La mission Culture amortit la baisse de ses crédits grâce à la fin du chantier du Grand Palais et à la réduction du Pass Culture.

L’ampleur de la baisse du budget de la culture en 2026 était connue depuis la communication des plafonds de crédit cet été par le ministère du Gouvernement Bayrou. C’est d’ailleurs en grande partie le budget « Bayrou » qui a été présenté mardi en conseil des ministres et qui est maintenant en cours d’examen par le Parlement. Il est proposé une baisse de 4,3 % des crédits de paiement par rapport à la Loi de finance initiale (LFI) 2025, soit 171 millions d’euros.
Cela paraîtra beaucoup à certains tels la CFDT qui dénoncent « une vision comptable qui étouffe l’innovation et l’accès à la culture » mais peu à d’autres face aux 17 milliards d’économies (soit le fameux 1 % !) demandées dans les dépenses publiques alors même que la France continue d’afficher un déficit abyssal représentant 4,7 % du PIB.
Mais la Rue de Valois parvient à conserver l’essentiel en jouant sur deux importantes économies qui absorbent en grande partie cette baisse : la fin des subventions d’investissement pour les travaux du Grand Palais soit 40 millions et le laminage du Pass culture qui passe de 210 millions dans le PLF 2025 à 127 millions.
De sorte qu’en rognant par-ci, par-là, le ministère continue à faire ce qu’il a toujours fait : reconduire tous ses programmes et soutiens. Le patrimoine paye le plus – proportionnellement et en valeur absolue - son écot à l’effort de limitation avec une diminution de 8,5 % de ses crédits de paiement (CP) soit 106 M€. Le CMN perd 1 million, Versailles 6 millions dans son schéma directeur des travaux, le Louvre 1 million, le Musée Guimet va devoir encore attendre pour financer ses travaux, quand le Centre Pompidou conserve sa subvention pour charges de service public (78 millions) alors qu’il est fermé !
La Création ne perd que 34 millions sur ses CP de 1,01 milliard, tandis que les moyens des arts visuels progressent très légèrement de 0,78 % (154 millions), permettant au CNAP de poursuivre son chantier de relocalisation à Pantin (11 M€) prévue pour 2027.
La baisse des CP du troisième grand programme du ministère intitulé « Transmission des savoirs et démocratisation de la culture » est en phase avec le mouvement général. C’est à l’intérieur de ce « programme » que les dynamiques sont les plus nettes : la forte réduction des moyens du Pass Culture (dont la SAS devient un opérateur de l’État en janvier 2026) permet de financer les programmes de travaux dans les écoles supérieures d’art. Pour autant, les travaux jugés indispensables aux Beaux-Arts de Paris devront encore attendre.
Pendant ce temps-là, les intérêts de la dette finançant les déficits publics depuis des décennies font un bond de 52,3 à 60,3 milliards d’euros soit plus de deux fois le budget total de la Mission Culture. Et cela ne devrait pas s’arranger puisque Bercy anticipe une charge de 77 milliards en 2028.
Le Parlement conservera-t-il cette épure ? Réponse d’ici la fin de l’année.
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Le budget de la Culture limite la casse en 2026
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