Emmanuelle Denavit-Feller : « J’entends poursuivre ce qu’ont fait mes prédécesseurs »

France. Le Département de la photographie du ministère de la Culture tardait à trouver son chef depuis le départ de Fannie Escoulen en juin 2024. La nomination d’Emmanuelle Denavit-Feller met fin à cette vacance de poste. Après quatre années passées à Johannesburg, l’attachée audiovisuelle régionale de l’ambassade de France en Afrique du Sud a rejoint la rue de Valois, le 15 septembre dernier. Sa carrière en particulier à l’international tranche avec celle de ses prédécesseurs Daniel Barroy (2010-2016), Sophie Léron (septembre à décembre 2016), Marion Hislen (2019-2021) et Fannie Escoulen (2021- 2024).

« J’ai commencé ma carrière à Magnum Photos et me suis intéressée à la photographie dès mes études d’histoire puis aux droits d’auteur et aux droits à l’image dans celles qui ont suivi », explique Emmanuelle Denavit-Feller, diplômée d’un magistère de négociations internationales à l’Université Aix-Marseille 1 et d’un DESS de droit des relations et des échanges culturels internationaux à Sciences Po Lyon. « C’est dans le cadre de ce DESS que j’ai fait le stage dont je rêvais à Magnum Photos avant d’intégrer six mois plus tard l’agence comme responsable des expositions en France, Europe de l’Est et Russie (de 2003 à 2007) puis directrice du Département culturel de 2008 à 2010 », précise-t-elle. Elle rejoindra ensuite l’Opéra de Lyon comme responsable du mécénat et des partenariats avant d’être nommée en 2011 par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères comme attachée culturelle et audiovisuelle à l’ambassade de France à Sydney où elle restera cinq ans. Emmanuelle Denavit-Feller sera successivement par la suite responsable du mécénat et des partenariats de l’Institut Lumière à Lyon (2016-2019) et chargée de mission art contemporain et développement culturel au Conseil régional de Bourgogne (2019-2021), année où elle part en Afrique du Sud comme attachée audiovisuelle régionale à l’ambassade de France en Afrique du Sud avec pour mission le pilotage de la politique de coopération audiovisuelle et des industries culturelles et créatives.

Ses nouvelles fonctions de cheffe du département de la photographie au sein de la direction générale de la création artistique (DGCA) marquent donc pour Emmanuelle Denavit-Feller un retour à la photographie stricto sensu. Ses années à Magnum, en Australie et en Afrique du Sud font qu’elle n’est néanmoins pas une inconnue pour beaucoup.

« J’entends poursuivre ce qu’on fait mes prédécesseurs qui ont accompli un travail important et pugnace tant sur l’accompagnement de la création que sur le patrimoine », explique-t-elle tout en mentionnant « son souhait de l’accroître et d’élargir le dialogue avec d’autres champs disciplinaires ». Dans sa feuille de route, deux grands chantiers également : le bicentenaire de la photographie célébré en 2026 et 2027 et la création à Arles d’un musée de la photographie en charge de la valorisation des collections de photographie notamment nationales, annoncée par Rachida Dati début juillet lors de l’inauguration des Rencontres. Pour l’heure c’est Delphine Fournier, déléguée aux Arts visuels à la DGCA, dont elle dépend, qui suit ce dossier, et auquel Emmanuelle Denavit-Feller est désormais associée. Un dossier épineux dont l’annonce a suscité la surprise dans une époque de restrictions budgétaires où les institutions en charge de la conservation et de la valorisation de collections, sont elles-mêmes en manque de ressources financières, et où le comité bicentenaire de la photographie lui-même s’avère surtout une instance de coordination et de labellisation des projets mais pas de financement.