Vente inaugurale

Christie’s fait un carton en Chine

Par Éléonore Thery · Le Journal des Arts

Le 2 octobre 2013 - 513 mots

La première vente de Christie’s à Shanghaï est un succès et valide ses ambitions en Asie.

Shanghaï - Un grand pas pour Christie’s et un petit pas pour le marché de l’art mondial ? Le 26 septembre, après trois jours de galas, expositions et autres festivités, la maison de vente inaugurait en grande pompe son antenne à Shanghaï, devenant ainsi la première maison de ventes internationale à organiser des ventes publiques en Chine continentale  sans s’adosser à une maison locale. Les résultats se montrent à la hauteur des attentes et monte à 18,5 millions d’euros frais compris pour quarante lots, dont un seul n’a pas trouvé preneur, dépassant largement l’estimation et permettant d’atteindre l’excellent taux de vente de 98 %. François Curiel, président de Christie’s Asie, se réjouit de la portée de l’événement : « Nous avons constaté une participation du monde entier, avec des acheteurs en ligne ou au téléphone rejoignant les presque 1 000 clients présents dans la salle », a-t-il annoncé à la sortie de la vente, tandis que Steven Murphy, président directeur général de l’entreprise a renchéri :  « Introduire l’art international, y compris Picasso, pour la première fois en Chine continentale est la concrétisation d’un rêve de longue date pour Christie’s. »

La Chine, un marché ciblé

D’art international, hors Asie, il est pourtant peu question – du moins au sens strict du terme – en dehors d’Andy Warhol, Calder ou, plus surprenant, Ed Ruscha. Le tableau de Picasso en question, un Homme assis de 1969, a quant à lui totalisé 1,3 million d’euros frais compris, le double de son estimation basse. Au-delà de ces maîtres, la vente, très éclectique, mêlait vins français, joaillerie, montres et art contemporain asiatique, bien entendu tout spécialement chinois. Les plus hauts prix ont été atteints par un dessin sur papier de l’artiste chinois Cai Guo-Qiang, vendu 1,8 millions d’euros frais compris au profit du Musée d’art contemporain de Quanzhou, et par un collier de rubis et diamant, cédé au même prix (2,5 millions d’euros), légèrement en deçà de son estimation. En ouvrant cette antenne, Christie’s répond à sa stratégie résumée par Aline Sylla Walbaum, directrice générale de Christie’s France, au Journal des Arts en juillet dernier : « aller au-devant des clients, où qu’ils soient dans le monde, avec tous les prix et tous les départements. Nous constatons ce besoin, nous y répondons ». La Chine, dominée par la place de Hongkong, où Sotheby’s vient de fêter avec faste ses 40 ans, constitue un enjeu de taille pour les maisons de vente internationales. Le marché de l’art y a connu un développement spectaculaire depuis dix ans : le produit total des ventes l’an dernier a été dix fois supérieur à celui de 2013. L’annonce par les autorités chinoises, le lendemain de la vente, de la création d’une zone franche à Shanghaï pourrait grandement faciliter la tâche aux maisons de ventes internationales.

CHRISTIE’S, LE 26 SEPTEMBRE

Estimation (hors frais) : 11,8 M €
Résultats (frais compris) : 18,5 M €
Nombre de lots vendus : 39 sur 40
Taux de vente : 98 %

Légende photo

Sui Jianguo, Clothes Veins Study Series, 1998, sculptures en plâtre et en bronze, vendu 1 948 373 dollars, Christie's, Shanghai. © Photo : Christie’s Images Ltd.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°398 du 4 octobre 2013, avec le titre suivant : Christie’s fait un carton en Chine

Tous les articles dans Marché

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque