Belgique

Quelques cas isolés

L’implication dans l’entreprise reste minime

Le Journal des Arts

Le 1 janvier 1995 - 412 mots

L’action culturelle des entreprises en Belgique s’oriente essentiellement vers le sponsoring et la recherche d’événements. Les collections d’entreprise se limitent en Belgique à quelques cas isolés. L’effondrement du marché de l’art a ruiné nombre d’initiatives tournées davantage vers la spéculation que vers la création de collections qui nécessitent toujours la durée.

BRUXELLES - L’élaboration d’une collection reste de façon déterminante le fait de dirigeants qui assignent à la culture une dimension politique. Le désir de briller et de donner à l’entreprise une légitimité intellectuelle, voire morale, n’est pas négligeable. Certains, à l’instar des banques, opteront pour la tradition comme gage de sécurité et de pérennité. D’autres chercheront dans la création contemporaine cette expression du présent qui reste leur terrain d’action privilégié. Les motivations sont multiples ; rares sont cependant les sociétés qui sont passé à l’acte. Dans le domaine contemporain, la Belgique apparaît pauvre, même si les chefs d’entreprise restent des collectionneurs avertis.

L’implication dans l’entreprise reste minime. Elle n’a pas encore trouvé sa nécessité en terme de gestion du personnel. Toutefois, une évolution s’amorce. Aux yeux de certains patrons, comme Jean-Pierre Berghmans, président du comité exécutif du groupe Lhoist qui a réuni une collection internationale de photographies contemporaines, l’œuvre constitue un lieu privilégié de réflexion. À ce titre, elle ouvre l’esprit et doit participer à la vie de l’entreprise. Reste à motiver le personnel et à l’intéresser.

Même si certaines semblent aujourd’hui plus concernées par l’organisation d’événements ponctuels, les banques abritent les principales collections belges, mais les budgets – non rendus publics ”à cause de la crise” - ne dépassent pas quelques millions de francs belges. La collection de la Banque Bruxelles Lambert, bien qu’amputée lors de successions en 1987, reste importante (3 000 œuvres, dont 1 500 majeures), comme celle que Paribas a réunie dans ses locaux anversois. Ces collections sont des héritages du passé qui ont peu évolué ces dernières années. Le prix des œuvres d’art a figé les acquisitions dans le domaine de l’art ancien. La BBL a néanmoins réorienté ses acquisitions dans le domaine contemporain international.

Le Crédit communal de Belgique  témoigne, pour sa part, d’une politique dont la cohérence réside dans l’implication locale de la banque. La collection, avec 1 006 pièces, constitue un point de référence, et l’accent est porté exclusivement sur l’art belge de 1830 à nos jours. Par voie de publications, la banque fait la promotion de sa collection, dont la finalité combine à la fois politique de prestige et action de proximité.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°10 du 1 janvier 1995, avec le titre suivant : Quelques cas isolés

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