Patrimoine

Patrimoine : l’été des retrouvailles

Par Isabelle Manca · L'ŒIL

Le 8 août 2021 - 3222 mots

FRANCE

Longtemps fermés au public, les châteaux, monuments et jardins patrimoniaux n’ont pas pour autant chômé. Nombre d’entre eux ont mis cette période à profit pour engager des travaux, restaurer leur patrimoine ou revoir leur parcours.

La tour de Crest dominant le village. S'élevant à 52mètres, c'est l'un des plus hauts donjons d'Europe. © J.M. Laugery
La tour de Crest dominant le village. S'élevant à 52 mètres, c'est l'un des plus hauts donjons d'Europe.
© J.M. Laugerey

Difficile pour nombre de monuments publics et privés, la longue période de fermeture imposée par la crise sanitaire aura eu, toutefois, un effet positif. L’absence de visiteurs a permis de lancer ou de mener à un rythme accéléré d’indispensables chantiers de rénovation et de restauration. Outre l’inauguration programmée de nouveaux sites, on assiste ainsi cet été à un véritable festival de réouvertures de monuments embellis et enrichis, aux quatre coins de la France. Châteaux, jardins ou encore édifices emblématiques du XXe siècle : il y en a pour tous les goûts. Suivez le guide !

Le Fontainebleau de Napoléon

Demeure favorite de Napoléon Ier, qui la surnommait la « maison des siècles », le château de Fontainebleau ne pouvait rater le bicentenaire de sa disparition. En vue des commémorations, le parcours a donc été repensé et considérablement enrichi. Lové au sein d’une aile du château, le Musée Napoléon Ier dévoile ainsi une toute nouvelle mouture agrémentée des dernières acquisitions dans un accrochage où les pièces les plus spectaculaires voisinent avec des objets insolites, à l’instar d’une rarissime pendule en monument dialoguant avec un modeste, mais édifiant, moule à oublies orné de l’effigie impériale.

La visite dans les pas du souverain se prolonge dans les salles du château, à commencer par un espace intimiste restauré pour cet anniversaire : la bibliothèque de l’Empereur. Travailleur infatigable et lecteur vorace, Napoléon disposait d’une bibliothèque dans chacune de ses résidences. Elles étaient toutes organisées selon le même classement, afin qu’il puisse trouver facilement les livres dont il avait besoin. Logée dans les petits appartements, celle de Fontainebleau est l’unique bibliothèque conservée dans son intégralité, la seule modification qu’elle a connue étant le prélèvement effectué en 1814 pour envoyer quelques livres en exil avec leur propriétaire sur l’île d’Elbe. Sur les solides étagères des milliers d’ouvrages nous donnent encore des indices sur les lectures de « Napo ». Bien que l’on trouve quelques titres de littérature moderne et classique, notamment du théâtre, sa bibliothèque regorge avant tout de livres destinés à l’étude, en particulier d’histoire, des récits de voyage et des traités d’art militaire. Il est d’ailleurs tentant d’essayer de faire le lien entre ces lectures et leur incidence politique. Les textes juridiques et d’histoire des religions ont ainsi clairement été une source d’inspiration pour le Concordat, tout comme les récits de voyage en Italie ont été un outil utile pour préparer la conquête. Ce précieux cabinet d’étude, qui n’était accessible qu’à l’Empereur, son bibliographe et ses collaborateurs les plus proches, a subi une délicate restauration pour se dévoiler au plus grand nombre.

La cure de jouvence de Versailles

C’est le château le plus célèbre au monde, un lieu que l’on pense déjà connaître de fond en comble. Et pourtant, qui se douterait que la demeure du Roi-Soleil recèle encore des pépites aussi méconnues qu’exceptionnelles ? En l’espace de quelques mois, le château vient d’achever plusieurs chantiers d’envergure. À commencer par le projet pharaonique de la chapelle royale. Empaqueté pendant des années, ce monument, conçu comme le testament architectural de Louis XIV et un acte de foi déclamatoire, retrouve enfin son lustre. Ces travaux colossaux ont sauvé la charpente du XVIIe siècle, qui commençait à s’affaisser, ainsi que les parements constitués d’une dizaine d’essences de pierres. Les décors inestimables de ce joyau ont également été dorlotés par une armée de restaurateurs, notamment sa statuaire à couper le souffle et ses vitraux sertis dans de resplendissantes armatures dorées. Au final, ces travaux titanesques ont mobilisé près de 150 artisans.

Tout aussi éblouissant est le résultat de la restauration du cabinet d’angle du roi. Chef-d’œuvre du style rocaille, le cabinet de travail de Louis XV vient de bénéficier d’un incontournable lifting. Près de neuf mille feuilles d’or ont été nécessaires pour rendre leur superbe à ses élégantes boiseries signées Jacques Verberckt. Le mobilier d’origine de cette pièce, dont le mythique secrétaire à cylindre d’Œben et Riesener, a également bénéficié d’une cure de jouvence. Moins clinquant, mais tout aussi précieux, un autre espace vient d’achever sa mue : la chambre-cabinet de Louis-Philippe. Cette partie méconnue du Grand Trianon révèle enfin son décor charmant et son concept original : à la fois lieu de travail et de repos, comme en témoigne un étonnant canapé-lit gigogne, cette pièce était aussi un lieu de vie pour le roi des Français et sa famille. Ici, point d’ostentation mais la recherche du confort et d’une ambiance cosy. Les meubles extrêmement moelleux et le décor floral s’apparentent davantage à ceux d’une maison de campagne qu’au décorum d’un château. Tout comme les couleurs fraîches, gaies et raffinées, dont cette surprenante harmonie vert et cerise. Les portraits de famille ainsi que les paysages romantiques renforcent encore la tonalité singulière voulue par celui que ses contemporains avaient baptisé le roi bourgeois.

Marta Pan-André Wogenscky, une fondation d’amour

C’est une plongée dans une histoire d’art et d’amour que nous propose le Centre des monuments nationaux à Saint-Rémy-lès-Chevreuse. À partir de cet été, l’opérateur culturel ouvre à la visite un lieu façonné par un couple aussi fusionnel que talentueux. Premier projet personnel d’André Wogenscky, la maison-atelier a en effet été conçue comme lieu de vie et de travail pour l’architecte et son épouse, la sculptrice Marta Pan. Cette maison typique de l’esprit des années 1950 se déploie au cœur d’un vaste jardin où sont disséminées une vingtaine d’œuvres de son épouse. Cette collection couvre l’intégralité de la carrière de cette grande artiste qui accordait une importance capitale aux liens entre ses œuvres abstraites d’inspiration organique et leur environnement.

Le parc refleuri du château de Maisons

Chef-d’œuvre de l’architecture classique dessiné par Mansart, le château de Maisons à Maisons-Laffitte mène un chantier de longue haleine. Après la cour et le portail d’honneur, c’est une nouvelle phase de restauration qui s’achève cet été, côté jardin cette fois-ci. Malmené à travers les siècles et considérablement amputé par l’urbanisation du domaine, le parc vient de bénéficier d’une campagne de remise en valeur et de réaménagement, dont l’objectif majeur est de reconstituer un écrin végétal et de ménager des perspectives et des vues harmonieuses et cohérentes. Ce chantier, mené de concert par les Monuments historiques et le célèbre paysagiste Louis Benech, a permis de retrouver des tracés anciens, mais aussi de créer de nouvelles prairies fleuries.

Le décor peint de la Bourse de Commerce

Très attendue par les amateurs d’art contemporain, l’ouverture de la Bourse de commerce, à Paris, est aussi un événement pour le patrimoine. L’écrin de la collection Pinault est en effet un prestigieux monument parisien fermé de longue date. Le chantier de réaménagement et de restauration de ce monument historique a, entre autres, permis de sublimer les immenses toiles marouflées sous l’impressionnante coupole de verre. Cette composition époustouflante, courant sur 140 m, se compose d’une série de panoramas typiques de l’esthétique et de l’état d’esprit de la IIIe République. Ce décor, qui illustre les relations commerciales de la France avec le reste du monde, est l’un des rares vestiges des programmes peints pour l’Exposition universelle de 1889.

Les pépites retrouvées de l’hôtel de la Marine

La façade de l’hôtel de la Marine est aussi célèbre que l’intérieur du monument est secret. L’ouverture de cet édifice parisien du siècle des Lumières constitue donc un événement incontournable. D’autant que l’ancien siège de l’état-major de la Marine regorge de pépites patrimoniales, à commencer par son extraordinaire cabinet des glaces. Protégée pendant des lustres sous d’épais badigeons, cette alcôve exceptionnelle est miraculeusement parvenue jusqu’à nous. Délicatement restaurée, elle révèle un rarissime décor de fleurs, d’oiseaux et d’angelots peints sur de grands miroirs.

Compagnonnage au château de Dampierre

Moins connu que d’autres châteaux franciliens, le domaine de Dampierre jouit pourtant d’un prestigieux pedigree puisqu’il a été commandité par les ducs de Luynes et Colbert à Jules Hardouin-Mansart et André Le Nôtre. Négligé par ses anciens propriétaires, il a récemment changé de main et le nouveau maître des lieux a entrepris un vaste chantier pour rendre son lustre à ce château. Une armada de charpentiers, de couvreurs, de maçons et de menuisiers s’affaire ainsi depuis un an sur le plus grand chantier privé de France. Un chantier que les visiteurs peuvent découvrir côté coulisses en montant sur l’échafaudage en compagnie d’un guide conférencier. Une occasion unique d’admirer au plus près la dextérité des Compagnons.

Chef-d’œuvre de l’Art déco, La cathédrale du commerce

Ville martyre de la Grande Guerre, Saint-Quentin, dans l’Aisne, occupée de 1914 à 1918, sort du conflit détruite aux deux tiers. Durant les Années folles, la cité surmonte ce traumatisme en se couvrant de nombreuses constructions de styles hétéroclites, allant du néogothique au régionalisme. Mais c’est surtout l’Art déco, mouvement d’avant-garde synonyme de modernité, de raffinement et d’optimisme, qui fait florès pendant la reconstruction, au point de refaçonner l’esthétique de la ville picarde. Le buffet de la gare, le casino ou encore la salle du conseil municipal font même de Saint-Quentin un musée à ciel ouvert. Une des pépites de ce style était toutefois inaccessible depuis près de soixante ans : les anciens grands magasins des Nouvelles Galeries. Ce site, affectueusement dénommé le « palais de l’Art déco » est l’un des chefs-d’œuvre du mouvement en France. Dessiné par Sylvère Laville, cet édifice a conservé son décor en stuc peint, ses garde-corps et rampes d’escalier en fer forgé aux lignes emblématiques de ce style novateur. Cette cathédrale du commerce qui a préservé son unicité et sa clarté rouvre enfin ses portes cet été à l’occasion d’une exposition dédiée à la mode dans l’entre-deux-guerres. Une sélection de robes, d’accessoires, de bijoux et de produits de beauté offre une sensationnelle immersion dans l’art de vivre des Années folles.

L’Ecclesia de Luxeuil-les-Bains, cité millénaire

Petite ville au riche patrimoine, Luxeuil-les-Bains compte pas moins de dix-sept monuments historiques. Le sous-sol de cette cité millénaire regorge également de précieux vestiges, notamment une exceptionnelle concentration de sarcophages antiques et mérovingiens dans un excellent état de conservation. Ce trésor archéologique est désormais préservé et mis en valeur dans un tout nouvel écrin : l’Ecclesia. Cette construction contemporaine mêlant élégamment le bois et l’acier Corten protège cette découverte exceptionnelle et ménage des passerelles pour découvrir le site récemment mis au jour. Différentes stations jalonnent ainsi la visite et permettent d’admirer, entre autres, la crypte Saint-Valbert et des vestiges de l’habitat antique.

Les marches du donjon de La Roche-Guyon

Tour quasi millénaire, le donjon du château de La Roche-Guyon offre un panorama sensationnel sur les boucles de la Seine. Enraciné au sommet de la falaise crayeuse qui domine la vallée, il témoigne de l’importance du site au Moyen Âge, le château ayant en effet été édifié à la demande de Philippe Auguste pour contrôler la frontière séparant le royaume de France et le duché de Normandie. Fermé pour d’indispensables travaux, il se dévoile à nouveau. Du moins pour les plus courageux, car il faut gravir les 273 marches de son escalier troglodytique pour profiter du paysage.

Les Franciscaines, un « hub » culturel chargé d’histoire

Tout à la fois musée, médiathèque, salle de spectacles et lieu de création artistique, les Franciscaines est le nouveau spot culturel de Deauville. Cet équipement hybride a pris ses quartiers dans un lieu chargé d’histoire, l’ancien orphelinat Saint-Joseph de la congrégation des sœurs franciscaines édifié au XIXe siècle pour accueillir les filles de marins. Le vaste site a été réhabilité et scénographié par l’agence Moatti-Rivière, dans un dialogue sobre et poétique entre les vieilles pierres et les adjonctions contemporaines. Une haute verrière vient ainsi magnifier les couleurs du ciel de la Côte fleurie et ses reflets changeants, tout en mettant joliment en lumière les arcades et les briques jaunes de cette vénérable institution.

Art, chasse et nature au château de Carrouges

Pendant plus de quatre siècles, le château de Carrouges a été le fief de la famille Le Veneur de Tillières. Comme son nom l’indique, cette dynastie a occupé la charge de veneur auprès des ducs de Normandie puis des rois de France, orchestrant pour eux des chasses prestigieuses. Leur demeure conserve évidemment la marque de cet héritage cynégétique, notamment grâce à la collection remarquable constituée aux XIXe et XXe siècles par Henri et Hubert Férault de Falandre. Ce fonds composé d’œuvres d’art, d’armes, de trophées et d’objets variés se donne désormais à voir dans un nouvel espace de visite conçu en partenariat avec le Musée de la chasse et de la nature. Ce parcours, déployé dans d’anciennes remises, adopte le même parti pris que l’atypique musée parisien. Le visiteur est ainsi invité à déambuler dans la demeure d’un seigneur à la fois chasseur et collectionneur, où se succèdent différentes salles : sellerie, écurie, salle de retour de chasse, garde-robe et cabinet de curiosités.

Le Clos Lucé investit une usine du XIXe

À quelques encablures du château d’Amboise, le Clos Lucé fut l’ultime demeure de Léonard de Vinci. Depuis des années, ce bucolique monument s’attelle à faire vivre cet héritage à travers la reconstitution de différentes salles du manoir et la présentation des machines imaginées par l’artiste. Cet été, il investit un nouvel espace inattendu : une ancienne usine textile édifiée au milieu du XIXe siècle au sein du parc. Un beau bâtiment industriel, pourvu d’une emblématique toiture en dents de scie, construit par Armand Moisant, ingénieur qui travailla entre autres sur les chantiers du Grand Palais et du Bon Marché. Cet édifice a été rénové et aménagé en galeries dévolues à l’exploration de l’œuvre de Léonard. Le parcours propose ainsi un spectacle immersif au cœur de ses tableaux et, surtout, des espaces consacrés à son activité méconnue d’architecte à travers des maquettes, des animations 3D et même des jeux vidéo. Clou de la visite : une expérience permet de survoler Romorantin, cité idéale projetée par le maître italien.

Le château restauré du Guildo

C’est l’une des plus belles ruines de France. Fièrement campé sur son éperon rocheux, le château du Guildo surplombe l’estuaire de l’Arguenon et abrite sur son domaine une hêtraie littorale et un pré-salé. L’histoire de l’ancienne demeure de Gilles de Bretagne est inextricablement liée au destin du duché. Aux premières loges d’âpres combats tout au long du Moyen Âge, la forteresse a d’ailleurs été reconstruite à plusieurs reprises puis abandonnée avant la Révolution. Préservée depuis une trentaine d’années par le département des Côtes-d’Armor, elle a fait l’objet de nombreux chantiers de fouilles et de restauration. Après une longue période de fermeture, les derniers travaux de conservation et de sécurisation viennent de s’achever. Le site s’est également doté d’une médiation permettant de découvrir le château d’antan en réalité 3D.

Au château de Glénay, un chantier laboratoire

Ancienne résidence des ducs de Richelieu, le château de Glénay est un magnifique exemple de l’architecture défensive du XVe siècle. Ce monument insigne n’a toutefois pas été épargné par les outrages du temps car, à la fin de l’Ancien Régime, la toiture, la charpente et les planchers du logis ont été méthodiquement démontés. Pour le sauver, les nouveaux propriétaires du château, la famille Durand-Meyrier, viennent de lancer un chantier fondamental. Conçu comme un laboratoire, celui-ci a vocation à servir de lieu de formation aux techniques anciennes. Il est ouvert au public.

Cap Moderne, la villa retrouvée

C’est une icône de l’architecture moderne qui rouvre ses portes après travaux. Nichée dans un cadre naturel idyllique, face à la Méditerranée, Cap Moderne est un exceptionnel concentré d’architecture d’avant-garde. Cet écrin abrite en effet la villa E-1027, la première création architecturale d’Eileen Gray. Un manifeste du modernisme, pour lequel elle conçoit chaque élément, qu’il s’agisse des meubles fixes et mobiles, des luminaires ou des décors. Le site comprend par ailleurs des peintures murales exécutées par un ami habitué de la maison : Le Corbusier. Le célèbre architecte séjournera à de nombreuses reprises dans la villa. Sous le charme de ce paysage de rêve, l’architecte construit d’ailleurs dans les années 1950 un cabanon sur une parcelle voisine. Un logement spartiate mais fonctionnel issu de ses réflexions sur l’habitat minimum et la production standardisée. Ce « château sur la Côte d’Azur de 3,66 mètres » de côté, comme il le définissait lui-même, fait des émules puisqu’il construit pour son ami et voisin Thomas Rebutato des « unités de camping » sur le même modèle.

Au château de La Barben, les fresques de Granet

L’un des plus anciens châteaux du Midi ouvre enfin ses portes après un colossal chantier de restauration. Le château de La Barben s’est offert une cure de jouvence, tout comme son décor, notamment ses fresques, signées François-Marius Granet et son jardin dessiné par Le Nôtre. Ce monument historique lové au cœur de la garrigue revit à travers un concept original ; le château a en effet été transformé en parc à thème dédié à l’histoire de la Provence. Spectacles vivants, artisans et restaurants donnent une seconde jeunesse à ce fleuron du patrimoine.

Le nouveau parcours de la tour de Crest

Culminant à 52 m, la tour de Crest fait partie des plus hauts donjons de France. Édifiée comme tour de surveillance au début du XIIe siècle sur un point de passage stratégique sur la route des Alpes, elle devient progressivement l’élément majeur d’un vaste château. Sur ordre de Louis XIII, le château est plus tard démantelé, mais la tour est conservée et devient une prison d’État. Elle accueille entre autres de nombreux prisonniers enfermés par lettre de cachet, ce qui lui vaut le surnom de Bastille du Sud. Entre ces murs seront aussi emprisonnés des protestants après la révocation de l’Édit de Nantes, les tisserands lyonnais protagonistes de la révolte des canuts ainsi que les opposants au coup d’État de Napoléon III. Cette histoire se raconte dans de nouveaux décors et un parcours de visite inédit, à travers des reconstitutions évoquant les conditions de vie des détenus, les tentatives d’évasion, sans oublier les innombrables graffitis.

Opération sauvetage en cours au Canal du Midi

Inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, le canal du Midi est un site unique. Long de 240 km, il relie Toulouse à la Méditerranée et est considéré comme le plus grand ouvrage de génie civil du Grand Siècle. Construit sous le règne de Louis XIV par Pierre-Paul Riquet, le fermier général des gabelles, il constitue aujourd’hui un patrimoine culturel et naturel inestimable. Cette superstructure est cependant menacée par un ennemi invisible : le chancre coloré, un champignon, attaque les platanes qui bordent le canal et qui contribuent grandement à son atmosphère singulière. Une vaste opération de sauvetage est en cours et vient de bénéficier d’un coup de pouce de la « mission Bern » afin d’accélérer la campagne de replantation.

La vue imprenable du château de Puilaurens

Comme nombre de châteaux cathares, Puilaurens fait partie des fameuses citadelles du vertige. Cette majestueuse forteresse est en effet perchée à près de 700 m, sur un éperon rocheux appelé le mont Ardu. Construit après la sanglante croisade contre les Albigeois, le château est un bastion royal voulu par saint Louis. Composé de deux enceintes et muni de créneaux et de tours à gorge ouverte, il est l’archétype de la citadelle militaire de montagne et présente tous les systèmes de défense inventés du XIIIe au XVIIe siècle, parallèlement à l’évolution de l’armement. Ce château imprenable a toutefois subi les ravages du temps. Un chantier de restauration vient juste de commencer pour consolider la tour sud et sécuriser les abords de la cour de la poterne nord.

Château de Fontainebleau,
place du Général-de-Gaulle, Fontainebleau (77), www.chateaude fontainebleau.fr
Château de Versailles,
place d’Armes, Versailles (78), www.chateauversailles.fr
Fondation Marta Pan-André Wogenscky,
80, avenue du Général-Leclerc, Saint-Rémy-lès-Chevreuse (78), www.pan-wogenscky.com
Château de Maisons,
2, avenue Carnot, Maisons-Laffitte (78), www.chateau-maisons.fr
Bourse de commerce,
2, rue de Viarmes, Paris-1er, www.pinaultcollection.com
Palais de l’Art
déco, anciens grands magasins des Nouvelles Galeries, 14, rue de la Sellerie, Saint-Quentin (02), www.saint-quentin.fr
Hôtel de la Marine,
2, place de la Concorde, Paris-8e, www.hotel-de-la-marine.paris
Château de Dampierre,
domaine de Dampierre-en-Yvelines, 2, Grande-Rue, Dampierre-en-Yvelines (78), www.domaine-dampierre.com
L’Ecclesia, Cité Patrimoine,
30, rue Victor-Genoux, Luxeuil-les-Bains (70), www.ecclesia-luxeuil.fr
Château de La Roche-Guyon,
1, rue de l’Audience, La Roche-Guyon (95), www.chateaude larocheguyon.fr
Les Franciscaines,
145B, avenue de la République, Deauville (14), lesfranciscaines.fr
Château de Carrouges,
Carrouges (61), www.chateau-carrouges.fr
Château du Clos Lucé,
2, rue du Clos-Lucé, Amboise (37), www.vinci-closluce.com
Château du Guildo,
Créhen (22), cotesdarmor.fr
Château de Glénay,
Glénay (79).
Cap Moderne,
avenue de la Gare, Roquebrune-Cap-Martin (06), capmoderne.monuments-nationaux.fr et capmoderne.com
Château de La Barben,
La Barben (13), www.rochermistral.com
Château de Puilaurens,
route du Château, Lapradelle-Puilaurens (11), www.chateau-puilaurens.com
La tour de Crest,
chemin du Donjon, Crest (26), tourdecrest.fr

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°745 du 1 juillet 2021, avec le titre suivant : Patrimoine : l’été des retrouvailles

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