Ukraine

La ministre de la Culture russe visée par des sanctions européennes

Par Alexandre Clappe · lejournaldesarts.fr

Le 23 décembre 2022 - 455 mots

EUROPE / ÉTATS-UNIS

De son côté les États-Unis ont gelé les avoirs en Amérique de l’oligarque et mécène Vladimir Potanine.

Olga Lioubimova, ministre russe de la Culture © Pravmir
Olga Lioubimova, ministre russe de la Culture
© Pravmir

L'Union européenne (UE) et le département américain du Trésor ont chacun récemment annoncé une nouvelle vague de sanctions à l'encontre de personnalités russes en rétorsion contre l’invasion de l’Ukraine. Parmi les personnes concernées figurent Olga Lioubimova, la ministre russe de la Culture et Vladimir Potanine, oligarque et mécène important du milieu artistique de son pays.

Olga Lioubimova, qui a succédé à Vladimir Medinsky en 2020, est le plus haut responsable culturel de Russie à être sanctionné par l'UE, pour avoir soutenu des décisions politiques menaçant « l'intégrité territoriale, la souveraineté et l'indépendance de l'Ukraine » explique l’Union dans sa décision .
 
Son ministère a accordé des ressources financières et un soutien aux programmes culturels de la « République populaire de Donetsk » et de la « République populaire de Louhansk », des régions ukrainiennes « illégalement annexées dans la scène culturelle russe ». L'UE en conclu que la ministre est de fait « indirectement impliquée dans la destruction du patrimoine culturel et des objets d'art de l'Ukraine et […] des territoires désormais annexés ».

Entre-temps, Vladimir Potanine, deuxième oligarque le plus riche de Russie, est la cible de récentes mesures prises par le département du Trésor américain. Potanine est à la tête d’une fortune estimée à 26 milliards de dollars, acquise en ayant fait main basse - grâce aux privatisations massives sous Eltsine- sur ce qui est aujourd’hui Nornickel, le plus gros producteur au monde de nickel et de palladium. L’homme d’affaires dirige également Interros, l'une des plus grandes sociétés privées russes d'investissement, et Rosbank, une banque commerciale basée en Russie qu'il a achetée au début de l'année.

Réputé proche du président Poutine, l’oligarque est depuis longtemps l'un des principaux mécènes en Russie, par le biais de sa fondation à but non lucratif, la Vladimir Potanine Foundation. Potanine a soutenu financièrement de nombreux musées dans tout le pays, notamment le Musée de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg. Son activité s’est également déployée à l’étranger. En 2011, il a fait don de 5 millions de dollars au Kennedy Center de Washington D.C. Il a reçu la Légion d'honneur en 2017 après avoir fait don d'une importante collection d'art contemporain soviétique et russe au Centre Pompidou. Vladimir Potanine a également siégé au conseil d'administration du Musée Guggenheim de New York pendant deux décennies avant de démissionner en mars de cette année, au début de la guerre. 

Aujourd’hui, les avoirs américains de Potanine sont gelés, Interros et Rosbank sanctionnés cependant que Nornickel n’est pas visé, peut-être pour éviter de déstabiliser les marchés internationaux du nickel. Par ailleurs son yacht amarré à Dubaï, d'une valeur de 120 millions de dollars a été bloqué.

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