Foire & Salon

SALON DE DESSIN CONTEMPORAIN

Drawing Now s’internationalise

Par Alexia Lanta Maestrati · Le Journal des Arts

Le 27 mars 2019 - 789 mots

PARIS

Solidement implanté dans le paysage parisien, le Salon du dessin contemporain reste à la pointe de la création contemporaine tout en s’ouvrant un peu plus à l’international.

Le stand de la galerie 8 + 4 à Drawing Now 2019
Le stand de la galerie 8 + 4 à Drawing Now 2019
Photo Le Journal des Arts

Paris. Rendez-vous printanier, Drawing Now fêtera ses 12 ans et sa 13e édition du 28 au 31 mars 2019 au Carreau du Temple. Il témoigne de « l’énergie de l’adolescence », s’amuse à dire le duo mère et fille à la tête de la manifestation, Christine Phal et Carine Tissot. Pourtant le salon du dessin contemporain a tout d’un événement mature. Depuis 2007, la manifestation a creusé son sillon pour devenir le rendez-vous de référence des amateurs en la matière, dans un contexte de « semaine du dessin » à Paris.

Drawing Now a su conserver un format intimiste, « car le dessin appartient au domaine du sensible », observe Christine Phal – et que le Carreau du Temple n’est pas extensible. Il réunit 72 galeries, le même nombre qu’en 2018, qui montreront un panel de la création contemporaine sur les deux niveaux du lieu. « Nous voulons un positionnement fort pour affirmer que nous opérons à un niveau mondial. Et puis, à partir du moment où nous plaçons côte à côte une galerie française avec une galerie internationale, les liens se créent », explique Christine Phal. Pour cela, 33 galeries internationales venues de 15 pays seront présentes, contre 29 en 2018 ; parmi elles, Adrián Ibáñez Galeria (Tabio, Colombie), PDX Contemporary Art (Portland, Oregon), Pola Magnetyczne (Pologne). Un renouvellement de 44 % des galeries s’opère, et ce millésime comprend de nouveaux arrivants comme la Galerie La Forest Divonne (Paris), la Galerie Berthet-Aittouarès (Paris) ou Betts Project (Londres), tandis qu’Art Bärtschi & Cie (Genève), Les Filles du Calvaire (Paris) ou encore Sator (*) (Paris) ne reviennent pas.

Environ 200 artistes étrangers et une centaine de créateurs français que Drawing Now démontreront une nouvelle fois que le dessin n’est pas défini strictement par son support. « L’offre est très diversifiée, avec un équilibre de propositions, et illustre l’idée de ce que peut englober le dessin contemporain », souligne Éléonore Chatin, directrice de la Galerie Catherine Putman (Paris), fidèle de la première heure. Sur les cimaises, le visiteur trouvera des œuvres sur support traditionnel : les abstractions sur papier de la Suissesse Pierrette Bloch à la Galerie Karsten Greve (Paris) ou les recherches sur la matérialisation de l’espace par l’Anglais Antony Gormley montrées par Caroline Smulders avec Thaddaeus Ropac. Mais aussi des créations moins attendues, en volume, avec les installations faites de rubans de papier par l’Allemande Katharina Hinsberg chez Werner Klein (Cologne) ou les délicates sculptures sous vitrine du Strasbourgeois Guillaume Dégé sur le stand de Semiose (Paris).

Pour la deuxième année consécutive, la bande dessinée prend de l’ampleur. Trois galeries proposent une sélection d’auteurs femmes, parmi lesquelles, à la Galerie Martel (Paris), Emil Ferris dont les monstres conçus au stylo-bille lui ont valu de remporter le prix du meilleur album lors du Festival de bande dessinée d’Angoulême 2019. La Galerie Loevenbruck accueillera le visiteur dans un stand revisité en bar – bières et sous-bocks dessinés par Philippe Mayaux, Arnaud Labelle-Rojoux, Willem, Philippe Vuillemin, et offerts.

Une nouvelle direction

Cette édition est la première signée par Joana P. R. Neves. Celle-ci remplace Philippe Piguet qui aura dirigé pendant neuf ans le salon et qui conserve sa place dans le comité de sélection. D’origine portugaise et installée à Londres, Joana P. R. Neves revient d’une résidence à Washington où elle a pu développer des liens importants avec le nouveau département du dessin du Drawing Institute à Houston au sein de The Menil Collection. « Cette volonté de renforcer nos liens à l’international ne concerne pas seulement les artistes et les galeristes, mais également les institutions, et c’est un atout majeur », souligne Carine Tissot.

Avec cette internationalisation, les organisateurs de Drawing Now entendent mieux défendre la scène française car « un des points forts est de voir des artistes français apparaître dans des galeries étrangères, et vice versa », poursuit Carine Tissot. Le prix Drawing Now favorise également leur promotion : « Nous avons des exemples concrets d’anciens lauréats comme Abdelkader Benchamma, qui a exposé au Drawing Center de New York, et Lionel Sabatté, qui a rejoint la Galerie Ceysson & Bénétière », ajoute Christine Phal. Récompensant un artiste âgé de moins de 50 ans, le prix est désormais suivi de près par les professionnels. Cette année, Io Burgard (Maïa Muller, Paris), Damien Deroubaix (In Situ-Fabienne Leclerc, Paris), Friedrich Kunath (VNH Gallery, Paris), Lucie Picandet (Galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois, Paris) et Nazanin Pouyandeh (Galerie Sator) sont nommés : le nom du lauréat sera dévoilé le jour du vernissage.

erratum - 18 mars 2019 - 17h00

(*) Contrairement à ce que nous avions indiqué dans Le Journal des Arts n°519 du 15 mars 2019, la Galerie Sator participera à Drawing Now.

Drawing Now Art Fair, le Salon du dessin contemporain,
du 28 au 31 mars, Carreau du Temple, 2, rue Perrée, 75003 Paris, www.drawingnowartfair.com

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°519 du 15 mars 2019, avec le titre suivant : Drawing Now s’internationalise

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