Nice revoit ses ambitions à la baisse pour le Mamac

Nice (Alpes-Maritimes). Fermé depuis janvier 2024, le Musée d’art moderne et d’art contemporain (Mamac) de Nice était dans l’expectative : son vaste chantier de réhabilitation n’était toujours pas passé en phase opérationnelle. La Ville a indiqué par communiqué le lancement d’une nouvelle « consultation d’architecte », mettant un terme au contrat passé avec l’agence portugaise de João Luís Carrilho da Graça. Cette décision prise au début de l’année 2025 intervient à l’issue de longs mois de négociations entre la municipalité et l’architecte lauréat du concours en 2022. En interne, elle a été accueillie comme un soulagement pour les équipes, qui s’impatientaient de voir la réhabilitation du Mamac enfin lancée. Ce nouveau concours retarde d’un an la réouverture du musée, qui devrait dorénavant avoir lieu en 2029. L’annulation du contrat précédent ne concerne pas l’architecte et paysagiste Alexandre Chemetoff, qui, dans le groupement l’associant à Carrilho da Graça, s’occupait des espaces paysagers, de la bibliothèque et du parking. Ces trois chantiers sont désormais prioritaires sur le musée dans le calendrier de la requalification de la promenade du Paillon, avec une livraison prévue en fin d’année pour les nouveaux jardins.

La Ville de Nice n’a pas souhaité communiquer sur la nature des différends survenus avec l’agence Carrilho da Graça ni sur les modifications apportées au programme. Le budget estimé par les services de la Ville pour cette nouvelle consultation dénote un projet de rénovation bien plus modeste, loin de la réhabilitation envisagée en 2021. Alors que 17 millions d’euros étaient prévus dans le budget initial, seuls 3 millions d’euros seront désormais consacrés au musée.

Un tel budget laisse difficilement présager d’une extension d’ampleur, telle qu’envisagée dans la première mouture du projet. La demande principale de la première consultation était la couverture de la place Yves-Klein, car le grand atrium ouvert et public se trouve au cœur du musée. En réponse, le cabinet d’architecture portugais proposait de surélever cet espace central, pour préserver des voies de circulation piétonne à travers le musée. Ces plans auraient permis au Mamac de gagner 3 500 mètres carrés d’espaces d’exposition sur deux niveaux, ainsi que de nouvelles circulations entre ses quatre piliers.

Les plans de cette vaste extension en porte-à-faux auraient été au cœur des négociations infructueuses entre les élus et l’agence Carrilho da Graça. Éléments centraux de la réponse formulée par l’architecte portugais, ces plateaux d’exposition suspendus auraient également fait grimper le budget prévisionnel des travaux, le multipliant par trois selon certaines sources. Malgré le report du chantier et la baisse considérable du budget, la Ville de Nice indique n’avoir rien abandonné de son « ambition internationale » pour le Mamac.