Société

Un musée londonien renonce au don d'un mécène lié à la crise opioïde américaine

Par LeJournaldesArts.fr (avec AFP) · lejournaldesarts.fr

Le 21 mars 2019 - 306 mots

LONDRES / ROYAUME-UNI

La National Portrait Gallery de Londres a renoncé à un don d'un million de livres du mécène américain Sackler, famille liée à la grave crise opioïde que traversent les Etats-Unis.

National Portrait Gallery Londres
La National Portrait Gallery de Londres
Photo Ham

La famille Sackler doit notamment sa fortune à Purdue Pharma, une société américaine non cotée en Bourse et l'un des laboratoires accusés d'être responsable de la surconsommation de médicaments opiacés aux Etats-Unis, avec son OxyContin. Un porte-parole du Fonds Sackler a expliqué mardi le blocage du don en estimant que "la diffusion des allégations portées contre les membres de la famille Sackler" risquait de "détourner la National Portrait Gallery de son important travail", tout en rejetant "vigoureusement" les accusations portées contre la famille.

David Ross, dirigeant du musée, a dit "comprendre et soutenir la décision de ne pas concrétiser le don en ce moment", dans un communiqué. La photographe américaine Nan Golding s'est réjouie dans le Guardian de la décision du musée. Elle-même devenue dépendante de l'OxyContin et militant contre les prescriptions, elle a souhaité "un effet domino" dans le monde de l'art et de la culture. Selon le Guardian, l'artiste avait menacé de refuser une rétrospective de son œuvre à la NPG si elle acceptait le don.

Le nom Sackler orne de multiples musées aux Etats-Unis, à Londres, où le Victoria & Albert Museum possède une cour Sackler, ou encore Paris, avec l'aile Sackler des antiquités orientales au Louvre. La crise des opiacés qui ravage les Etats-unis a été décrétée fin octobre urgence de santé publique par le président Donald Trump. Quelque 2,4 millions d'Américains en sont actuellement dépendants et 90 d'entre eux en meurent chaque jour. Purdue Pharma a récemment annoncé qu'elle demandait à ses représentants commerciaux de ne plus promouvoir auprès des médecins ses médicaments antidouleur. Certains membres de la famille Sackler siègent toujours à son conseil d'administration.

Cet article a été publié par l'AFP le 20 mars 2019.

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