La mesure annoncée par Rachida Dati il y a 1 an augmente d’environ 10 € le billet d’entrée pour certains touristes.

À partir de janvier 2026, le ministère de la Culture met en place une tarification d’entrée différenciée dans cinq grands sites culturels nationaux. Les visiteurs originaires de pays hors UE/EEE devront s’acquitter de billets sensiblement plus chers – une mesure annoncée dès octobre 2024 par la ministre de la Culture Rachida Dati dans Le Figaro, et justifiée par le besoin de financer d’ambitieux projets de rénovation du patrimoine. Cinq établissements emblématiques sont concernés dès 2026, tandis que d’autres monuments suivront vraisemblablement en 2027. La décision, destinée à compenser la baisse des subventions publiques et le coût croissant des chantiers, suscite toutefois un certain nombre de critiques.
Dès le 1er janvier 2026, le Musée du Louvre, le château de Versailles, la Sainte-Chapelle (Paris), l’Opéra de Paris (Palais Garnier) et le château de Chambord appliqueront un tarif d’entrée majoré. Concrètement, chaque visiteur non-résident de l’Union Européenne ou de l’Espace économique européen (l’Islande, le Lichtenstein et la Norvège) paiera environ 10 € de plus que le tarif standard, les établissements pariant que les touristes lointains « ne mégoteront pas » sur cette somme supplémentaire pour accéder à ces hauts lieux.
Le Louvre portera son billet d’entrée à 32 € pour les visiteurs hors Europe contre 22 € pour les Européens (tarif inchangé). D’après les calculs du musée, elle concernera environ 2,5 millions de visiteurs par an et générera entre 15 et 20 M€ de recettes additionnelles. Ces fonds seront intégralement fléchés vers le vaste plan de rénovation du Louvre, baptisé « Nouvelle Renaissance du Louvre ».
Le domaine de Versailles, qui accueille 8 millions de personnes par an (dont 42 % de visiteurs extra-européens), appliquera lui aussi une grille différenciée à partir du 14 janvier 2026. Selon Le Monde, en haute saison (1ᵉʳ avril – 30 octobre), le billet individuel passera à 35 € pour les touristes non européens, contre 32 € pour les résidents européens. En basse saison (novembre – mars), le tarif sera uniformisé à 25 € pour tous, ce qui limite la majoration aux périodes de forte affluence. Le Château de Chambord (Loir-et-Cher) fera basculer son billet d’entrée à 31 € pour les visiteurs extra-européens, soit +10 € par rapport au tarif classique. Cette mesure prendra effet dès janvier 2026. Elle ne vise qu’environ 10% du public du château (les touristes lointains étant relativement peu nombreux à Chambord).
La Sainte-Chapelle (Paris) – joyau gothique niché au cœur de l’île de la Cité - est le site pilote choisi par le Centre des monuments nationaux (CMN) pour tester la tarification au passeport. Dès le 1er janvier 2026, le droit d’entrée y sera fixé à 22 € pour les visiteurs non européens, contre 16 € pour les autres. Le Palais Garnier, l’Opéra national de Paris, figure également parmi les premiers à adopter cette tarification différenciée dès 2026. Si les détails chiffrés de sa nouvelle grille restent à confirmer selon Le Monde, l’établissement devrait rehausser le prix des visites du Palais Garnier (actuellement 15 € en visite libre) pour les touristes extra-européens, dans une proportion comparable aux autres sites (autour de + 10 € par billet).
Fort de la première année d’expérimentation, l’État pourrait étendre la mesure en 2027 à une seconde vague de sites touristiques majeurs. Parmi les candidats pressentis figurent plusieurs monuments du Centre des monuments nationaux cités dès 2024 : l’Arc de Triomphe et la Conciergerie à Paris, ou encore le Mont-Saint-Michel en Normandie.
Cette différenciation tarifaire en fonction du passeport ne va pas sans controverse. Elle bouleverse en effet le principe d’universalité de l’accès sur lequel se fondait jusqu’alors la politique culturelle française. Les syndicats du ministère de la Culture ont dénoncé une logique jugée « discriminatoire », fondée sur l’origine géographique des visiteurs. Malgré ces critiques, le ministère de la Culture défend une mesure de « justice contributive » : il n’est plus envisageable, selon Rachida Dati, que « les Français payent tout, tout seuls » la préservation d’un patrimoine dont profitent des millions de visiteurs internationaux.
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Tarifs majorés pour les touristes extra-européens dès 2026 dans cinq hauts lieux culturels français
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