Allemagne - Restitutions

Un millier de spécialistes font le bilan des principes de Washington ratifiés en 1998

Par Jérémie Glaize · lejournaldesarts.fr

Le 28 novembre 2018 - 411 mots

BERLIN / ALLEMAGNE

Ces experts réunis à Berlin font un état des lieux des mesures prises par les états pour la restitution d’œuvres pillées par les nazis.

Œuvres volées par les Nazis
Avril 1945 : les généraux Dwight David Eisenhower, Omar Bradley et George Patton inspectent dans les mines de sel de Merkers-Kieselbach où se trouvent les œuvres d'art volées par les nazis.

Un colloque international a débuté lundi 26 novembre à Berlin, afin de célébrer les vingt ans des principes de Washington de 1998 - qui visaient à accélérer la restitution d’œuvres extorquées pendant la guerre par les nazis – et de débattre des résultats et des moyens mis en œuvre depuis. 

Près d’un millier de spécialistes sont réunis autour de la ministre de la Culture et des médias allemande, Monika Grütters, et de Stuart E. Eizenstat, ancien ambassadeur américain auprès de l’Union Européenne, vice-ministre des finances dans l’administration Clinton et organisateur de la conférence initiale de 1998. « Nous avons fait d’immenses pas », indique-t-il dans le New York Times, « qu’il s’agisse de mesures d’identifications, de publications, de restitutions ou de compensations, en rendant des décisions de justice en faveur de victimes de l’Holocauste ou de leurs héritiers ». 

Stuart E. Eizenstat a rappelé que parmi les 600 000 tableaux extorqués durant la guerre, 100 000 étaient toujours manquants. Il a salué les mesures prises par l’Autriche, qui ont permis la restitution de près de 30 000 œuvres d’art et par l’Allemagne qui a restitué près de 16 000 œuvres, dont 6 000 peintures. 

L’expert américain a toutefois insisté sur les efforts restants à effectuer pour de nombreux pays, en insistant particulièrement sur plusieurs d’entre eux. La Hongrie, qui a refusé a de nombreuses reprises des restitutions en dépit de demandes répétées, l’Espagne, « qui n’a pris aucune mesure » suite aux accords de 1998, l’Italie, qui « n’a pas fait de recherches de provenance à propos de possibles œuvres extorquées présentes dans les musées publics » et dont les villes et les régions « ont ignoré » les principes de Washington, la Pologne ou encore la Russie. 

Les principes de Washington avaient été signés par 44 pays et plus d’une dizaine d’organisations non-gouvernementales à la suite d’une conférence organisée par le département d’Etat des Etats-Unis, du 30 novembre au 3 décembre 1998, au Musée de l’Holocauste de Washington et qui réunissait également des directeurs de musées et des professionnels du monde de l’art. Ces onze mesures avaient notamment pour but de développer les recherches concernant l’origine et les provenances d’œuvres d’art des collections, d’ouvrir les archives des institutions des pays signataires ou encore d’harmoniser les procédures nationales de restitution. Un second accord avait été ratifié à Prague en 2009.

Thématiques

Tous les articles dans Actualités

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque