CARANTEC
Le Musée Maritime de Carantec a rouvert ses portes au public le 19 juillet 2025, après plusieurs années de travaux de modernisation et un déménagement. Il dévoile un nouvel espace muséal, mutualisé avec l’office de tourisme.

Désormais implanté au Forum Armand Jacq, au cœur du bourg de Carantec (Finistère), le Musée Maritime de Carantec bénéficie d’une surface d’exposition accrue, passant à 388 m² au rez-de-chaussée du nouvel édifice, auquel s’adjoint l’office de tourisme communautaire. Le coût total de la réhabilitation et du déménagement du musée s’élève à 880 000 €, financé à hauteur de 430 000 € par des subventions publiques. « L’objectif est de rassembler dans un lieu unique la mémoire maritime et l’accueil touristique » explique la mairie de Carantec dans sa communication officielle.
Le nouvel agencement muséographique s’organise en quatre axes : les bateaux naufragés dont l’épave de l’Alcide (corsaire malouin du XVIIIe siècle), les bateaux de travail liés à la pêche, à l’ostréiculture et à la cueillette du goémon, les bateaux de plaisance, enfin les bateaux d’évasion, consacrés à l’histoire du réseau Sibiril, filière d’exfiltration vers l’Angleterre durant la Seconde Guerre mondiale. La scénographie, renouvelée, intègre des dispositifs didactiques favorisant l’interactivité, ainsi qu’une nouvelle identité graphique conçue par la graphiste Véfa Lucas ; le logo s’inspire des coutures de voiles.
Créé en 1992 sous l’impulsion de la municipalité et d’une équipe de bénévoles locaux, le musée initialement installé dans un modeste espace, s’était donné pour mission de conserver et présenter la tradition navale carantécoise et la mémoire des chantiers locaux. La collection permanente rassemble des maquettes, outils, documents d’archives et objets issus notamment de fouilles de la baie de Morlaix. Le site souligne la singularité du réseau Sibiril, responsable de l’évasion de 197 personnes vers l’Angleterre entre 1940 et 1944 : « Grâce à Ernest Sibiril et à ses hommes, Carantec est devenu un haut-lieu clandestin de la résistance maritime ».
En Bretagne, la réouverture du musée s’inscrit dans un contexte de redéploiement des musées maritimes, souvent associés à des problématiques similaires de rénovation et de mise en accessibilité. À titre de comparaison, le Musée National de la Marine de Brest s’est également engagé dans la diversification de ses parcours et dispositifs scénographiques entre 2017 et 2023, tandis que celui de Douarnenez demeure centré sur les collections de bateaux restaurés à flot avec son Port-Musée. À Carantec, la mutualisation du musée et de l’office de tourisme dans le Forum Armand Jacq témoigne d’une volonté de fédérer offre culturelle et valorisation du patrimoine local dans une logique de pôle, une singularité notable face à d’autres établissements bretons majoritairement autonomes.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Le Musée Maritime de Carantec fait peau neuve
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €








