Le ministère de la Culture envisage un musée à Arles dédié à la photographie, malgré les incertitudes sur sa faisabilité.
Les Rencontres d’Arles se prêtent souvent aux annonces du ministère de la Culture en faveur de la photographie. Rachida Dati a ainsi rendu public la constitution d’un comité scientifique du Bicentenaire de la Photographie, présidé par Dominique de Font-Réaulx, afin de « réfléchir à la préfiguration d’une institution qui soit en réseau avec les autres grandes institutions de la photographie et qui présente les trésors de nos collections nationales : celles du CNAP, des Rencontres déjà conservées à Arles, de la Médiathèque du Patrimoine et de la Photographie, de l’Institut pour la Photographie à Lille. »
Le site des Papeteries Étienne à Arles pourrait être le lieu de son implantation. Propriété de la communauté d’agglomération Arles Crau Camargue Montagnette, le site de 24 hectares, en partie en friche, fait actuellement l’objet d’une reconversion. Les Rencontres d’Arles y disposeront d’ici deux ans d’une halle totalement rénovée pour abriter les ateliers de production et de stockage des expositions du festival, voire un espace d’exposition.
Cette étude de préfiguration, devrait réunir les différentes institutions détentrices de fonds photographiques, comme la Médiathèque du Patrimoine et de la Photographie, qui ne dispose plus d’espace d’exposition en propre, à la différence de la Bibliothèque nationale de France et du Musée Nicéphore Niépce à Chalon-sur-Saône.
D’ores et déjà, plusieurs questions se posent. Car, au-delà d’être un lieu de valorisation des collections photographiques, l’institution aura-t-elle pour vocation de conserver des fonds de photographes ? Et de quels moyens dispose le ministère pour un tel projet d’envergure ?
Cette annonce n’est pas sans rappeler celle faite par Frédéric Mitterrand, le 9 juillet 2011 aux Rencontres d’Arles, où le ministre de la Culture avait annoncé la création d’un « nouvel espace consacré à la photographie à l’hôtel de Nevers à Paris, à proximité du site Richelieu de la BnF dont la gestion serait confiée au Jeu de Paume avec pour mission d’assurer une programmation d’expositions historiques. » L’ancien ministre aujourd’hui décédé avait également annoncé « un centre d’archives spécifiquement dédié au fonds d’auteurs-photographes sur le site de la ZAC des Ateliers d’Arles ». Mais l’arrivée de François Hollande à l’Elysée en 2012 et d’Aurélie Filippetti Rue de Valois avait mis un terme à ces projets jugés trop onéreux.
Dans une époque de restrictions budgétaires où les institutions de photographie en charge de la conservation et de la valorisation des collections sont elles-mêmes en manque de ressources financières, cette annonce laisse dubitatif. D’autant que la France n’est pas dépourvue d’institutions photographiques, et que ces dernières programment régulièrement des expositions construites à partir de leurs collections, que ce soit le CNAP en partenariat avec différentes institutions, de la Friche de la Belle de Mai à Marseille au festival Photo Saint-Germain, le Musée Nicéphore Niépce ou la Médiathèque du Patrimoine et de la Photographie.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Rachida Dati annonce la préfiguration d’un musée de la photographie
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €








