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Londres : le parrainage par Shell d’une exposition écologique fait polémique

Par Marion Pedram · lejournaldesarts.fr

Le 28 avril 2021 - 398 mots

LONDRES / ROYAUME-UNI

Des militants pour le climat appellent au boycott de l’exposition « Our Future Planet » au Science Museum.

Vue de l'exposition Our Future Planet au Science Museum de Londres. © Science Museum Group
Vue de l'exposition Our Future Planet au Science Museum de Londres.
© Science Museum Group

Faire sponsoriser une exposition ayant pour thème la préservation de l’environnement par un groupe pétrolier : cette étonnante décision a bien été prise par le Science Museum de Londres. Le partenariat entre le musée et le groupe Shell a suscité la colère des militants écologistes. Ils ont appelé au boycott d’une décision jugée « consternante », rapporte The Guardian.

L’exposition « Our Future Planet » visible à partir du 19 mai au Science Museum de Londres, à l’occasion de la réouverture des lieux culturels du pays, s’intéresse à la lutte contre le dérèglement climatique. Elle présente des technologies de pointe et des solutions naturelles qui pourraient permettre de préserver l’environnement. 

Dénonçant l’hypocrisie du musée britannique, le mouvement UK Student Climate Network demande l’annulation du partenariat, ou, le cas échéant, au boycott pur et simple de l’exposition. Dans une lettre ouverte, le jeune mouvement, soutenu par plusieurs associations écologistes et par des climatologues, accuse Shell de « greenwashing » (pratique marketing consistant pour une marque ou entreprise à se donner une image de responsabilité écologique trompeuse) et le musée, de complicité.

Le Science Museum a défendu le parrainage, invitant le public à visiter l’exposition pour se faire sa propre opinion sur les convictions du musée. Quant à Shell, le groupe pétrolier assure avoir à cœur les préoccupations environnementales.

Le musée scientifique n’est pas le seul à avoir subi la fronde des militants environnementaux. La Tate a largement été critiquée pour ses liens avec la compagnie pétrolière British Petroleum (BP), qui fut mécène du musée pendant 26 ans. En mars 2016 cependant, le partenariat, source de trop nombreuses polémiques, a pris fin sans être renouvelé. La pression des militants écologistes avait fini par porter ses fruits, s’illustrant dans une nouvelle disposition du Code de déontologie de l’association des musées britanniques, intégrée quelques mois auparavant, et prévoyant que les musées doivent s’assurer que leurs mécènes partagent leurs convictions éthiques.

Le British Museum est quant à lui toujours soutenu par la compagnie pétrolière, malgré les critiques virulentes et les manifestations des militants écologistes, accusant BP d’« artwashing » (pratique marketing consistant cette fois à utiliser l’art pour redorer son blason).

En France, un partenariat entre Total et le Louvre a également fait polémique en 2017 puis en 2018, donnant lieu à des happenings militants dans les salles les plus visitées du musée parisien. 
 

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