L’ode à la vie de Laure Prouvost

Ici, pas de peinture, mais des vidéos, installations et sculptures qui investissent les espaces extérieurs du MuCEM. Dans ce dialogue poétique, Laure Prouvost intègre ses engagements politiques, écologiques et féministes, dans une démonstration pacifiste rafraîchissante. Les œuvres tissent un lien entre la mer, la femme, la nature, comme en témoigne la sculpture-girouette qui surplombe la tour du Roy René, Icare, Us, Elle où Icare devient femme, il devient « us », nous. Ce fil narratif se poursuit avec la vidéo Sous les flots, les âmes sont, où Icare vient de se brûler les ailes et tombe dans la mer. La réalisatrice nous plonge dans les calanques où, comme des métamorphoses, les objets du MuCEM ont été répliqués en verre de Murano dans un ballet subaquatique coloré. Véritable travail d’équipe, souligne Laure Prouvost, des apnéistes professionnels viennent danser dans ce carnaval folklorique. Le travail sonore et de mise en scène est lui aussi remarquable, notamment dans l’installation Mire le mirage dans la chapelle Saint-Jean, évoquant un théâtre d’objets en verre, où ces derniers sont porteurs d’histoires qui nous sont chuchotées. Un travail sonore que l’on retrouve non loin de là, dans l’exposition « Mère, We Sea » à la Vieille Charité, une installation aux évocations de la figure maternelle accompagnée d’une heure d’écoute de témoignages des individus qui ont vécu l’histoire du bâtiment (jusqu’au 11 janvier 2026).