Environnement

Des institutions culturelles britanniques s’engagent à réduire leur émission carbone

Par Antonin Gratien · lejournaldesarts.fr

Le 27 juin 2019 - 439 mots

ROYAUME-UNI

Une trentaine de musées, théâtres et opéras veulent réduire de 10 à 20 % leur rejet de CO2 d’ici 2023.

Le Bristol Museum and Art Gallery © Photo Nilfanion, 2013
Le Bristol Museum and Art Gallery s’est engagé à réduire ses émissions carbone.
© Photo Nilfanion, 2013

La Serpentine Gallery, la Whitechapel Gallery et le Bristol Museum and Art Gallery ont, avec 27 autres grands lieux culturels britanniques, rallié « Spotlight » le nouveau programme d’engagement écologique piloté par l’Arts Council England.

Depuis 2012, l’Arts Council England incite les institutions référencées dans son National Portfolio Organisations – une sélection des institutions faite tous les quatre ans pour, notamment, déterminer les bénéficiaires de la National Lottery – à réduire leur impact écologique. Cette initiative aurait déjà permis de réduire les émissions carbones annuelles des lieux concernés de 5 %, selon le site ArtsProfessional.

« Nous avons besoin de faire mieux », a affirmé Claire Buckley, la directrice du programme environnemental de l’Arts Council England. C’est pour passer à la vitesse supérieure que l’organisme a lancé « Spotlight », en partenariat avec l’association environnementale Julie’s Bicycle spécialisée dans le conseil et l’équipement des espaces culturels.

 « Ambitieux mais réalisable », le programme vise à réduire les émissions carbones des institutions les plus pollueuses du National Portfolio Organisations de 10 à 20 %, rapporte le site Artnet News.

Selon l’Art Council England, quelques lieux sont responsables de plus de la moitié des rejets de CO2 de la liste. Ce sont ces lieux, le plus souvent de grandes infrastructures qui sont concernés par « Spotlight ».

Principal atout pour mieux atteindre l’objectif du programme : l’usage de nouveaux instruments de mesure. Jusqu’alors, l’analyse de l’empreinte carbone des institutions était mensuelle – voire annuelle. « Un rythme que nous entendons dépasser », a affirmé Claire Buckley.

Pour ce faire, un outil en ligne fourni par Julie’s Bicycle fera des relevés de consommation énergétique chaque demi-heure. Ces mesures seront calculées en kWh, puis converties en taux d’émission carbone. Grâce à ce système, les lieux pourront examiner avec précision l’impact de plusieurs facteurs sur leurs émissions : l’heure de la journée, le nombre de visiteurs, la scénographie des expositions.

Pour diminuer l’impact environnemental, « Spotlight » préconise : une transition vers les énergies renouvelables, l’utilisation de lampes LED, l’amélioration de l’isolation, la ventilation naturelle et l’installation de plantes. Des mesures similaires ont également été adoptées dans plusieurs musées new-yorkais.

Quoique les propositions de « Spotlight » semblent relever du bon sens dans ce contexte de crise climatique, le programme n’est ni obligatoire, ni assorti de sanctions. Ainsi, 10 institutions ont refusé d’y participer, et du côté des engagés aucune mesure n’est prévue dans le cas où leur objectif ne serait pas atteint.

Actuellement Spotlight concerne seulement 40 des 828 institutions du National Portoflio Organisations. Le programme espère néanmoins voir les bonnes pratiques qu’il aura développées entre 2019 et 2023 « s’élargir à l’ensemble du groupe » dans l’avenir.

Thématiques

Tous les articles dans Patrimoine

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque