Suisse - Musée

Les Genevois refusent à 54 % l’extension du Musée d’art et d’histoire

Par Nathalie Eggs · lejournaldesarts.fr

Le 29 février 2016 - 500 mots

GENÈVE / SUISSE

GENEVE [29.02.16] – Dimanche 28 février, les Genevois ont rejeté à 54,3 % le projet d’agrandissement et de rénovation du Musée d’art et d’histoire de Genève de l’architecte Jean Nouvel. Conséquences de ce « non » : l’avenir du musée et de la conservation des collections doit être entièrement redéfini et le mécène Jean Claude Gandur se retire du projet.

Le résultat de la votation populaire du 28 février est sans appel : le projet d’agrandissement et de rénovation du Musée d’art et d’histoire (MAH) tel qu’il avait été voté par le Conseil municipal le 20 mai 2015 ne verra pas le jour : les Genevois l’ont rejeté à 54,3 % des voix. Très critiquées par l’opposition, l’extension signée Jean Nouvel et la convention passée avec la Fondation Gandur pour l'art (FGA) n’ont pas convaincu les citoyens et citoyennes genevois.

« Le Conseil administratif prend acte avec regret de ce résultat » a déclaré dimanche 28 février Sami Kanaan, magistrat de la Ville en charge de la Culture. Sans plan B, l’exécutif devra sans plus attendre plancher sur un nouveau projet en repartant à 0, en présentant un crédit d’études et en lançant un nouveau concours.

Cet échec n’est pas sans rappeler le parcours semé d’embûches traversé par le musée ethnographique de Genève (MEG), dont l’agrandissement avait été refusé une première fois par le corps électoral en 2001. Le nouvel édifice, conçu par les architectes zurichois Graber & Pulver avait fini par voir le jour le 31 octobre 2014.

Sami Kanaan s’est d’ores et déjà dit farouchement opposé à une rénovation seule du MAH sans extension, comme le suggérait l’opposition. « Je refuse un musée dans le formol. Ce bâtiment n’est plus adapté aux besoins muséographiques actuels. Nous voulons, pour demain, un musée du XXIe siècle » a-t-il affirmé lors de la conférence de presse du Conseil administratif.

Réduire l’avenir du musée à de simples travaux de rénovation, en conservant l’enveloppe du début du XXe siècle de l’édifice serait du gaspillage estime en effet Rémy Pagani, chef des Constructions et de l’Aménagement. De tels travaux coûteraient à eux seuls environ 80 millions de francs suisses (73 millions d’euros). Or, le projet qui était soumis à votation prévoyait que, sur un montant total brut de 131 millions de francs suisses, la collectivité publique prenne en charge près de 64 millions francs alors que des partenaires privés (dont la Fondation Gandur pour l’art) apportent 67 millions de francs.

Mais après le résultat du référendum, le soutien des partenaires privés est plus qu’incertain. Le principal soutien financier, la Fondation Gandur, a déjà dénoncé la convention la liant avec le MAH. « Je prends acte de la volonté du peuple souverain. Je la respecte, même si je peux la regretter (…) » a affirmé dans un communiqué le collectionneur Jean Claude Gandur, qui regarde désormais l’avenir ailleurs.

Quant à la conservation des œuvres et la sécurité du public et du personnel, un état des lieux du musée sera effectué afin de déterminer si l’institution doit fermer.

En savoir plus

Site internet mah-non.ch

Affiches contre le projet d'agrandissement du MAH de Genève - Source page Facebook Agrandissement MAH Non

Thématiques

Tous les articles dans Patrimoine

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque