Royaume-Uni - Mécénat - Musée

A son tour, le British Museum retire de ses murs le nom de la famille Sackler 

Par Paul Bérat · lejournaldesarts.fr

Le 30 mars 2022 - 453 mots

LONDRES / ROYAUME-UNI

Accusés d’avoir contribué à la crise des opiacés aux États-Unis, les Sackler sont mécènes de nombreux musées.

Le British Museum à Londres. © Ham, CC BY-SA 3.0
Le British Museum à Londres.
© Ham

Le British Museum emboîte le pas au Metropolitan Museum of Art, à la Tate Modern et au Musée du Louvre (entre autres) en retirant de ses murs le nom de la famille américaine Sackler, accusée d’avoir alimenté la « crise des opiacés » pendant près de 20 ans aux États-Unis.  
 
Cette décision a été prise d’un « commun accord ») entre le British Museum et la Fondation Raymond & Beverly Sackler. « Le British Museum est reconnaissant du soutien passé de la Fondation et les administrateurs [du musée] apprécient leur coopération dans la conclusion d’un accord qui arrive à un moment où nous faisons entrer le musée dans une nouvelle ère », a déclaré le président du British Museum George Osborne. La Fondation Raymond & Beverly Sackler s’est également exprimée, de manière tout aussi neutre : « nous pensons que cette décision intervient à un moment opportun dans l’évolution du musée »

La Fondation Raymond & Beverly Sackler a soutenu le British Museum pendant plus de 20 ans, entre 1990 et 2013 Elle a participé au financement d’expositions, de dispositifs de médiation et de programmes de recherche. « Le musée a toujours reconnu les relations importantes que nous avons avec chacun de nos bienfaiteurs », a déclaré George Osborne. C’est pourquoi, si le nom Sackler disparaîtra des salles du musée, il restera inscrit sur la liste des donateurs du musée, affichée dans la Grande Cour du British Museum. 

La famille Sackler possédait la société Purdue Pharma, accusée d’avoir mis sur le marché des opioïdes (dits OxyContin) aux propriétés addictives et à l’origine d’une crise qui a fait 500 000 morts en 20 ans aux États-Unis. La famille Sackler avait proposé, en mars 2021, de payer 4,28 milliards de dollars dans le cadre d’un plan de faillite proposé en réparation de son préjudice. Fin décembre 2021, ce plan de faillite a été annulé par Colleen McMahon, juge fédéral des États-Unis, qui a estimé que le « tribunal des faillites n’avait pas le droit de priver les victimes de la crise des opiacés du droit de poursuivre la famille Sackler »

La famille Sackler a soutenu de nombreuses et grandes institutions culturelles. Un fait que n’a pas manqué de souligner la photographe Nan Goldin, avec le groupe PAIN, en manifestant à maintes reprises, notamment au Temple d’Isis de Dendour (au sein du Metropolitan Museum of Art de New York) qui, depuis, a pris ses distances avec les Sackler. La Tate Modern et le Musée du Louvre ont fait de même. La National Gallery, dont l’une des salles porte le nom « Sackler » a quant à elle déclaré que la fin du partenariat avec les propriétaires de Purdue Pharma était « à l’étude »
 

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