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« La Biennale de Venise : Cannes ou Eurovision de l’art contemporain ? », par Fabien Simode sur TSF Jazz

Par Le Journal des Arts · lejournaldesarts.fr

Le 23 mai 2019 - 460 mots

VENISE / ITALIE

Chaque jeudi, à 8 h 15 et 8 h 45, « Les Matins Jazz », l’émission de Laure Albernhe et Mathieu Beaudou, invitent L’Œil et Le Journal des Arts à parler d’art sur l’antenne de TSF Jazz. Le 23 mai 2019, Fabien Simode, rédacteur en chef de L’Œil, présentait la Biennale de Venise aux auditeurs. 

 Pavillon Lituanie "Sun Sea" (Marina) Lion d'Or Biennale Venise 2019 © Photo LudoSane
Pavillon de la Lituanie, Sun & Sea (Marina), Lion d'Or de la 58e Biennale de Venise
© Photo Ludovic Sanejouand, 2019

Chronique à réécouter ici dans son intégralité ou à lire ci-après :

Il n’y en a, cette semaine, que pour le cinéma. C’est pourquoi l’ai eu l’envie de vous parler du « Festival de Cannes » de l’art qui se déroule en ce moment même : la « Biennale d’art de Venise ». Si vous voulez, Venise est à l’art contemporain ce que Cannes est au cinéma : le rendez-vous incontournable de tous les mordus, professionnels et amateurs, du genre. Bien sûr, pas de tapis rouge à Venise, ni de marches à monter, mais des expositions, dont une, incontournable : l’« Exposition internationale ». Elle est confiée tous les deux ans à une personnalité du monde de l’art. À charge, pour elle, de choisir des artistes et de produire des œuvres qui soient le reflet de son époque. L’exposition de cette année, inaugurée peu avant Cannes, dresse donc le catalogue des tendances actuelles. Et l’on y voit en effet le regain d’intérêt pour la peinture figurative, la percée de l’art numérique ou encore les revendications des artistes à propos de la représentation des minorités noires africaines et afro-américaines dans l’art.

Mais Venise, ce n’est pas que l’exposition internationale, c’est aussi des dizaines et des dizaines d’autres propositions présentées partout dans la ville… Car, en réalité, le fonctionnement de la Biennale de Venise se rapproche plus de l’Eurovision que de Cannes. La Biennale de Venise, c’est en effet près d’une centaine de pays réunis qui, des États-Unis au Bengladesh, en passant par le Ghana, concourent pour présenter le ou les artistes les plus représentatifs de leur dynamisme artistique. Et, comme pour l’Eurovision, ces pays sont évalués par un jury d’experts qui récompense le ou la meilleur(e) artiste et la meilleure participation nationale par un Lion d’or – l’équivalent d’une Palme d’or à Cannes. Cette année, le Lion d’or du meilleur pavillon national n’est pas allé – comme on l’espérait – à la France, qui présente une très belle vidéo de Laure Prouvost qui nous conduit de Roubaix à Venise. Non, le Lion d’or récompense la Lituanie pour une proposition étonnante : une plage de sable artificielle sur laquelle de véritables acteurs allongés sur des serviettes chantent la fatigue des hommes et du monde. Ce n’est pas de l’art, me direz-vous, mais de l’opéra ! Peut-être. En tout cas, art ou opéra, Festival de Cannes ou Eurovision, une chose est sûre : l’art, à la Biennale de Venise, se confond de plus en plus avec le « spectacle ». 

Fabien Simode
INFORMATION

58° Biennale de Venise
Du 11 mai au 24 novembre 2019.
https://www.labiennale.org/en

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