pour la campagne à venir. Il se pourrait donc que certains des chantiers de notre recensement soient remis en question.
Les chantiers de rénovation des musées en régionsAbbeville (Somme)
Beffroi-musée Boucher de Perthes-Manessier
Après plus de deux ans de fermeture, le beffroi d’Abbeville a annoncé le début de travaux de rénovation qui doivent durer jusqu’en 2028-2029, après des fouilles archéologiques préventives. Issu de la fusion de deux musées du XIXe siècle, le beffroi-musée Boucher-de-Perthes va bénéficier d’une restauration du beffroi du XIIIe siècle, d’une réhabilitation de ses bâtiments modernes et de la construction d’une extension qui augmentera de 30 % les espaces d’exposition. L’opération coûtera près de 13 millions d’euros et intégrera à terme l’office de tourisme dans le nouveau site culturel.
Agen (Lot-et-Garonne)
Musée des beaux-arts
Quatre hôtels particuliers réunis en un musée, avec autant de niveaux de sols distincts : la rénovation du Musée d’Agen s’annonce comme un véritable casse-tête. Adelfo Scaranello a été choisi par concours pour le résoudre, après ses transformations réussies des musées de Besançon (Doubs) et de Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne). Sur proposition de l’architecte, les élus agenais ont décidé de la destruction d’une aile de la fin du XIXe siècle qui masque la vue sur les façades Renaissance des hôtels. Cette démolition aura lieu en 2025 pour laisser place à un espace d’accueil moderne d’ici à 2028. Coût estimé : entre 15 et 17 millions d’euros.
Albi (Tarn)
« Escale Lapérouse »
Albi s’apprête à transformer un tout petit musée d’une surface de 200 m2 en un vaste équipement de 2 000 m2. Le Musée Lapérouse deviendra l’« Escale Lapérouse » à l’horizon 2029, en prenant place dans l’ancienne trésorerie générale d’Albi. Le navigateur natif de la ville y sera célébré grâce aux collections du musée, lesquelles ne seront toutefois pas suffisantes pour remplir le bâtiment XIXe et son extension contemporaine, dessinée par l’agence Projectiles. L’espace sera également consacré à l’actualité scientifique, et s’appuiera sur un partenariat avec le Musée de la marine pour nourrir son parcours. La Ville consacre 15 millions d’euros à ce projet d’ampleur.
Autun (Saône-et-Loire)
Musée Rolin
À Autun, l’Atelier Novembre transforme une ancienne prison panoptique en parcours muséal. C’est l’un des trois bâtiments qui composera le futur musée d’Autun, avec l’hôtel Rolin – son écrin actuel – et l’ancien palais de justice. Une sorte de « campus muséal » sur lequel la petite ville planche depuis 2008 et dont le budget excède 20 millions d’euros (dont 16 apportés par l’État). Fin 2024, les études archéologiques préalables révélaient les vestiges d’un rempart antique, qui sera intégré au parcours. L’inauguration de ce triple musée est prévue pour 2028.
Bayeux (Calvados)
Musée de la Tapisserie
À partir de septembre 2025, les travaux doivent permettre d’améliorer la muséographie autour de la Tapisserie de Bayeux, ainsi que les conditions de sa conservation. La tapisserie sera extraite de sa vitrine et de son support en amont des travaux, et conservée dans des réserves sous surveillance constante en raison de sa fragilité. Le projet (chiffré à 13 millions d’euros) prévoit la construction d’une extension sur le site actuel, avec une campagne de fouilles archéologiques préventives programmée au printemps. Le musée devrait rouvrir en 2027 pour le millénaire de la naissance de Guillaume le Conquérant.
Bayonne (Pyrénées-Atlantiques)
Musée Bonnat-Helleu
Fermé depuis 2011 en raison de la vétusté du bâtiment, le « Petit Louvre au Pays basque » devrait rouvrir cet automne. Le Musée Bonnat-Helleu, qui accueille le plus important dépôt du Louvre en France, fait l’objet d’importants travaux de modernisation et d’agrandissement qui auront coûté au total 28 millions d’euros. Une extension a été construite sur le terrain d’une ancienne école adjacente, portant ainsi la superficie du musée à 7 000 m². À terme, 1 300 œuvres seront exposées dans un parcours permanent repensé. Des projets seront aussi menés en collaboration avec le Louvre, avec qui le musée a signé un partenariat de cinq ans.
Bègles (Gironde)
Musée de la Création franche
Le musée dévolu à « l’art brut et apparentés » (art naïf, populaire…) se modernise et s’agrandit. Lancé en 2020, le projet prend tournure : en septembre dernier, des travaux d’extension ont débuté pour doubler la surface du lieu. Trois nouveaux bâtiments, qui seront reliés au musée historique par une passerelle en verre, sont en construction. Les collections se déploieront dans l’une de ces extensions, tandis que le bâtiment actuel servira d’accueil et d’espace introductif. Les deux autres ailes accueilleront un auditorium et des réserves. Le chantier, chiffré à 13 millions d’euros, devrait se terminer en fin d’année pour une réouverture au public début 2026.
Béziers (Hérault)
Musée d’art et d’histoire
Les trois musées de beaux-arts, d’histoire naturelle et du Biterrois ne feront plus qu’un au sein de l’ancien palais épiscopal de la ville : un grand « musée d’art et d’histoire » en réponse à la situation difficile des musées de la ville. Le cabinet d’architecture italien Guicciardini & Magni a été retenu pour cet investissement important, dont le montant reste incertain : si les besoins ont été chiffrés autour de 30 millions d’euros, les entreprises travaillent actuellement sur un budget de 15,5 millions. Un montant qui devrait donc être revu à la hausse d’ici à 2030, date espérée d’ouverture pour ce vaste chantier d’une surface de 4 000 m2.
Bordeaux (Gironde)
Musée des arts décoratifs et du design
C’est pour se moderniser mais aussi pour clarifier son parcours que le musée bordelais mène d’importants travaux depuis 2023. Ses collections sont réparties entre deux bâtiments : l’hôtel de Lalande et une ancienne prison reconvertie en musée du design. Le chantier, dont le coût est estimé à plus de 14 millions d’euros, s’est concentré sur la rénovation du clos et couvert de l’hôtel, avant d’engager, à partir de 2024, celle de la prison et de l’aile Boulan (qui accueille des bureaux). Il est ensuite prévu de créer une passerelle pour relier les deux bâtiments. La réouverture est envisagée pour 2026.
Brest (Finistère)
Musée des beaux-arts
Confronté aux mauvaises conditions de conservation de ses collections, la Musée de Brest va externaliser ses réserves dans un bâtiment conforme, d’une surface de 1 500 m², qui sera construit à proximité du centre-ville à partir de 2027. Une fois les œuvres transférées, d’ici à 2029, le musée bénéficiera d’assez d’espace pour entamer sa réhabilitation. Il prévoit de prolonger son parcours dans l’ancienne bibliothèque inoccupée, située juste en face. Un projet qui, s’il n’en est encore qu’à ses prémices, devrait nécessiter près de 30 millions d’euros (plus 9 millions pour les réserves) et s’étendre jusqu’en 2035.
Caen (Calvados)
Château et Musée de Normandie
D’importants travaux de rénovation (d’un coût total de 21 millions d’euros) accompagnés de fouilles archéologiques, en cours depuis 2022, s’achèvent sur le site du château de Caen qui héberge le Musée de Normandie. Celui-ci a bénéficié d’une refonte de son parcours et de l’ajout d’écrans numériques. Le château a vu son enceinte remaniée, ses sous-sols rénovés, mais aussi l’ancien parking converti en parc avec la création de pelouses, et un nouveau bâtiment d’accueil édifié. Une nouvelle passerelle permet d’accéder au donjon et le pont-levis a été restauré. Le site, qui était partiellement fermé, doit rouvrir le 20 mars pour le lancement du « Millénaire de Caen ».
Carnac (Morbihan)
Musée de préhistoire
Trop à l’étroit, le Musée de préhistoire va déménager dans un bâtiment plus grand, qui sera construit à l’emplacement d’une ancienne cantine à quelques mètres du site actuel. Le chantier, chiffré à 20 millions d’euros, vient d’être lancé : les travaux de démolition ont été engagés à la fin de l’année 2024, suivis d’un diagnostic archéologique. La construction devrait commencer d’ici à l’automne prochain, pour une ouverture du lieu envisagée en 2027. Le nouveau musée, au design moderne, couvrira une surface de 3 200 m². Les collections se déploieront sur trois niveaux dans un bâtiment principal de forme cubique, qui jouxtera une cour intérieure.
Châlons-en-Champagne (Marne)
Musée des arts du cirque
La ville de la Région Grand-Est héberge depuis 1986 le Centre national des arts du cirque, principal lieu de formation du secteur. Après de longs débats, le projet de « musée des arts du cirque » a été validé, avec une date d’ouverture à l’horizon 2028-2030 car la ville compte parallèlement devenir « capitale européenne des arts du cirque ». Il n’existe pas de musée consacré au cirque en France même si le musée privé des arts forains à Paris couvre en partie cette thématique. Le musée sera abrité dans une ancienne caserne militaire à réhabiliter et transformer ; le coût total du projet avoisine les 32 millions d’euros.
Châteauneuf-du-Faou (Finistère)
Musée Sérusier
Depuis 1970, la petite commune bretonne étoffe sa collection composée aujourd’hui de 200 œuvres de Paul (1864-1927) et Marguerite (1879-1950) Sérusier en vue de l’exposer. Ce sera bientôt chose faite : le musée consacré au couple formé de ces deux peintres ouvrira ses portes le 21 juin, au terme d’un chantier estimé à 3,5 millions d’euros. Le bâtiment de 570 m² se déploie sur trois maisons attenantes datant de la fin du XIXe siècle, réhabilitées et aménagées depuis mai 2023. Une extension moderne a aussi été construite au niveau de l’entrée. Les espaces d’exposition s’étendent sur les deux étages supérieurs.
Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme)
Musée Bargoin
Approuvé en 2022, le « plan musées 2022-2032 » de Clermont-Ferrand est passé en phase opérationnelle en août dernier, avec les travaux concernant le centre de conservation. Un premier investissement de 19 millions d’euros qui conditionne la suite des opérations. Après une phase de diagnostic portant sur les quatre musées métropolitains, le Musée Bargoin sera le premier à profiter des espaces libérés par les réserves extérieures pour lancer son chantier de rénovation et de mise en accessibilité. La notion de « territoire » est retenue pour présenter ses riches collections archéologiques, les collections textiles rejoignant quant à elles le Musée d’art Roger-Quilliot. Prudente, la métropole attend les élections municipales de 2026 pour amorcer ce chantier.
Guéret (Creuse)
Musée d’art et d’archéologie
Fermé depuis 2019, le musée creusois s’est doté d’une extension moderne regroupant accueil, bureaux et réserves, livrée en 2023. Mais le chantier n’est pas fini puisque le bâtiment historique, où se déploient les collections, nécessite une rénovation. Au programme : mise aux normes, restauration de l’édifice et refonte du parcours. Cette deuxième phase, qui n’était pas prévue dans le projet initial, alourdit la facture, qui s’élève désormais à 9 millions d’euros, et tarde à se concrétiser. Les marchés devraient toutefois être attribués au courant de l’année 2025, pour une réouverture du musée d’ici à l’automne 2026.
Le Havre (Seine-Maritime)
Muséum d’histoire naturelle
Installé dans un bâtiment du XVIIIe siècle, le Muséum du Havre a été partiellement rénové en 2017. Il est à nouveau fermé depuis 2022, avec une réouverture repoussée à 2025. Le projet prévoit la restauration de la façade, la rénovation des toitures et la création d’un ascenseur. Les espaces d’accueil seront remaniés ainsi que le parcours de visite, et le système de ventilation entièrement revu pour le confort des visiteurs et la conservation des pièces exposées. Cette opération à 22 millions d’euros prend place dans le projet de requalification du quartier du Vieux-Marché.
Lille (Nord)
Muséum d’histoire naturelle
Le Muséum de Lille est fermé jusqu’en 2026 pour la seconde phase des travaux de rénovation après une première phase en 2020-2022, le coût total étant évalué à 22 millions d’euros. L’objectif est de doubler la surface des expositions en aménageant les espaces et en construisant une extension sous la forme d’une passerelle qui relie les trois bâtiments du musée. Une nouvelle scénographie sera proposée, les conditions de conservation des collections seront améliorées. Lors de la première phase de travaux, l’aile Gosselet avait été modifiée pour créer une nouvelle entrée et un espace d’accueil plus accessible.
Lyon (Rhône)
Musée des tissus
Sur la Presqu’île lyonnaise, le projet d’extension des deux hôtels particuliers qui abritent les collections de textile, projet conçu par Rudy Ricciotti, est au point mort : pas de permis de construire déposé. L’opposition de riverains a pourtant été désamorcée il y a deux ans par Laurent Wauquiez, président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, porteuse du projet. Les promesses initiales d’un Musée des tissus rénové et étendu pour 32 millions d’euros inauguré en 2026 sont compromises, quand un budget de 60 millions d’euros et une ouverture en 2029 semblent aujourd’hui optimistes.
La Roche-sur-Yon (Vendée)
Espace Napoléon
L’agglomération vendéenne a lié le destin de son musée à celui de son nouvel hôtel de ville, qui sont réunis en un seul et même bâtiment. D’un côté, une vaste extension neuve abritera la mairie, de l’autre, l’ancien tribunal XIXe deviendra le musée municipal. Dans le groupement de ce double projet, c’est l’agence Chartier-Corbasson Architectes qui est chargée de la partie muséale, avec un budget de 16 millions d’euros et une livraison fin 2028. Le contenu valorisera les collections beaux-arts et art contemporain de la Ville, mais sera aussi axé très fortement sur la figure de Napoléon, fondateur de la ville. Cette orientation très impériale pourrait toutefois s’estomper si un changement de couleur politique advenait lors des prochaines élections municipales.
Le Mans (Sarthe)
Carré Plantagenêt
Inauguré en 2009, le Musée d’archéologie et d’histoire du Mans (Musée Jean-Claude-Boulard – Carré Plantagenêt) va bientôt se transformer en un musée de territoire, associant les collections du Musée Vert (musée d’histoire naturelle, qui ferme ses portes) à son fonds couvrant l’histoire locale de la préhistoire au Moyen Âge. Premier établissement traité par le redéploiement des musées manceaux, son projet a toutefois perdu de l’ampleur lors du conseil municipal de janvier 2025 : d’une première version votée pour 14 millions d’euros en 2023, il est désormais passé à un chantier essentiellement scénographique chiffré à 5 millions d’euros. La Ville investit aussi 13,5 millions d’euros dans un centre de conservation, et repousse l’extension du Musée de Tessé à l’horizon 2034. Un plan musée très loin des 60 millions investis d’ici à 2029 qui étaient évoqués il y a quatre ans.
Montbéliard (Doubs)
Château des ducs de Wurtemberg
Le château, qui abrite un musée d’histoire de cette demeure des comtes de Montbéliard au XIe siècle devenue résidence des ducs de Wurtemberg au XVe siècle, a entamé en 2024 ses travaux de rénovation et réaménagement. Après la refonte du circuit historique et sa réouverture en décembre 2024, les travaux programmés en 2026 concerneront les collections du musée, les réserves et les archives municipales situées sur l’esplanade du château. La dernière phase de travaux est prévue en 2028-2030 (nouvelles salles d’exposition temporaires, aménagement définitif de l’esplanade). L’ensemble des travaux devrait coûter 30 millions d’euros.
Mont-de-Marsan (Landes)
Musée Despiau-Wlérick
Son projet de rénovation et d’agrandissement, voté par les élus municipaux en 2022, traîne en longueur. Alors que ce musée de sculptures est partiellement fermé depuis 2021, les travaux n’ont toujours pas commencé, faute de budget. Après remaniement du projet, le chantier va se diviser en deux temps : d’abord les aménagements intérieurs sur une durée de trois ans (rénovation et refonte du parcours), puis les espaces extérieurs (création d’un nouvel accueil). Un local de 2 000 m² sera construit au nord de la ville pour externaliser les réserves. Une enveloppe de 16 millions d’euros a finalement été retenue pour le chantier, même si aucune date de lancement n’a encore été avancée.
Morlaix (Finistère)
Musée des Jacobins
Fermé depuis 2017, le musée rénove et réorganise ses espaces. Le Musée de Morlaix est implanté dans un ancien couvent, accolé à une église qui servait elle aussi de lieu d’exposition avant de fermer pour des raisons de sécurité en 2003. Afin de désengorger le parcours, l’église rouvrira pour accueillir l’entrée du musée, après des travaux de désamiantage, restauration et fouilles approfondies qui y sont menés depuis 2022. Les ailes du bâtiment principal seront ensuite réaménagées, tout comme la cour et la scénographie. Le chantier, dont le coût total est estimé à 20 millions d’euros, devrait s’achever en 2028.
Nancy (Meurthe-et-Moselle)
Musée lorrain
Le chantier du Musée lorrain s’enlise depuis la fermeture du musée en 2018. En cause, un projet qui fait débat : en plus de la rénovation du bâtiment historique, une partie du jardin va être excavée pour créer des espaces en sous-sol tandis qu’une extension sera construite à l’emplacement d’une écurie et d’une ancienne gendarmerie, laquelle devra être démolie. Alors que les travaux préliminaires avaient débuté en novembre dernier, le tribunal, saisi en référé par des associations patrimoniales, en a ordonné en février l’interruption d’une partie, dans l’attente d’une décision sur le fond. Leur montant prévisionnel, qui n’a de cesse d’augmenter, s’élève désormais à plus de 51 millions d’euros.
Nantes (Loire-Atlantique)
Musée Jules-Verne
Contraint par des espaces étroits, le musée quittera sa maison de la butte Sainte-Anne pour s’implanter dans un bâtiment industriel transformé en « Cité des imaginaires ». Un grand complexe culturel d’une surface de 5 200 m², dont l’aménagement débuterait en 2025 pour une ouverture fin 2028. Le Musée Jules-Verne y occupera tout le second niveau, ce qui quadruplera sa surface (qui atteindra les 1 000 mètres carrés). L’édifice accueillera aussi une médiathèque, des ateliers pédagogiques, une salle d’exposition et un espace pour des résidences d’artistes. Ce chantier d’envergure, acté depuis 2022, devrait avoisiner les 50 millions d’euros.
Nice (Alpes-Maritimes)
Musée d’art moderne et d’art contemporain (Mamac)
La refonte du Mamac s’inscrit dans un vaste projet urbain, la création d’une coulée verte tout au long de la promenade du Paillon. Si le théâtre de Nice a été détruit pour laisser place à cet aménagement paysager, son jumeau, le Mamac, a eu plus de chance, avec une rénovation d’ampleur décidée en 2021. Retenu en 2022, l’attelage d’architectes composé de João Luís Carrilho da Graça et Alexandre Chemetoff est finalement remercié par la Ville début 2025. La Mairie argue d’une inadéquation de leurs plans avec le programme, mais ce qui se profile surtout, c’est un coup de rabot sur la dizaine de millions d’euros programmés. Une chose est sûre pour le musée fermé début 2024, une réouverture en 2026 est désormais compromise.
Orléans (Loiret)
Musée des beaux-arts
Quelques années après la refonte complète de son parcours de visite, le Musée d’Orléans se lance dans un nouveau chantier : la mise aux normes de son bâtiment. Les travaux devraient démarrer à l’orée 2027 pour deux ans et demi et une enveloppe de plus de 20 millions d’euros. Afin d’améliorer la visibilité du musée, enclavé, l’accueil sera aussi réaménagé en récupérant de l’espace sur l’ancien office du tourisme. Certaines collections pourront également être redéployées car une partie des œuvres déménageront dans des réserves municipales mutualisées.
Reims (Marne)
Musée des beaux-arts
L’ambitieux projet d’agrandissement et de rénovation du musée de Reims ouvre la période 2019-2026, avec un budget de 54 millions d’euros. À terme, les espaces d’exposition tripleront leur surface pour atteindre 3 800 m2, grâce à la construction d’une extension. Des travaux de réhabilitation du bâtiment visent à conserver la quasi-totalité du bâti médiéval, avec une rénovation des façades. Un chantier de fouilles archéologiques préventives s’est achevé en janvier 2025 sur le site du musée.
Rochefort (Charente-Maritime)
Maison de Pierre-Loti
Le 10 juin, la maison du célèbre écrivain (1850-1923) devrait rouvrir ses portes. L’extravagante demeure de Pierre Loti était fermée au public depuis 2012, car très détériorée. Des travaux d’urgence avaient alors été entrepris mais le gros œuvre n’a vraiment été mené qu’à partir de 2020. La façade, qui penchait dangereusement sur la rue, a été consolidée tout comme le plafond de la mosquée. Décors, boiseries et accessoires ont été restaurés. Deux bâtiments accolés à la maison historique ont aussi été réhabilités, pour servir d’accueil et de réserves. Au total, les travaux auront coûté 16 millions d’euros.
Rouen (Seine-Maritime)
Musée Beauvoisine
Le projet concerne les deux musées abrités dans le site de Beauvoisine : le Musée des antiquités et le Muséum d’histoire naturelle de Rouen. De 2024 à 2028, les travaux vont permettre de rénover les bâtiments du couvent du XVIIe siècle, de créer deux parvis, de construire une verrière dans le cloître et d’ajouter un belvédère. À terme, les musées bénéficieront d’un nouveau parcours et d’un chantier de collections, pour un coût total estimé à 70 millions d’euros.
Sables-d’Olonne (Vendée)
Masc-Musée d’art moderne et contemporain
Espaces saturés, réserves dispersées, circulation ardue… Le Musée de l’abbaye Sainte-Croix (Masc) - Musée d’art moderne et contemporain, implanté dans une ancienne abbaye, a besoin d’être agrandi. Il fermera d’ici à la fin de l’année pour entamer des travaux de rénovation et d’extension, estimés à 12 millions d’euros. La médiathèque, qui occupe une aile du bâtiment, va être déplacée dans un site de la ville pour que le musée puisse passer de 3 000 à 5 000 m². Le chantier, prévu pour durer quatre ans, se concentrera d’abord sur la restauration du bâti, très dégradé, avant d’entamer l’aménagement intérieur des espaces. Le parcours permanent se déploiera au premier étage, dans les trois ailes qui entourent le cloître.
Saint-Malo (Ille-et-Vilaine)
« Hydro-Musée maritime »
En réflexion depuis 2007, le projet de bâtir un musée maritime à Saint-Malo prend forme. L’« Hydro » réunira les collections des deux musées municipaux, qui ont fermé leurs portes en 2019. Le nouveau musée s’implantera dans les locaux vacants de l’ancienne École nationale supérieure maritime (en cours d’acquisition), qui seront mis aux normes et aménagés. Pour l’heure, ses réserves externalisées ont été construites et accueilleront les œuvres au printemps. Le chantier, dont le coût total est estimé à 39 millions d’euros, devrait ensuite être lancé à l’automne 2026 pour une livraison en 2028.
Strasbourg (Bas-Rhin)
Musée zoologique
Le projet de rénovation a pris du retard depuis 2019 et le Musée zoologique, fermé, annonce une réouverture
« courant 2025 ». Les travaux doivent permettre d’agrandir les espaces d’exposition pour atteindre 2 000 mètres carrés sur trois niveaux, avec une nouvelle scénographie et des réserves adaptées. Le bâtiment qui date de 1805 doit aussi bénéficier d’une mise aux normes de la sécurité et de l’accessibilité. Le coût total est de 13 millions d’euros.
Toulouse (Haute-Garonne)
Musée des Augustins
« Surprises » archéologiques, prescriptions de travaux sur le cloître pour 5 millions d’euros : les péripéties du chantier du Musée des Augustins ont repoussé la création du pavillon d’entrée dessiné par l’agence d’architecture portugaise Aires Mateus. Une première phase de travaux de réfection s’était achevée en 2018. Avec le pavillon d’accueil, qui devrait enfin ouvrir en 2026, Toulouse aura investi 14 millions en sept ans dans le musée fermé depuis 2019. Les délais ont permis à la nouvelle directrice, Laure Dalon, de plancher sur un nouveau projet scientifique et culturel, et à la Mairie de lancer l’idée d’une salle d’exposition temporaire extérieure pour 2026.
Troyes (Aube)
Musée Saint-Loup
À Troyes, la rénovation des musées avance lentement. Chantiers sous-dotés, entreprises non payées, opérations menées dans le désordre grippent une machine lancée en 2011, et qui a péniblement accouché d’un Musée d’art moderne rénové l’an passé. La Ville peut enfin s’atteler à un projet dont le concours architectural est clôturé depuis une décennie, celui du Musée des beaux-arts et d’archéologie dans l’abbaye Saint-Loup. Pourquoi un tel retard ? Le cahier des charges de son concours de 2015 avait omis les questions d’accessibilité. La copie a dû être revue, et le chantier attend désormais la livraison de réserves extérieures pour être lancé. La maîtrise d’œuvre (Chartier+Corbasson) devra mener cet important chantier patrimonial à l’intérieur d’une modeste enveloppe de 10 millions d’euros.
Valenciennes (Nord)
Musée des beaux-arts
Fermé depuis 2021, le Musée de Valenciennes a entamé en janvier la seconde phase des travaux (l’ensemble de l’opération devrait coûter 22 millions d’euros). Ceux-ci concernent la rénovation énergétique du bâtiment, en particulier les nombreuses verrières qui doivent être déposées, et des travaux sur les autres toitures. Le projet comporte également une amélioration de l’accessibilité, une étude sanitaire globale des collections, et la restauration de certaines œuvres phares.
Vannes (Morbihan)
Musée des beaux-arts
Implanté dans l’ancien marché couvert de la ville, le Musée La Cohue à Vannes déménagera au château de l’Hermine, un hôtel particulier de la fin du XVIIIe siècle, où il bénéficiera de plus d’espace. Ce d’autant plus qu’une extension moderne sera construite dans la cour pour accueillir une partie des collections permanentes et une salle d’exposition temporaire. Les travaux, votés en 2021, ont été reportés à la suite de découvertes archéologiques lors des fouilles préventives. Un retard cause d’un probable dépassement budget, initialement fixé à 17,5 millions d’euros. Le lancement du chantier, prévu pour durer au minimum deux années, se profile courant 2025.
Vendôme (Loir-et-Cher)
Musée de Vendôme
Situé dans l’abbaye de la Trinité, le Musée de Vendôme a fermé ses portes en 2022 pour travaux, avec une réouverture prévue en 2026. Le projet prévoit de déplacer le musée du bâtiment Régence de l’abbaye au bâtiment H du quartier historique Rochambeau, après la vente il y a deux ans du bâtiment Régence au groupe LVMH. Le musée occupera deux niveaux pour 800 mètres carrés de surface d’exposition. Le but de l’opération qui coûtera 9 millions d’euros est d’intégrer l’institution à un grand pôle culturel dont feront également partie les services du patrimoine et l’office de tourisme de Vendôme.
Vienne (Isère)
« Musée d’histoire »
À Saint-Romain-en-Gall, le département du Rhône a abandonné ses plans d’extension du Musée gallo-romain en début d’année. Mais de l’autre côté du fleuve, Vienne tient bon pour son projet de grand musée d’histoire, porté par le département de l’Isère. 30 millions d’euros seront mobilisés pour transformer l’église Saint-Pierre en un musée flambant neuf. Les difficultés économiques des collectivités ne devraient pas affecter le projet, assurait la collectivité territoriale à la fin 2024. L’Atelier Novembre a été retenu pour réhabiliter l’église et réaliser les galeries vitrées en extension, avec pour objectif une inauguration en 2027-2028.
Villeneuve-d’Ascq (Nord)
LaM - Lille Métropole
Après des travaux sur la qualité de l’air et les dépenses énergétiques en 2020 et 2022, puis un réaménagement du parc de sculptures, le Musée d’art moderne, d’art contemporain et d’art brut de la métropole lilloise a fermé en 2024 jusqu’en 2026 pour d’importants travaux de rénovation. L’optimisation énergétique de ce bâtiment en brique qui date de 1983 est la priorité, avec la restauration des façades et toitures ainsi que le remplacement des vitres. Certains espaces administratifs seront remaniés, et l’accueil du public repensé pour l’accessibilité. Le projet dont le coût avoisine 12 millions d’euros prévoit aussi un chantier des collections pendant la fermeture du musée, avec un récolement des œuvres.
Dossier réalisé par Sindbad Hammache, Marion Krauze et Olympe Lemut