Bristol : plus de 600 objets de l’Empire britannique volés

Un nouveau vol dans un musée européen. Dans la nuit du 24 au 25 septembre 2025 quatre individus non identifiés se sont introduits entre 1h et 2h du matin dans les réserves extérieures de l’Université de Bristol (Royaume-Uni) qui abrite le fonds du British Empire and Commonwealth Collection. Le cambriolage n’a été révélé par la police que le 11 décembre 2025. Un appel à témoins a été lancé. Ce délai de communication important s’explique en partie par le temps nécessaire aux conservateurs pour mesurer l’ampleur des pertes. Le vol a été découvert par le personnel. La réserve a été retrouvée « saccagée » avec des boîtes renversées et des objets éparpillés au sol. L’équipe muséale a dû examiner un inventaire d’environ 10 000 pièces pour identifier précisément les plus de 600 objets manquants.

La collection visée documente les liens entre la Grande-Bretagne et les pays de l’ancien empire colonial. Elle comprend de nombreux objets ethnographiques, souvenirs, archives et pièces militaires couvrant le XIXe siècle à la fin du XXe siècle. Selon le conseil municipal de Bristol, les objets volés touchent à divers domaines : des éléments d’histoire naturelle, des objets d’art décoratif, des bijoux et parures et militaria. Parmi les pièces emblématiques dérobées figurent un jeton abolitionniste (de l’esclavage) américain de 1838, une lanterne marine du XIXe siècle, une statue en ivoire de Bouddha et une plaque de ceinture d’officier de la Compagnie des Indes orientales. La valeur marchande n’a pas été rendue publique, mais la police évoque une valeur importante. Elle insiste surtout sur leur importance culturelle. Nombre de ces artefacts étaient des donations ou des pièces uniques.

Le vol a suscité une vive émotion au sein du musée et de la municipalité. Philip Walker, responsable du service Culture au conseil de Bristol, a exprimé la consternation des autorités locales, se disant « profondément attristé par le vol de ces artefacts ». Dès la découverte du cambriolage, la priorité du musée a été de coopérer avec la police afin de documenter les pertes et tenter de récupérer les objets. Le conseil municipal a publié des photographies de certains artefacts volés, comme une statuette d’éléphant en ivoire aux yeux d’ébène, afin d’aider à leur identification s’ils réapparaissent sur le marché de l’art. Par mesure de précaution, le dispositif de sécurité du lieu de stockage a été renforcé après l’incident. Les responsables du musée ont également informé la communauté muséale du pays de la situation, dans l’espoir de prévenir la revente ou l’exportation illicite.

Le service des collections Empire & Commonwealth n’est temporairement plus en mesure de traiter les demandes de recherche ou nouvelles donations, le temps de se consacrer à l’enquête et au reclassement des collections restantes. 

L’enquête, confiée à la police d’Avon et Somerset, est toujours en cours. Les enquêteurs ont exploité les enregistrements de vidéosurveillance et ont diffusé plusieurs images où l’on aperçoit quatre suspects transportant des sacs la nuit du cambriolage. Ils sont tous vêtus de casquettes ou capuches pour dissimuler leur identité. Le détective Dan Burgan a précisé que les investigations en cours incluent un important travail sur les vidéos, des analyses médico-légales sur les indices relevés sur place, ainsi que des interrogatoires menées auprès du personnel du musée.

À ce jour aucune arrestation n’a eu lieu et aucun des objets dérobés n’a été récupéré.