Inde

Lancement réussi pour Christie’s à Bombay

Par Éléonore Thery · Le Journal des Arts

Le 2 janvier 2014 - 562 mots

Christie’s double l’estimation de sa vente inaugurale en Inde grâce aux artistes locaux.

BOMBAY - L’Asie offre un beau terrain de jeu à Christie’s  : après le succès de son installation à Shanghaï en septembre, sa vente inaugurale à Bombay (Inde) organisée le 19  décembre s’est brillamment déroulée. Lors de cette vacation dédiée à l’art moderne indien, la maison britannique a obtenu le double de son estimation, avec un résultat de 11,3  millions d’euros (*). Aline Sylla Walbaum, directrice générale de Christie’s France, expliquait en juillet dernier  : « Nous voulons aller au-devant des clients, où qu’ils soient dans le monde  ». Cette stratégie de diversification de Christie’s –  proposer un grand éventail de prix, de biens divers sur presque tous les continents  – révèle ainsi sa pertinence. Si le potentiel de l’Asie n’est plus à prouver, qu’en est-il de celui de l’Inde  ?

Poussé par le développement du pays, le marché de l’art prend ses marques et monte aujourd’hui en puissance après avoir subi les effets de la crise mondiale à partir de  2008. L’État offre peu de soutien à la scène artistique, mais le secteur privé est dynamique, et les galeries de Delhi et Bombay ou l’Indian Art Fair offrent de bons exemples de réussite. Pour Hugo Weihe, directeur international pour l’art asiatique chez Christie’s, il s’agit aujourd’hui d’un moment clé, préparé de longue date  : « Il y a vingt  ans nous avons ouvert un bureau à Bombay, et commencé à tenir des ventes d’art asiatique à Londres, peu après à New York, et maintenant nous sommes là pour les cent prochaines années.  » Christie’s, qui compte se concentrer sur l’art indien devra rivaliser avec les maisons locales, telles qu’Osian, Asta Guru ou Triveda Fine Art. « À Bombay, nous avons investi un marché de l’art comparable à celui de Dubaï en  2006, où nous avons été une force prédominante pour sa construction », poursuit Hugo Weihe.

Enchères à succès pour les artistes indiens
Pour sa vente inaugurale, l’entreprise britannique avait vu les choses en grand  avec l’organisation de la vacation au sein de l’hôtel de luxe Taj Mahal Palace et deux semaines d’exposition préalables à New Dehli et Bombay. Au centre d’un ensemble de 81  lots, figuraient les œuvres des galeristes Kekoo et Khorshed Gandhi, fondateurs de Chemould, et figures centrales pour le développement de la scène de l’art moderne indien. Clou de la vente, un tableau de Vasudeo S. Gaitonde, considéré comme le plus important artiste indien abstrait, a attisé les enchères. Remportée très au-delà de son estimation par un collectionneur américain, l’œuvre a atteint 2,8  millions d’euros (*), record pour l’artiste et plus haut prix pour une œuvre de l’art moderne indien. Autre figure de l’art moderne indien, Tyeb Mehta, marqué à jamais par la violence liée à la partition de l’Inde, a également remporté de beaux succès. Mahishasura et Untitled (Falling Figure) ont pulvérisé leurs estimations en atteignant respectivement 2,3 et 1,1  million d’euros (*). De leur côté, Bhupen Khakhar, Manjit Bawa ou Ganesh Pyne ont établi des records aux enchères. La prochaine vente est prévue en décembre  2014.

VENTE INAUGURALE À BOMBAY (INDE), CHEZ CHRISTIE’S, LE 19 DÉCEMBRE

Estimation : 4,4-6 M€ (hors frais)
Total : 11,30 M€* / 965 937 500 INR*
Nombre de lots vendus : 79 sur 81
Taux de vente : 98 %

Note

* Tous prix annoncés frais compris (FC) sauf indication contraire

Légendes photos

TYEB MEHTA (1925-2009) - Mahishasura - 1994 - 150,5 x 120,3 cm - Estimation 1 200 000 / 1 520 000 $ - Adjugé 3 165 200 $

VASUDEO S. GAITONDE (1924-2001) - Sans titre - 1979 - 152,7 x 101,6 cm - Estimation 1 040 000 / 1 360 000 $ - Adjugé 3 792 400 $

© Christie's images Ltd

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°404 du 3 janvier 2014, avec le titre suivant : Lancement réussi pour Christie’s à Bombay

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