Petites villes et beaux musées

Le Journal des Arts

Le 20 juin 2011 - 585 mots

Malgré un bassin limité de visiteurs, châteaux nationaux et musées départementaux situés dans les petites communes font bonne figure.

Le classement des musées de villes de moins de 20 000 habitants est un bon indicateur du dynamisme d’une région ou d’un territoire. Au jeu des chiffres, ceux-ci ne peuvent souvent pas rivaliser avec les institutions parisiennes ou les musées de grandes villes de province. Parmi les dix premiers du classement, sept sont des musées territoriaux dépendant d’un département ou d’une commune, à l’exception de trois châteaux d’Île-de-France, le Musée national du château de Fontainebleau (17e au classement général), le Musée national de la Renaissance au château d’Écouen (57e) et le Musée Condé au château de Chantilly (37e), appartenant pour ce dernier à l’Institut de France. 

Fontainebleau, bien desservi par les transports franciliens, site majeur par son intérêt patrimonial et historique, a accueilli cette année près de 385 000 visiteurs, soit 11 % de plus qu’en 2009. Le Musée Condé voit son public augmenter de plus de 12 %, en proposant des animations extérieures, du théâtre et des opéras de plein air, à côté d’expositions plus sérieuses conçues autour de ses collections. À Ecouen, le musée, plus difficile d’accès, développe une politique volontariste à destination des publics et une programmation d’expositions temporaires exigeante.

Dans le Nord, le Musée départemental Matisse - Le Cateau-Cambrésis (22e) est situé à une très bonne place dans le classement «  accueil », fruit du travail d’une équipe dynamique dans un musée rénové en 2004 et ouvert à tous les publics. Il faut signaler ici la politique très engagée du conseil général du Nord, dont dépend également le nouveau Musée départemental de Flandre (141e). Ouvert en octobre dernier dans la ville de Cassel (14 000 habitants), il a depuis attiré plus de 50 000 visiteurs, venus découvrir cette nouvelle institution consacrée à la mise en lumière de l’identité culturelle de la Flandre au singulier. Également en tête du classement, le Musée-site archéologique de Saint-Romain-en-Gal (40e), dans la Vienne, est en progression constante depuis 2008, en termes d’accueil comme de conservation. Comme l’Historial de la Grande Guerre à Péronne (53e), Saint-Romain-en-Gal est un musée d’histoire à vocation pédagogique, qui maintient une tarification accessible et une offre culturelle tournée vers les publics familiaux et scolaires.

Le Musée de Pont-Aven (46e), malgré quelques places perdues, continue de présenter la peinture bretonne du XXe siècle en offrant une médiation réfléchie et des expositions de qualité.
Moins connu, le Musée départemental Georges-de-La Tour, à Vic-sur-Seille (75e), ville natale du peintre, conserve son Saint Jean-Baptiste dans le désert acheté en 1998 par le département de la Moselle. Construit autour de ce chef-d’œuvre, le musée ouvert en 2003 continue d’attirer une moyenne de 53 000 visiteurs par an.

Bien classé également, le Musée de la toile de Jouy (63e), à Jouy-en-Josas confirme l’intérêt du public pour le patrimoine technique et industriel, tandis que le Musée de l’Hospice Saint-Roch (90e) à Issoudun (Indre), passé sous le statut d’établissement de coopération culturelle en 2003, clôt ce palmarès avec brio, grâce à un travail sur ses collections et une politique des publics bien comprise.

Les 10 premiers musees de villes de moins de 20 000 habitants
 

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°350 du 24 juin 2011, avec le titre suivant : Petites villes et beaux musées

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