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Marseille (13)

Marseille joue son atout cœur

Par Christine Coste · L'ŒIL

Le 27 juin 2018 - 546 mots

Ceux qui ont connu le vieux port et les abords du grand port maritime de Marseille avant que la ville et la région Provence ne deviennent « capitale européenne de la culture » en 2013 savent les métamorphoses que ceux-ci ont connues.

Marseille.
Marseille
Photo Benjamin Béchet

L’organisation de MP 2013 a impulsé la construction du Mucem, la restauration du fort Saint-Jean et l’aménagement des quais en belles échappées. Côté coulisses, les acteurs économiques et culturels ont construit un dialogue sans précédent que le lancement en février de la programmation de MP 2018 a mis à jour. Depuis, « Quel amour ! », titre donné à la manifestation, programme expositions et rendez-vous convoquant toutes les disciplines. Ce n’est d’ailleurs pas sans malice que le Musée d’art contemporain (Mac) a élaboré un parcours sur ce thème en rajoutant à l’exclamation du titre un point d’interrogation (« Quel amour ?! »). La double entrée de l’exposition impose à cet effet de faire un choix : soit entamer le propos via le cœur baroque de l’artiste portugaise Joana Vasconcelos, soit via la Marie-Madeleine, femme sauvage de l’artiste américaine Kiki Smith. L’une ou l’autre conduira au même constat : le parcours associe une diversité de visions et d’expressions sans entraves, scénarisées au cordeau. « “Quel amour ?!” est à l’image des villes foisonnantes et contrastées que sont Marseille et Lisbonne où l’exposition se prolongera », souligne le catalogue de l’exposition.

Se rendre depuis le Mac à la Friche la Belle de Mai esquisse à ce propos quelques traits du fourmillement que l’ancienne manufacture de tabac de la Seita, installée dans ce quartier du 3e arrondissement de Marseille, concentre dans une belle atmosphère. L’organisation de la première monographie de Christophe Berdaguer et Marie Péjus, fruit d’une résidence, exprime le travail, les collaborations et les rencontres qui s’y produisent. Le propos des artistes puise d’ailleurs quelques-uns de ses fondements dans l’architecture des lieux et son environnement. À quelques encablures de là, dans le 4e arrondissement, le château de Servières – qui n’a rien d’un château – découvre une programmation aussi détonante que marquante. L’association à l’œuvre est à l’origine un centre social référencé pour avoir été en 1988 le premier en France à accueillir une galerie et à faire de la médiation sociale. Depuis, elle a emménagé dans de nouveaux locaux, créé le salon du dessin Paréidolie qui, cette année, s’organise au Hangar J1 les 1er et 2 septembre, conjointement au salon d’art contemporain Art-O-Rama [du 31 août au 9 septembre].

En attendant, au château de Servières, le solo-show de Rachel MacLean présente trois de ses vidéos, dont la mémorable Spite Your Face sur l’ascension sociale de Pinocchio, présentée lors de la 57e Biennale de Venise où l’artiste écossaise représentait son pays en 2017. Ailleurs, Art-cade présente, en partenariat avec la Galerie Vallois, « Bénin, l’art roi », un dialogue entre quatre artistes du Bénin (Dansou, Dossou, Zanfonhouédé et Zinkpè). Dans le quartier du port maritime, l’installation immersive Chaman 3.0, au J1, de l’artiste thaïlandais Korakrit Arunanondchai, et l’exposition Ai Weiwei au Mucem distillent d’autres inédits, tandis que Claude Lévêque investit les espaces du Frac Paca et la chapelle de la Vieille Charité. Deux entités distinctes pour deux quartiers, la Joliette et le Panier, on ne peut plus différents bien que situés à deux pas l’un de l’autre. Ce qui n’a pas été sans déplaire à l’artiste.

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°714 du 1 juillet 2018, avec le titre suivant : Marseille joue son atout cœur

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