Nomination

Mercato estival

Par Jean-Christophe Castelain · Le Journal des Arts

Le 11 septembre 2019 - 398 mots

Nominations. L’été a été marqué par un nombre inhabituellement élevé de nominations dans le secteur culturel, particulièrement dans le patrimoine et l’art contemporain.

Les parterres de la piazzale de la villa Médicis à Rome © Photo Jean-Pierre Dalbéra, 2017
Les parterres de la piazzale de la villa Médicis à Rome

L’État semble avoir eu à cœur de rattraper l’immobilisme qui a prévalu dans le passé quand de nombreux postes de direction étaient laissés en jachère. Mais cet élan n’est pas allé jusqu’au remplacement des titulaires dont le mandat arrivait à expiration. Que ce soient Romane Sarfati à la Cité de la céramique, Laurent Le Bon au Musée Picasso, Éric de Chassey à l’Institut national d’histoire de l’art, Sophie Makariou au Musée Guimet ou tout dernièrement Bruno David à la présidence du Muséum national d’histoire naturelle : tous ont été reconduits pour un deuxième mandat.

Le contraire eût été étonnant. Rares sont les directeurs d’opérateur culturel à ne pas être maintenus à leur poste après un premier mandat de trois ans, une durée bien trop courte pour apprécier à sa juste valeur leur travail. D’autant que, pour éviter les situations d’enlisement – l’État rechigne à démettre les acteurs culturels –, l’ex-ministre Fleur Pellerin avait limité à deux le nombre de renouvellements.

L’État rechigne mais pas toujours. Muriel Mayette-Holtz n’avait pas été reconduite à la Villa Médicis au motif que la greffe entre l’ex-directrice de la Comédie-Française et les pensionnaires de l’Académie de France à Rome n’avait pas pris. Le poste est manifestement sensible puisqu’on ne lui a toujours pas trouvé de remplaçant. L’État rechigne mais il sait adoucir les plaies. Il vient enfin de nommer la même Muriel Mayette-Holtz à la tête du Théâtre national de Nice. Elle succède à Irina Brook, une autre femme. C’est une exception dans ce « mercato » estival, car toutes les autres nominations à des postes occupés par des hommes jusqu’à leur départ ont été féminines. C’est le cas d’Emma Lavigne au Palais de Tokyo longtemps dirigé par l’incontournable Jean de Loisy, mais aussi de Marta Gili à l’École nationale de la photographie d’Arles, de la nouvelle médiatrice du livre Sophie-Justine Lieber ou encore de Corinne Diserens à l’École d’art de Paris-Cergy. S’il y a un succès à mettre sur le compte de la Rue de Valois, c’est bien celui de la parité femmes-hommes, particulièrement aux postes de direction.

Au Journal des Arts aussi, c’est la saison des transferts. Le dessinateur de presse Michel Cambon, que nos internautes connaissent bien, relève le défi du dessin d’actualité artistique après Jochen Gerner dans cette même page.

Thématiques

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°528 du 6 septembre 2019, avec le titre suivant : Mercato estival

Tous les articles dans Opinion

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque