ST-ART, entre arts verriers et émergence

Strasbourg (Bas-Rhin). La 29e édition de la plus ancienne foire régionale d’art contemporain en France s’est tenue au Parc des Expositions de Strasbourg du 14 au 16 novembre. 12 500 visiteurs – un chiffre en légère baisse par rapport aux éditions 2023 et 2024, au cours desquelles ST-ART a attiré respectivement 13 000 et 13 600 visiteurs – ont pu profiter d’une foire aérée, de ses larges allées et de la disposition de ses cimaises permettant d’embrasser du regard l’ensemble de l’espace d’exposition (10 000 m²) et de circuler aisément. Avec ses 62 exposants, ST-ART s’affirme comme une foire à taille humaine. Et si le vaste hall n’est pas divisé en sections thématiques, le rapprochement de galeries aux univers complémentaires permet d’assurer une cohérence d’ensemble, à l’instar de la section dédiée à la peinture colorée grand format.

Peinture, dessin, estampe, textile, photographie, céramique… la force de ST-ART réside dans sa capacité à rester ouverte à une diversité de médiums et de styles, des plus conventionnels aux plus singuliers. Sur 70 candidatures reçues, le jury a retenu 48 galeries (38 françaises et 10 internationales). Amateurs et collectionneurs ont pu retrouver des fidèles comme Ritsch-Fisch et les alsaciennes Kraemer et Murmure. Autre retour notable, celui de la toulousaine Pol Lemétais, consacrée à l’art brut depuis plus de vingt-cinq ans et habituée de la foire depuis 2016, et qui propose une sélection aussi intéressante qu’originale à base de tapisseries monumentales signées Aurélia Jaubert et de retables mystiques conçus par Mina Mond. Vingt nouvelles galeries ont fait par ailleurs leurs débuts à ST-ART dont trois originaires du Liban, du Maroc et de Corée du Sud. No/mad utopia, basée à Beyrouth, expose de délicates broderies de Johanne Allard. La galerie casablancaise AA réserve aussi son lot de belles découvertes.

Pour la deuxième année consécutive, la foire alsacienne met les arts verriers à l’honneur. Outre le Musée Lalique et le Musée du Cristal Saint-Louis, qui exposent tous deux une sélection de leurs plus belles pièces, le Centre européen de recherches et de formation aux arts verriers (CERFAV) présente quelques travaux de jeunes diplômées. L’occasion de découvrir les remarquables créatures en verre filé et en laiton de Caroline Moal et les colliers en verre soufflé de Manon Fontaine. Déjà présente sur la foire en 2024, l’association strasbourgeoise European Studio Glass Art Association (ESGAA) revient avec le collectif Bones and Clouds et présente une installation immersive composée, entre autres, de l’incroyable écosystème en verre filé et soudé par Kim KototamaLune. Cette année, la foire peut aussi s’enorgueillir d’accueillir la galerie de la célèbre verrerie de Murano Barovier & Toso Arte.

Côté émergence, ST-ART octroie un espace d’exposition aux étudiants de la HEAR, l’école d’art de Strasbourg-Mulhouse et offre des solo shows à Karine N’Guyen Van Tham, lauréate 2024 du Prix de la Jeune Création européenne, décerné depuis l’an passé par ST-ART et la Société des amis des arts et des musées de Strasbourg (SAAMS) et à Valentine Cotte, formée à la HEAR et lauréate 2025 du Prix Théophile Schuler.

Si la fourchette de prix sur la foire est comprise entre 2 000 et 6 000 euros, ST-ART inaugure cette année un nouvel espace, « Start your collection », sur le modèle du « start:block » lancé par Art Karlsruhe en 2025. Le principe est le même : chaque galerie propose une œuvre à moins de 1 000 euros. Une manière pour la foire d’encourager l’initiation à la collection d’art, mais aussi de servir de tremplin à la scène émergente.