Archéologie

La recherche archéologique sous-marine se dote d’un nouveau navire

Par Charles Roumégou · lejournaldesarts.fr

Le 8 juillet 2021 - 572 mots

MARSEILLE

Ce fleuron de la flotte scientifique française est le second navire du service de recherche subaquatique, une fierté française.

Le navire Alfred Merlin. © Teddy Seguin / DRASSM
Le navire Alfred Merlin.
© Teddy Seguin / DRASSM

Le mauvais sort est conjuré, la traditionnelle bouteille de champagne s’est brisée avec succès sur la coque de l’Alfred Merlin, amarré pour l’occasion dans la darse du MuCEM. Le nouveau navire amiral du Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (Drassm) a été baptisé le 2 juillet dernier en présence de la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, dont elle est la marraine et du maire de Marseille, Benoît Payan.

Construit à la Ciotat (Bouches-du-Rhône) dans le chantier naval iXblue, l’Alfred Merlin est destiné à étendre le rayon d’action et à soutenir les activités maritimes du Drassm. « La construction du navire de recherche archéologique sous-marine l’Alfred Merlin, second grand navire construit en moins d’une décennie pour le Drassm, confirme l’extraordinaire dynamisme de la recherche française dans une discipline que notre pays a largement contribué à inventer et où la France joue le premier rôle dans le monde », explique Michel L’Hour, conservateur général du Patrimoine et directeur du Drassm depuis 2006.

D’une longueur de 46 mètres pour une largeur maximale de près de 11 mètres, l’Alfred Merlin est équipé de la dernière technologie de pointe en matière d’exploration et de recherche à très grande profondeur. Les robots Arthur et Ocean One, développés et conçus par le Laboratoire d’informatique, de robotique et de microélectronique de Montpellier (Lirmm), viendront épauler les vingt-huit hommes d’équipage et scientifiques dans leurs missions quotidiennes. Le premier robot est en mesure de descendre jusqu’à 2 500 mètres de profondeur et rassemble toutes les technologies de cartographie, d’observation, de prélèvements, de dégagements des sédiments, le second est quant à lui le premier robot humanoïde sous-marin dont les bras sont dotés de capteurs d’effort.

Doté d’une autonomie de 10 jours de vivres, soit une distance de 3 500 miles (5 632 kilomètres), l’Alfred Merlin – dont le port d’attache devait être Saint-Malo, avant que la municipalité ne décide d’abandonner début juin son projet de Musée d’histoire maritime – vient compléter la flotte de la Drassm, composée, entre autres, de l’André Malraux (2012) et du Triton (2016). Il devrait en principe entrer en service au cours de l’été.

La construction d’un nouveau grand navire de recherche est d’ores et déjà à l’étude compte tenu de l’augmentation continue des missions du service, en particulier depuis la ratification de la convention de l’Unesco sur la protection du patrimoine culturel subaquatique par la France en février 2013. Ce texte, adopté en 2001, a en effet permis d’étendre le champ de compétence du Drassm à l’intégralité de la zone économique exclusive (ZEE) française, soit 200 miles marins autour des côtes.

Fondé en 1966 par André Malraux et basé à Marseille, le Drassm – la plus ancienne des institutions du monde consacrée à l’archéologie sous-marine – est un service du ministère de la Culture chargé d’inventorier, de valoriser et de protéger le patrimoine archéologique subaquatique et sous-marin (épaves, ruines, habitats préhistoriques, etc.) dans l’ensemble des eaux sous juridiction française, de l’Atlantique au Pacifique et de l’Indien à la Méditerranée, soit plus de 11 millions de km2 d’espace maritime.

Son expertise, reconnue aussi bien en France qu’à l’étranger, a permis de mettre au jour de véritables trésors comme en 2007 la découverte d’un buste de Jules César, datant de 46 environ avant Jésus-Christ, lors de fouilles sous-marines dans le Rhône, désormais exposé au Musée départemental de l’Arles et de la Provence antiques.

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