Pass culture « collectif » : raboté, sorties scolaires gelées. Un « go-and-stop » qui fragilise l’éducation artistique.

Politique culturelle. Rachida Dati survivra-t-elle au quatrième premier ministre du second mandat d’Emmanuel Macron ? Ce n’est pas sûr et l’intéressée elle-même ne veut sans doute pas rester Rue de Valois, afin de pouvoir se consacrer entièrement à la campagne des municipales parisiennes. Et puis, après s’être mise à dos une grande partie des médias, échaudés par sa proposition de loi pour réformer l’audiovisuel public et ses sorties de route à répétition lors d’interviews, elle a de plus en plus de mal à faire passer ses messages.
D’autant que, malgré ses dénégations, le budget de la mission « Culture » a baissé en 2025 et continuera à baisser en 2026, d’un montant de l’ordre de 200 millions d’euros si le budget « Lecornu » reprend les plafonds de dépense par ministère fixés par l’ex-Premier ministre François Bayrou. Il lui sera alors difficile de nier la réalité des chiffres budgétaires.
On l’a souvent dit dans ces colonnes, le budget de la Culture est tellement cranté, avec des dépenses reconduites d’année en année, que les marges de manœuvre sont de plus en plus faibles. En 2025, c’est le Pass culture dans sa part individuelle qui a été sérieusement raboté pour préserver autant que possible les autres programmes. Malgré quelques montées d’adrénaline dans les réseaux sociaux, les jeunes (et leurs parents) semblent avoir digéré la division par deux du montant du Pass individuel.
Mais il n’en va pas de même de la part collective, celle qui est gérée par les enseignants pour organiser, par exemple, des sorties scolaires. Sa ligne budgétaire a été ramenée de 97 millions d’euros en 2024 à 72 millions en 2025, avec un quasi-gel des autorisations pour la rentrée 2025 étant donné la sous-budgétisation de cette dépense. On touche ici à l’un des drames des politiques publiques : le « stop-and-go » ou plus exactement le « go-and-stop ». Alors que le ministère de l’Éducation nationale, qui gère cette ligne, avait enfin réussi à faire adopter par les enseignants ce puissant levier d’éducation artistique et culturelle et les outils associés (application Adage), l’enveloppe allouée est insuffisante en regard des demandes, provoquant frustration et incompréhension. Le bon sens voudrait que les 72 millions soient conservés pour 2026, et même doublés, non seulement pour ne pas gâcher le bénéfice de l’appropriation par les enseignants, mais aussi parce que c’est un dispositif intelligent qui, pour un budget somme toute modique, possède un puissant effet de levier.
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La discontinuité des politiques publiques
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°661 du 19 septembre 2025, avec le titre suivant : La discontinuité des politiques publiques







