Belgique - Foire & Salon

Antica Namur confirme son ancrage

Par Gilles Bechet, correspondant en Belgique · Le Journal des Arts

Le 27 novembre 2025 - 521 mots

Pour sa 48e édition, la foire affirme son identité : une manifestation à taille humaine, conviviale, mais de portée internationale.

Namur (Belgique). Capitale de la Wallonie, Namur est une ville de culture, préservée de la frénésie des grandes métropoles. Antica Namur a consolidé son identité en maintenant une taille humaine et son attachement au patrimoine et au métier d’antiquaire. À la grande satisfaction des organisateurs, la 48e édition s’est conclue avec un bilan de plus de 22 000 visiteurs. Parmi les 115 exposants, 25 étaient de nouveaux venus. Les Belges constituaient la majorité, devant les Français, quelques Allemands et Néerlandais.

Spécialiste des maîtres anciens, Jan Müller présentait, parmi les peintures de l’école flamande des XVIe et XVIIe siècles, un Couronnement de la Vierge, somptueux bois sculpté du XVIe siècle à 90 000 euros. Fidèle à Antica Namur, depuis plusieurs décennies, il y participe chaque année, car les ventes sont bonnes – certains clients préfèrent l’ambiance feutrée de Namur.

Arnaud et Sylvie de Spa sont aussi des fidèles de la foire qu’ils apprécient pour sa convivialité. Spécialiste du mobilier classique et haute époque, l’antiquaire a reconnu que les affaires étaient plus difficiles depuis quelques années. Les prix ont baissé, mais les clients sont toujours à l’affût de pièces d’exception. Ce qu’a confirmé la vente d’un cabinet anversois du XVIIe siècle en écaille de tortue, ébène et filets d’ivoire, acquis par des clients « qui en rêvaient depuis des années ».

Peter Andeweg est spécialiste en armes anciennes et orientales. Il a fondé Antiques by the Sea, il y a cinq ans, en vendant uniquement en ligne. Pour sa première participation à une foire, il a accueilli ses clients hollandais et anglais, venus admirer ses sabres et épées anciens, ou encore ce pistolet à silex du XVIIIe siècle conçu par Johann Christoph Stockmar pour la cour de l’Électorat de Saxe.

La galerie Ronny Van de Velde, l’une des quelques galeries à proposer de l’art moderne et contemporain, n’a pas vendu sa très rare peinture mobile sur panneaux de masonite de Pol Bury de 1953, mais a trouvé preneuse pour une grande aquarelle d’Antoine Mortier de 1963 auprès d’une nouvelle cliente qui a eu le coup de foudre pour l’œuvre.

Venu de Vienne, Florian Kolhammer a proposé des peintures, objets et mobilier de la Sécession viennoise. Pour sa deuxième participation, il s’est dit pleinement satisfait. « Les gens sont curieux et ils achètent », a-t-il souligné. Cette année, il avait apporté des éléments décoratifs en métal repoussé de Georg Klimt, jeune frère de Gustav. Réalisés initialement pour s’intégrer à des pièces de décor et de mobilier, ils se vendent aujourd’hui séparément pour des prix qui varient entre 7 000 et 30 000 euros.

Arry Van Weyenbergh, directeur de la maison Costermans est également un habitué d’Antica Namur, comme de la Brafa. « Ici, nous n’amenons pas les pièces les plus imposantes. La différence tient plutôt à la perception de la clientèle. Psychologiquement, certains auront tendance à trouver les prix plus abordables, même s’ils ne sont pas moins élevés. Il y a longtemps qu’Antica Namur n’est plus un salon d’antiquaires de province. C’est une foire exigeante de niveau international. »

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°666 du 28 novembre 2025, avec le titre suivant : Antica Namur confirme son ancrage

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