Bergerac ouvre un centre dédié à la photographie

Le 11 juillet a été inauguré le Centre d’art de la photographie de Bergerac, un espace de 800 m² (dont 240 m² dédiés aux expositions) consacré à la photographie contemporaine. Installé dans l’ancienne école Romain-Rolland de la rue Saint-Esprit, le lieu accueille l’exposition « Objectifs Nouvelle-Aquitaine, révélation d’un territoire en mouvement », qui présente des projets d’artistes en collaboration avec le Fonds régional d’art contemporain de Nouvelle-Aquitaine (Frac Méca) et la Bibliothèque nationale de France (BNF), remettant en perspective le territoire régional. Les commandes « Radioscopie de la France : regards sur un pays traversé par la crise sanitaire » de la BNF et « Renouveler le regard sur le territoire » du Frac Méca (2022-2024) ont influencé la conception de cette exposition inaugurale. Parmi les douze artistes présentés, Bruno Serralongue et Jean-Luc Chapin sont liés aux collections du Frac Méca tandis qu’Hélène David et Ambroise Tézenas participaient à la commande photographique de la BNF.

Un espace de résidence est également prévu, comprenant un logement sur place. Deux associations sont hébergées dans les locaux : le Photo-club de Bergerac, centré sur la pratique amateure de la photographie, et Patrimoine photographique en Bergeracois, qui conserve un fonds de 500 000 clichés documentant la vie à Bergerac au XXe siècle. Géré par la Ville, le centre d’art a bénéficié d’une subvention régionale de 360 000 euros.

La direction du centre est assurée par Benoît Lamy de La Chapelle, historien de l’art, critique et commissaire d’exposition, ancien directeur de la Synagogue de Delme, passé notamment par le Wiels à Bruxelles. Le maire de Bergerac a soutenu la création du lieu, malgré des critiques de l’opposition concernant la fermeture de l’école.

Les travaux ont été réalisés sous la conduite de l’architecte Leïla Bourdier-de-Tourdonnet, en collaboration avec le cabinet W-Architecture. Fermée en 2021, l’école a été rénovée entre 2024 et 2025. Le bâtiment a conservé son agencement d’origine, les anciennes salles de classe ayant été adaptées à l’accueil d’expositions.

Le maintien de l’organisation spatiale scolaire répond à l’objectif de favoriser l’éducation à l’image, en direction des publics scolaires et empêchés. La structure entend produire deux expositions et accueillir deux résidences par an. La programmation, encore en phase expérimentale entre échelles locale, nationale et internationale, vise à terme le label « Centre d’art contemporain d’intérêt national », délivré par le ministère de la Culture. Le directeur souhaite également intégrer le réseau Diagonal, créé en 2009, qui regroupe 23 structures engagées dans l’éducation à l’image.

Le Centre d’art de la photographie de Bergerac s’inscrit dans un tissu culturel local en développement, aux côtés des Quais Cyrano, du musée du Tabac – classé musée de France – et du pôle culturel Dordonha.

Il rejoint un cercle restreint de centres d’art dédiés à la photographie, comme le Centre photographique d’Île-de-France (labellisé en 1989, avec une programmation internationale tournée vers la jeune création) ou la Villa Pérochon, centre d’art contemporain photographique situé à Niort, fondé en 2013 et labellisé en 2018, dont les résidences et la programmation centrée sur les artistes émergents présentent des similitudes avec le projet de Bergerac.