Ces trustees russes devenus indésirables

Les sanctions contre la Russie ont comme conséquence indirecte la mise à l’écart de nombreuses personnalités russes, membres de conseils d’administration de musées dans le monde anglo-saxon.

Vladimir Potanine, riche banquier russe, vient de quitter son mandat d’administrateur du Guggenheim de New York, qu’il occupait depuis 2002. Bien qu’il n’ait fait aucun commentaire à ce sujet, le musée faisait explicitement référence à la guerre en Ukraine lors de l’annonce de son départ. Mécène de l’institution pendant vingt ans et sponsor de plusieurs expositions, telles que l’actuelle manifestation consacrée à l’artiste russe Vassily Kandinsky (1866-1944), Potanine est notoirement réputé proche de Vladimir Poutine. 

À Londres, l’homme d’affaires russe Pyotr Aven, également proche du Kremlin, a démissionné de son mandat d’administrateur de la Royal Academy of Arts de Londres. L’institution a déclaré qu’elle retournait le don de ce dernier effectué pour l’exposition en cours, consacrée à Francis Bacon. « Les partisans de Poutine devraient être écartés de nos institutions culturelles et des musées », a déclaré le député britannique Chris Bryant. 

La Tate Modern a été appelée à rompre ses liens avec l’oligarque russe Viktor F. Vekselberg, qui était devenu membre honoraire de la Fondation Tate en reconnaissance de ses dons effectués entre 2013 et 2015. Fondateur de Renova, grand groupe énergétique russe, il est la cible de sanctions américaines depuis 2018. Avant cette date, il avait fait plusieurs dons au Lincoln Center et au Carnegie Hall de New York. Mais selon la Tate, aucun mécène russe proche de Poutine « n'est un donateur actuel, et il n'y a de sanctions britanniques contre aucun des amis de la Tate », a déclaré un porte-parole du musée.