Foire & Salon

SPÉCIAL ART BASEL 2019 - FOIRE D’ART CONTEMPORAIN

Art Basel résiste au temps

Par Alexia Lanta Maestrati · Le Journal des Arts

Le 11 juin 2019 - 670 mots

BALE / SUISSE

La plus prestigieuse des foires d’art contemporain signe sa 50e édition. Elle conserve sa recette à succès dont l’ingrédient essentiel est une rigoureuse sélection de galeries.

Entrée de la section Unlimited, Art Basel 2018. © Photo Art Basel.
Entrée de la section Unlimited, Art Basel 2018.
© Photo Art Basel

Bâle. Art Basel aurait tort de changer sa formule, elle fonctionne parfaitement. La foire reçoit non seulement chaque année les plus prestigieuses galeries d’art contemporain, venues avec leurs plus belles œuvres, mais elle voit défiler environ 95 000 visiteurs parmi lesquels les « lanceurs de tendances » les plus importants de l’art contemporain (collectionneurs, critiques, directeurs d’institution…). Et pendant une semaine, la petite ville suisse devient le centre de l’art contemporain, musées à l’unisson. On peut ainsi voir cette année des expositions de Rudolf Stingel à la Fondation Beyeler, de Rebecca Horn au Musée Tinguely ou de Geumhyung Jeong et de Dora Budor à la Kunsthalle. S’ajoute un « off » bien étoffé, avec des foires satellites pour certaines très appréciées comme Volta et Liste consacrées à la création contemporaine, et d’autres plus confidentielles telles Photo Basel, axée sur la photographie, et Design Miami/Basel, sur le design. Les festivités démarrent pour les VIP et les professionnels dès le 11 juin avec le vernissage du secteur consacré aux œuvres XXL, « Unlimited », qui propose 75 projets. Puis la 50e édition de la foire bâloise ouvre ses portes au public du 13 au 16 juin. Ce millésime rassemble dans les halls 1 et 2 du Messe Basel, qui s’étend sur plus de 27 000 mètres carrés (soit plus de 2,5 fois la superficie de la Fiac), 290 enseignes venues de 34 pays. Un chiffre stable comparé à celui de 2018 (290) et de 2017 (291). Comme les années précédentes, les galeries sont réparties en cinq secteurs : « Feature », consacré aux expositions conçues avec l’aide d’un commissaire indépendant ; « Statements », qui regroupe des enseignes et artistes émergents ; « Edition », qui présente des multiples ; « Unlimited » et ses projets grand format, et, le plus prisé, « Galleries », le secteur général.

Un très faible taux de renouvellement

La force d’Art Basel est de maintenir un niveau qualitatif très élevé, malgré un taux de renouvellement relativement faible (4 %). Cette année, le secteur principal, « Galleries », réunit 232 enseignes, un chiffre en légère hausse par comparaison avec 2018 (227) et 2017 (226). Selon les organisateurs, 100 % des exposants demandent à revenir. Parmi les nouvelles entrées dans ce secteur, seule une galerie n’a jamais participé à la manifestation : Travesía Cuatro (Madrid). Les neuf autres galeries sont toutes passées par le sas d’entrée de la foire que sont les secteurs « Statements » et « Feature ». C’est le cas de P.P.O.W (New York), de Wentrup (Berlin) ou d’Hollybush Gardens (Londres). On constate que les grandes foires ont un taux de renouvellement assez faible : il est de 10 % à Art Basel Hongkong, de 6 % à Art Basel Miami Beach, et de 4,4 % à la Fiac (Foire internationale d’art contemporain). Les foires moins internationales affichent des taux plus élevés, ainsi d’Art Brussels (30 %) ou d’Art Paris (44 %). Art Basel célèbre cette année sa 50e édition. La foire affiche une longévité hors norme quand de nombreuses galeries se sont éteintes depuis sa création, ou ne sont plus sur le devant de la scène. Ainsi, seulement 25 galeries sont plus âgées qu’Art Basel. Parmi elles, la doyenne, la new-yorkaise Acquavella (1921), les parisiennes Templon (1966) et Lahumière (1963), ou les américaines Paula Cooper (1968) et la Pace (1960).

Les grandes galeries américaines plus jeunes que la foire

Sur les 232 galeries du secteur général, 140 ont été fondées après les années 2000, et seulement six ont moins de 10 ans, à l’exemple de la benjamine de cette édition, Lévy Gorvy, fondée en 2013 par deux anciens de chez Christie’s, Dominique Lévy et Brett Gorvy, ou de la new-yorkaise 47 Canal (2011), et de Mendes Wood DM (créée à São Paulo en 2013). Les leaders du marché de l’art contemporain, pour la plupart nord-américains (ou qui s’y sont implantés), sont majoritairement plus jeunes que la manifestation, à l’instar de Marian Goodman (1977), de Gagosian (1980), de David Zwirner (1993) ou encore de Hauser & Wirth (1992).

Art Basel,
du 13 au 16 juin, Messe Basel, Messeplatz 10, Bâle.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°525 du 7 juin 2019, avec le titre suivant : Art Basel résiste au temps

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