Confronté à une baisse de sa subvention, le musée marseillais réduit la voilure de ses expositions mais maintient ses actions sociétales.

Marseille. Comme tous les lieux culturels, le Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (Mucem) doit faire des choix dans sa programmation afin de s’adapter à son budget. Ayant subi une amputation de 800 000 euros dans sa subvention 2025 – ramenée à 18,6 M€, Pierre-Olivier Costa (voir ill.), son directeur, a dû se résoudre à supprimer une exposition annuelle pour amortir la baisse de 4 à 3 millions d’euros des moyens qui lui restent pour l’animation du site.

Le deuxième musée de France (ex aequo avec le Louvre-Lens), avec près de 400 000 visiteurs (derrière les Confluences à Lyon, un autre musée de société) ne dispose pas de beaucoup de marges de manœuvre. Des recettes supplémentaires sont possibles du côté des privatisations. « On peut augmenter ces recettes d’un tiers », estime le directeur qui va aussi développer une gamme de produits dérivés. Mais cela reste insuffisant pour compenser la baisse. Aussi, Bercy aimerait bien qu’il augmente son prix d’entrée actuellement de 11 €, « le plus bas de tous les musées nationaux », selon son directeur, et qu’il rende payant l’accès au fort Saint-Jean, appartenant au domaine du musée et qui jouxte le bâtiment de Rudy Ricciotti. Mais Pierre-Olivier Costa s’y refuse arguant d’un visitorat très national (77 %) et même local (39 % des visiteurs viennent du Sud). Pour autant, même si les Marseillais sont fiers de leur musée, beaucoup (900 000) se contentent de se promener au fort Saint-Jean et encore trop peu entrent dans les salles d’exposition.
C’est pourquoi une offre culturelle anime dorénavant le fort Saint-Jean (actuellement des installations de Laure Prouvost), et le musée développe des actions à destination de publics bien spécifiques ou éloignés. L’une des premières rencontres du directeur à son arrivée a été avec un club de supporters de l’OM. Il a aussi organisé un système de navettes de bus pour amener les visiteurs résidant dans les quartiers défavorisés de Marseille. Un Conseil des publics a été mis en place afin de s’assurer de l’accessibilité de l’offre et de la médiation à tous les publics.
Cet engagement sociétal répond à l’agenda d’Emmanuel Macron pour « Marseille en grand » « sa ville de cœur ». Sauf surprise, l’ancien directeur de cabinet de Brigitte Macron à l’Élysée n’a pas trop de soucis à se faire pour le renouvellement de son mandat en novembre prochain.
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Le Mucem rogne dans sa programmation
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°658 du 20 juin 2025, avec le titre suivant : Le Mucem rogne dans sa programmation