Société

Crise des opiacés : le Met renonce aux dons de la famille Sackler

Par LeJournaldesArts.fr (avec AFP) · lejournaldesarts.fr

Le 16 mai 2019 - 373 mots

NEW YORK / ETATS-UNIS

Après la Tate de Londres et le musée Guggenheim new-yorkais, le Metropolitan Museum de New York a annoncé mercredi renoncer à tout financement de la famille Sackler, accusée d'avoir favorisé la crise des opiacés qui ravage les Etats-Unis.

"La famille Sackler a soutenu gracieusement le Met pendant cinquante ans", a indiqué Daniel Weiss, président du musée, dans un communiqué. Mais, même s'ils n'ont pas fait de récentes contributions, le conseil d'administration du Met a jugé qu'"au regard des litiges en cours", il était "prudent à ce stade de suspendre l'acceptation de dons de la part d'individus associés à cette crise de santé publique".

Les Sackler et leur société pharmaceutique Purdue Pharma, qui fabrique l'analgésique OxyContin, sont devenus l'ennemi numéro un dans la crise des opiacés. Ces substances sont à l'origine des deux-tiers des 70 000 morts par overdoses aux Etats-Unis en 2017.

Des centaines de plaintes ont été déposées dans différents Etats américains contre la société et les Sackler, accusés d'avoir poussé à la sur-prescription de ce médicament alors qu'ils en connaissaient parfaitement les effets addictifs.

Le Met, comme d'autres institutions culturelles ayant bénéficié de dons des Sackler, faisait l'objet de pressions depuis plusieurs mois pour qu'il refuse leurs financements. Le Guggenheim a annoncé en mars renoncer à l'argent des Sackler, juste après la Tate et la National Portrait Gallery au Royaume-Uni. Le Musée d'histoire naturelle de New York a également confirmé mercredi avoir pris une décision similaire, sans donner davantage de détails.

M. Weiss, pour justifier le temps pris par le Met pour se décider, a souligné combien le plus prestigieux des musées new-yorkais était tributaire des dons pour son fonctionnement. Contrairement à d'autres grands musées comme le Louvre, le Prado ou l'Hermitage, le musée américain est faiblement subventionné et dépend pour assurer une grande partie de son budget de fonctionnement des contributions de philanthropes, a expliqué M. Weiss. 

Les plus généreux d'entre eux, comme les Sackler, ont une galerie à leur nom dans le musée de la 5e Avenue. Le Met ne prévoit pas de renommer leur galerie pour le moment. 

Le musée n'a pas immédiatement précisé combien il avait reçu des Sackler, ni de quand datait leur dernier don.

Cet article a été publié par l'AFP le 15 mai 2019.

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