Ventes aux enchères

Christie’s France reprend la tête des maisons de vente

Par Marie Potard · Le Journal des Arts

Le 5 juillet 2017 - 768 mots

Alors que le chiffre d’affaires cumulé des 10 premières maisons de ventes françaises affiche une très légère baisse, le trio de tête, mené par Christie’s, enregistre une baisse de 4,6 % tandis que Drouot progresse de 5,3 % .

Paris. Pour le premier semestre 2017, les maisons de ventes françaises accusent une très légère baisse, de 0,7 %, avec un total cumulé de 444,4 millions d’euros contre 447,4 en 2016. Une stagnation due en grande partie à l’absence de lots exceptionnels, alors qu’une Ferrari 335 S avait été vendue 32 millions d’euros en février 2016 par Artcurial. Aussi, le trio de tête affiche une baisse de 4,6 % (3,8 % en 2016) tandis que les sept autres opérateurs de ventes volontaires (OVV) français enregistrent une hausse de 12 % contre 1,5 % l’an passé.

Christie’s reprend la première place du classement qu’Artcurial lui avait ravie l’an dernier en totalisant 136,6 millions d’euros, son meilleur premier semestre depuis son ouverture en France (hors vente « Saint Laurent-Bergé » en 2009). Elle enregistre ainsi une croissance de 21,6 %,« due à un bon “mix” entre des collections exceptionnelles, comme celle d’Hubert de Givenchy (32,7 M€) ou de Boni de Castellane-Anna Gould (14,2 M€), et les ventes classiques très bien positionnées dans le calendrier », commente Édouard Boccon-Gibod, directeur général de Christie’s France. Tous les départements sont en augmentation et Christie’s remporte la palme pour l’adjudication la plus haute en France au premier semestre, avec une vue de la Piazza San Marcopar Guardi (6,7 M€). « C’est également le prix le plus élevé pour un tableau ancien en France depuis 1993 », souligne Édouard Boccon-Gibod.

Pierre Bergé nouvel entrant
En deuxième position, Sotheby’s totalise 96 millions d’euros contre 107 en 2016, accusant une baisse de 10,3 %. L’auctioneer a organisé 15 ventes contre 16 en 2016, mais surtout, Sotheby’s a dispersé moins de collections prestigieuses (3 contre 6 l’an passé dont la collection Boutet de Monvel qui lui avait rapporté 9,3 M€). En revanche, elle détient le record du montant pour une vente d’art contemporain organisée en France, soit 32 millions d’euros, et la 2e plus forte enchère pour ce semestre avec une œuvre de Pierre Soulages (6,1 M€).

Si Artcurial se plaçait en tête du classement l’année dernière, la maison de ventes redescend à la 3e place avec un chiffre d’affaires de 93,1 millions d’euros contre 122,5 en 2016, soit 24 % en moins. La Ferrari 335 S (32,2 M€) avait fait toute la différence. Maline, Artcurial a choisi de communiquer son bilan « hors événement exceptionnel », en excluant cette adjudication multimillionnaire, ce qui lui permet d’annoncer une hausse ( 3,3 %) plutôt qu’une baisse. « Nous préférons voir le verre à moitié plein, explique François Tajan, président délégué. Mathématiquement, c’est une baisse, cela, nous ne le nions pas, mais elle est inhérente au fait de ne pas avoir eu cette voiture cette année. Derrière cette baisse arithmétique, il n’y a pas eu une baisse de l’activité de la maison car tous nos départements sont en progression. » Pour ce semestre, sa plus forte enchère revient à Andromède, un marbre de Rodin (3,7 M€).

Sur la 4e marche du podium se trouve Tajan qui gagne 3 points avec un chiffre d’affaires de 20,4 millions d’euros ( 21,4 %), suivi de Millon qui stagne (20,3 M€). L’OVV Pierre Bergé & associés, nouvel entrant, se hisse à la 6e place avec une forte croissance ( 73,8 % pour 18,6 M€). Plusieurs belles enchères sont venues alimenter ce score comme Plage et falaises de Pourville, de Monet (4,2 M€), ou encore Parc des Princes, les footballeurs, de Nicolas de Staël (763 560 €). Viennent ensuite Piasa (17 M€), Aguttes (16,7 M€) et Osenat, lequel effectue son entrée avec un produit de 13,7 millions d’euros. Cornette de Saint Cyr occupe la dernière place du classement avec 12 millions, un chiffre en baisse de près de 30 %, faute de ventes de gré à gré (1) ce semestre (lesquelles avaient gonflé le chiffre de l’an passé).

Drouot enregistre une hausse de 5,3 % avec un total de 202,7 millions d’euros (192 en 2016) alors que l’hôtel des ventes parisien était en baisse depuis 2015. En cause, davantage de ventes – 659 contre 547 l’année dernière, et six enchères millionnaires contre seulement deux l’an passé qui totalisent à elles seules 9,6 millions d’euros. En tête, un bronze de Rodin adjugé 1,9 million d’euros (Fraysse & associés).

Notes

(1) Excepté Sotheby’s, Christie’s et Artcurial, les OVV n’hésitent pas à inclure le montant de leurs ventes de gré à gré dans leurs bilans, surtout si le volume est important.

Légende photo

Francesco Guardi, Piazza San Marco, Venise, avec la Basilique et le Campanile, huile sur toile, 69,8 x 101,9 cm. © Christie’s Images Ltd.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°483 du 7 juillet 2017, avec le titre suivant : Christie’s France reprend la tête des maisons de vente

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