Musée

JO 2024, trois costumes patrimoniaux

Par Isabelle Manca-Kunert · L'ŒIL

Le 24 juin 2025 - 430 mots

Le Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (MuCEM) s’offre une superbe publicité en recevant trois costumes emblématiques de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris.

Événement historique

Bien qu’elle ait été critiquée pour certains de ses partis pris, la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques d’été de Paris imaginée par Thomas Jolly est devenue instantanément un événement historique. Le 26 juillet 2024, plus de 300 000 personnes se massaient dans la capitale pour y assister, tandis que des centaines de millions de téléspectateurs suivaient sa retransmission en mondovision. Les costumes constituent aujourd’hui le seul témoignage matériel de cet événement.

Joli coup

Le MuCEM a fait un joli coup de communication en recevant trois costumes emblématiques de la cérémonie, directement offerts par le Comité des Jeux Olympiques et Paralympiques. Les collections du musée marseillais s’enrichissent ainsi d’un ensemble porté par l’un des athlètes lors de l’ultime relais de la flamme dans les Tuileries, du costume du Porteur de flamme masqué, évoquant les personnages d’« Assassins Creed », qui a traversé Paris en courant sur les toits ainsi qu’un des costumes de Marie-Antoinette.

Sanglante Marie-Antoinette

Ce fut assurément l’un des tableaux les plus commentés de la cérémonie. Aux fenêtres de la Conciergerie, dont la façade était baignée de rouge sang, se tenaient des danseuses et des chanteuses revêtues d’une robe écarlate en polyester et dentelle évoquant la dernière reine de France, et tenant sa tête emperruquée et décapitée dans ses mains. Le tout en chantant l’hymne révolutionnaire « Ah ça ira » sur une musique métal interprétée par le groupe Gojira avec la cantatrice Marina Viotti en guest star.

Enjeux de patrimoine

L’arrivée de ces costumes dans la collection et des différents prototypes de celui du porteur de flamme participent à la patrimonialisation de cet événement festif. Jusqu’en novembre, ils sont exposés dans « Populaire ? », raccrochage thématique des collections du musée marseillais. Le costume de Marie-Antoinette trouve pleinement sa place dans ce parcours car il appartient à un événement grand public et car il reprend l’iconographie populaire des saints catholiques exhibant leur martyr.

Ferveur populaire

L’arrivée des costumes a suscité un intense engouement du public qui s’est traduit par un boom de la fréquentation du musée. D’autant que leur dévoilement a été orchestré lors d’un autre événement très populaire : le MuCEM a en effet accueilli pendant dix jours Zeus, le fameux cheval mécanique qui avait survolé la Seine pendant la cérémonie d’ouverture. Cent mille personnes se sont pressées au musée le temps de sa halte sur la terrasse. Un record de fréquentation pour l’institution, du jamais vu depuis son inauguration en 2013.

À voir
« Populaire ? »,
Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, 7, promenade Robert-Laffont (esplanade du J4), Marseille (13), jusqu’au 31 décembre 2026, www.mucem.org

Thématiques

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°787 du 1 juillet 2025, avec le titre suivant : JO 2024, trois costumes patrimoniaux

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