Justice

Une cuillère géante pour protester contre un laboratoire pharmaceutique

Par Jérémie Glaize · lejournaldesarts.fr

Le 28 juin 2018 - 318 mots

STAMFORD / ETATS-UNIS

Un galeriste installe une cuillère tordue géante devant un laboratoire pharmaceutique responsable d’un scandale sanitaire.

L'artiste Dominic Esposito et le galleriste Fernando Luis Alvarez lors de l'installation de la sculpture, le 22 Juin 2018.
L'artiste Domenic Esposito et le galleriste Fernando Luis Alvarez lors de l'installation de la sculpture, le 22 Juin 2018.
© Dominic Esposito

Fernando Luis Alvarez, propriétaire de la galerie éponyme à Stamford, Connecticut, a installé vendredi 22 juin une sculpture géante représentant une cuillère tordue devant le siège du laboratoire pharmaceutique Purdue, acteur majeur de la crise des opioïdes qui agite le pays. La sculpture, d’une longueur de trois mètres cinquante et d’un poids d’environ 360 kilos, a été déposée avec l’aide du créateur de la pièce, le sculpteur Domenic Esposito.

« L’élément qui nous apparaît le plus important, à Dominic et à moi, est la nécessité de susciter une conscience concernant la responsabilité (de chacun). Le Département de la Justice et le pays doivent commencer à mettre derrière les barreaux certaines de ces personnes, car ils continuent leurs activités en faisant d’énormes profits, puis paient simplement une amende et c’est tout. Ce n’est simplement pas la façon dont les choses devraient se dérouler », a déclaré le galeriste.

Interpellé et poursuivi – son jugement est prévu pour le 10 juillet, il assure cependant ne pas souhaiter en rester là. Les deux hommes espèrent organiser de nombreuses autres installations-manifeste comme celle-ci, en posant éventuellement d’autres sculptures devant les sièges de laboratoires concernés ou devant les bureaux d’hommes politiques et de médecins.

« Placer la sculpture devant le siège de Purdue souligne le fait que de nombreux consommateurs d’héroïne ont d’abord été dépendants des antidouleurs du laboratoire », a confié l’artiste Dominic Esposito, originaire de Détroit.

Le laboratoire Pharma Purdue est au cœur d’un scandale de grande ampleur aux États-Unis, après que l’usage de certains de leurs produits anti-douleurs aient provoqué de nombreuses addictions aux opiacés. En 2007, trois de ses dirigeants avaient accepté de payer une amende record de 34,5 millions de dollars (29,6 millions d’euros). La photographe Nan Goldin a lancé une pétition en janvier 2018 contre le groupe et la famille Sackler propriétaire de Pharma Purdue.

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