MORTEAU
Dans le Doubs, le château Pertusier se restructure pour s’imposer comme un site de référence du savoir-faire horloger.

Morteau (Doubs). Si elle est surtout connue pour sa fameuse spécialité charcutière, la petite commune de Morteau tire aussi sa renommée de son savoir-faire en matière d’horlogerie. Et c’est pour valoriser cet artisanat local, qui s’est développé dans la région dès le XVIIIe siècle, qu’est né le projet d’une Cité des Horlogers. Un projet porté par la Communauté de communes du Val de Morteau, qui a pour ambition de créer un site de référence du patrimoine horloger au sein du château Pertusier, où est implanté le Musée de l’Horlogerie de Morteau depuis 1985. Après restauration du bâti et construction d’une extension, le château accueillera aussi les collections du Musée de la Montre de Villers-le-Lac et des pièces d’outillage de Gras, deux communes à proximité.
Dans les cartons depuis huit ans, le projet prend tournure. Le château est désormais fermé et vidé de ses collections en vue du chantier qui se prépare : les marchés devraient être attribués vers l’été 2025, pour un lancement des travaux – pilotés par Basalt Architecture – en novembre ou décembre. Avec en ligne de mire, une réouverture au public en 2027.
Le château Pertusier, classé MH, va d’abord être restauré. Le bâtiment, construit au XVIe siècle, est en mauvais état : façades et voûtes fissurées, sols déformés, poutres fendues... Une partie de l’édifice se tasse, rendue instable par les sols argileux. Les façades et maçonneries seront donc reprises, tandis que les menuiseries, décors intérieurs, charpente et murs d’enceinte seront restaurés. En parallèle, une extension de 400 m² sera construite pour abriter l’accueil, la boutique, des locaux techniques et, à l’étage, des espaces de documentation et d’atelier pédagogique. « Ce sera une extension très aérée, avec une ossature en bois. Nous voulions une architecture qui respecte et mette en valeur la partie la plus ancienne du château », précise Anthony Saillard, directeur général adjoint de la Communauté de communes.
« Tout est complètement repensé, le parcours muséal ne sera plus du tout le même », ajoute-t-il. De fait, la collection agrandie – qui compte près de 5 000 pièces (montres, pendules, horloges, machines…) – se déploiera dans un nouveau parcours thématique, qui se focalisera sur le geste horloger, les grandes manufactures ou encore l’innovation horlogère locale. Les salons du rez-de-chaussée, ornés de peintures murales et de cuirs, seront aussi visitables et accueilleront des expositions temporaires.
Pour mener ces travaux, chiffrés à 7 millions d’euros, la Communauté de communes bénéficie de l’aide de la direction régionale des Affaires culturelles (Drac) pour la restauration du bâti et d’une dotation de 500 000 € dans le cadre de la Mission Bern. Elle sollicite aussi des financements européens (fonds Feder) et des subventions auprès de la Région, du Département et du Commissariat à l’aménagement des massifs du Jura (CAMJ).
Le projet inclut aussi un partenariat avec le lycée Edgar Faure de Morteau, qui propose des formations à la joaillerie et l’horlogerie, pour que les étudiants puissent avoir accès aux pièces des collections. Car comme le souligne Anthony Saillard : « L’idée, c’est de créer un écosystème autour de la Cité des Horlogers, qu’elle puisse devenir un point de repère, un lieu de rencontres entre étudiants, entreprises, monde du patrimoine horloger d’hier et d’aujourd’hui. »
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Une Cité des Horlogers ouvrira à Morteau en 2027
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°650 du 28 février 2025, avec le titre suivant : Une Cité des Horlogers ouvrira à Morteau en 2027