Musée

ESPACE CULTUREL

Deauville se dote enfin d’un espace culturel

Par Christine Coste · Le Journal des Arts

Le 2 juin 2021 - 607 mots

DEAUVILLE

La ville normande a transformé l’ancien couvent des Franciscaines en médiathèque et musée.

Les Franciscaines à Deauville. © Naïade Plante
Les Franciscaines à Deauville.
© Naïade Plante

Deauville. C’est peu dire que l’ouverture le 12 mai dernier des Franciscaines, repoussée par deux fois depuis un an, a réjoui toute l’équipe à pied d’œuvre depuis des mois pour qu’enfin les Deauvillais découvrent ce nouvel établissement culturel voulu par leur maire et qui manquait. La station balnéaire se dote ainsi d’un équipement important regroupant en un seul lieu médiathèque, auditorium et musées.

La transformation de l’ancien couvent des sœurs franciscaines a été confiée à l’agence d’architecture Moatti-Rivière. La refonte complète de l’édifice de 6 400 m2 permet d’embrasser du regard où que l’on soit, les trois niveaux du bâtiment grâce à une ouverture de tous les espaces s’articulant autour du cloître, cœur des Franciscaines, tandis qu’onze écrans géants s’intercalent sur toute la hauteur des allées projetant des images des collections de la ville.

Des livres partout et des œuvres aux murs

L’agencement des salles de lecture, des espaces d’exposition et de l’auditorium est fluide. Partout les livres sont à disposition, y compris dans le réfectoire – salle de restauration bordée de romans –, et dialoguent avec des œuvres d’art. La transversalité des disciplines, axe fondateur du projet, est un parti pris du lieu. Sur les trois niveaux de la médiathèque, photographies, affiches et tableaux résonnent avec les ouvrages répartis en cinq thématiques, en lien avec les collections de la ville et ce qui fait son identité : le cheval, le cinéma et le spectacle notamment. Chaque thématique développe un univers en soi, doté d’une salle de projection. Pierre Bonnard, Gustave Courbet, Raoul Dufy, Théodore Géricault, Kees van Dongen… Une quarantaine de pièces de la collection « Peindre en Normandie », désormais déposées aux Franciscaines, se déploient ainsi dans les espaces de la médiathèque à l’instar des photographies issues, pour la plupart, de la collection du festival Planches Contacts organisé par la Ville depuis douze ans.

« Les accrochages d’œuvres varieront régulièrement comme les livres mis à disposition », précise Caroline Clémensat, directrice des Franciscaines. Dans le vaste rez-de-chaussée consacré aux expositions temporaires, les prêts d’œuvres pour l’exposition inaugurale « Sur les chemins du paradis » reflètent l’intérêt porté aux Franciscaines par de grands musées (le Louvre, la BNF ou le Centre Pompidou). Galerie photographique et galerie des maîtres, répartie entre deux étages forment d’autres espaces d’exposition, tandis que le Musée André Hambourg présente les collections transmises par l’épouse du peintre à la Ville, en 2011. C’est cette donation, couplée un an plus tard à la vente du couvent, qui a réactivé le projet du maire. « En 2005, un site à l’entrée de la ville avait été identifié pour accueillir une médiathèque et une salle de spectacles ; l’architecte Nicolas Michelin avait été choisi et la responsable de la médiathèque recrutée, avant que la crise de 2008 nous oblige à renoncer au projet », rappelle Philippe Augier, « les collections ont néanmoins continué à s’enrichir et les achats de livres à se poursuivre. » Les Franciscaines offrent alors un établissement de bien plus grande ampleur tant par sa taille que par sa programmation.

Le coût du projet s’élève à 25 millions d’euros au total, dont 4 millions pour l’achat du couvent, 17 millions pour les travaux et 4 millions pour l’étude et la maîtrise d’œuvre. Le financement est en partie couvert par des apports extérieurs : la Région Normandie (4 M€), le conseil département du Calvados (2 M€), l’État et l’Europe (2 M€) et le mécénat (1,25 M€). Le budget de fonctionnement annuel est évalué à 4,5 millions d’euros. Il se confond avec celui du budget culture de la ville (18 % de son budget global), les Franciscaines regroupant aussi l’ensemble de ses services.

Les Franciscaines,
145 b, avenue de la République, 14800 Deauville. lesfranciscaines.fr

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°568 du 28 mai 2021, avec le titre suivant : Deauville se dote enfin d’un espace culturel

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