Musée - Nomination

Laurent Le Bon futur président du Centre Pompidou

Par Jean-Christophe Castelain · lejournaldesarts.fr

Le 25 juin 2021 - 598 mots

PARIS

Le directeur du Musée Picasso qui aspirait depuis longtemps à la fonction était donné gagnant malgré un casting de qualité.

Laurent le Bon © Photo Pascal Ferro - 2013
Laurent le Bon.
© Photo Pascal Ferro, 2013

Laurent Le Bon va pouvoir esquisser un franc sourire : il est nommé à la présidence du Centre Pompidou. Malgré ses dénégations répétées, il avait du mal à cacher qu’il convoitait le poste depuis des années. Sans doute depuis son arrivée en 2000 au Musée national d’art moderne en tant que conservateur. Il avait accepté bon gré mal gré de piloter l’association de préfiguration du Centre Pompidou- Metz en 2009 avant de diriger cette antenne du Centre de 2010 à 2012 en espérant succéder à Alfred Pacquement à la direction du musée en 2013.

Alain Seban, le président du Centre à l’époque, lui avait même laissé miroiter qu’il était le meilleur candidat pour le poste. Mais les choses ne sont pas passées comme il l’espérait. Après le retrait de la candidature de Max Hollein (parti depuis au MET de New York) et la proposition de candidature en duo avec Catherine Grenier, c’est finalement un second couteau, Bernard Blistène qui a été choisi.

Depuis cet épisode dont il était sorti meurtri, il s’était en partie consolé en prenant en 2013 la direction du Musée national Picasso, tout en gardant un œil, cette fois sur la présidence du Centre. Son nom circulait pour remplacer Jean-Luc Martinez à la tête du Louvre, mais à dire vrai les pronostics de bistrot parient sur lui dès qu’un poste d’importance se libère.

Car Laurent Le Bon est l’un des rares conservateurs et historiens d’art à avoir des capacités managériales. Il a même commencé son parcours universitaire à Science Po Paris avant d’aller à l’Ecole du Louvre puis de réussir le concours de l’Institut national du patrimoine. Le nombre de commissariats d’exposition à son actif est impressionnant et l’on ne compte plus les commissions, jurys, conférences et autres instances culturelles où il a été convié.

La dernière ligne droite vers la présidence avait été très éprouvante, et il avait pesté, non sans raison, sur cette incapacité de la haute administration en France à garder le secret sur les procédures en cours.

Le mandat de Serge Lasvignes se terminant le 28 juin, Laurent Le Bon devrait prendre ses fonctions très rapidement. Les dossiers sur son bureau sont nombreux. D’abord gérer la tragi-comédie autour de la nomination de Bernard Blistène à la direction artistique de l’antenne du Centre Pompidou à Bruxelles (Kanal-Bruxelles). A 66 ans, le futur ex-directeur du MNAM pensait que son élection à Kanal allait passer comme une lettre à la Poste. Il n’en est rien, et le passage en force du conseil d’administration face à la décision du jury va laisser des traces.

Second dossier : trouver un remplaçant à Bernard Blistène. Ce ne sera pas trop difficile, tant le bilan de l’ancien directeur des musées de Marseille manque de consistance. Par ailleurs, les candidatures possibles (forcément féminines) et de qualité ne manquent pas : Cécile Debray, Catherine Grenier (*), Emma Lavigne, Christine Macel, Camille Morineau…

Et puis il va falloir préparer la fermeture du Centre pour travaux, redonner du souffle au musée à la réouverture, trouver une solution au manque d’espace, gérer les antennes dans le monde... Ce faux dilettante va pouvoir mettre son talent au service d’une mission à sa hauteur.

Précision - 25 juin 2021

A la suite de la publication de cet article, Catherine Grenier, directrice de la Fondation Giacometti nous a fait savoir qu’elle n’était « absolument pas candidate à la direction du Musée national d’art moderne » ajoutant « qu’elle se réjouissait de la nomination de Laurent Le Bon à la présidence du Centre Pompidou »

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