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« De l’art délicat de la conservation du dessin », par Fabien Simode, sur TSF Jazz

Par Le Journal des Arts · lejournaldesarts.fr

Le 9 avril 2019 - 544 mots

PARIS

Chaque jeudi, à 8 h 15 et 8 h 45, « Les Matins Jazz », l’émission de Laure Albernhe et Mathieu Beaudou, invitent L’Œil et Le Journal des Arts à parler d’art sur l’antenne de TSF Jazz. Le 28 mars 2019, Fabien Simode, rédacteur en chef de L’Œil, revenait à l’occasion de « La semaine du dessin » sur les difficultés liées à la présentation et à la conservation de dessin.

Vue du stand de la galerie Michel Descours (Lyon) lors du vernissage du Salon du dessin au Palais Brongniart à Paris, le 20 mars 2018.
Vue du stand de la galerie Michel Descours (Lyon) lors du vernissage du Salon du dessin au Palais Brongniart à Paris, le 20 mars 2018.
Photo Ludosane

Chronique à réécouter ici dans son intégralité ou à lire ci-après :

Fabien Simode : Une hirondelle ne fait pas le printemps, non ! C’est le retour de « La semaine du dessin », qui se tient en ce moment même à Paris. Cet événement, créé il y a 20 ans, fédère pendant quelques jours des expositions en musées et en galeries et le très beau « Salon du dessin », foire spécialisée dans la vente de feuilles anciennes qui a ouvert ses portes le 27 mars 2019 au Palais Brongniart. Mais ce qui n’était, il y a vingt ans, qu’un événement pour quelques initiés s’est, peu à peu, transformé en véritable phénomène de mode. Tout le monde, aujourd’hui, en pince pour le dessin : les artistes, les collectionneurs et, bien sûr, le public. 

Cet engouement a notamment été porté par la création, il y a dix ans, d’un autre salon spécialisé, celui-ci dans le dessin contemporain : le bien nommé Drawing Now. Il est vrai que le dessin est un art accessible et donc populaire : qui n’a jamais griffonné un trait rapide sur un morceau de papier ? Par ailleurs, le dessin permet d’acquérir une œuvre d’un jeune artiste, prometteur, pour quelques centaines d’euros, voire d’un grand maître pour seulement quelques milliers d’euros. 

Mais si le dessin est plus accessible que la peinture, il est aussi plus contraignant : le papier est, en effet, un support fragile. Il est sensible à la lumière et ne supporte ni les variations de température ni les variations hygrométriques. Faites l’expérience chez vous : exposez un dessin à la lumière du jour et vous verrez que le papier jaunit et que l’encre disparaît. Mettez-le ensuite dans votre salle de bain, et vous vous apercevrez que le support gondole et que des taches de moisissure apparaissent très vite. Bref, le dessin, c’est compliqué à exposer et à conserver. Et, plus il est récent, plus il pose des problèmes ! Avant le XIXe siècle, les artistes utilisaient des pigments naturels de qualité. À partir du XIXe, les choses se gâtent : les pigments deviennent synthétiques et se révèlent moins stables à la lumière. Pire : le papier n’est alors plus fabriqué à base de lin ou de chanvre comme avant, mais à partir de bois, composant plus acide. Et je ne vous parle pas des dessins réalisés aux feutres ou aux stylos à billes qui posent de vrais soucis de stabilité aux restaurateurs. 

Finalement, le dessin, c’est la galère ! Tiens, saviez-vous que les musées ne doivent pas exposer un dessin plus de trois mois ? Et qu’une fois exposé, le dessin doit retourner en réserve pour une durée de… trois ans ! Autrement dit : profitez de cette « semaine du dessin », car vous ne reverrez pas les œuvres exposées avant un petit moment…

 

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