Le prêt de la Tapisserie de Bayeux au Royaume-Uni compromis 

La mise au jour de multiples tâches, plis, déchirures, et divers manques dans un constat d’état effectué sur la Tapisserie de Bayeux, mené en janvier 2020 par huit restauratrice-conservatrices spécialisées en textiles et dont les conclusions ont été rendues publiques en février 2021 semble compromettre son prêt au Royaume-Uni, prévu normalement en 2022.

Compte tenu du nouveau diagnostic, la tapisserie ne serait déplacée que pour aller sur son lieu de restauration, qui va prendre plus de temps que prévu. D’autant qu’elle doit impérativement revenir au Musée de la tapisserie de Bayeux, pour la réouverture du musée en 2026 au terme de travaux d’agrandissement.

La fenêtre ouverte pour le prêt se révèle donc extrêmement réduite.

Le prêt de cette broderie millénaire, propriété de l’État confiée en dépôt à la ville de Bayeux par Napoléon Bonaparte en 1804, avait été autorisé par Emmanuel Macron en janvier 2018, après plusieurs demandes infructueuses du Royaume-Uni. Un prêt au service de la diplomatie destiné à renforcer les liens franco-britanniques, fragilisées par le vote en faveur du Brexit en 2016.

Classé Monument Historique depuis 1840 et inscrite depuis 2007 au registre « Mémoire du Monde » de l’UNESCO, ce joyau médiéval de l’histoire franco-anglaise, daté de la fin du XIe siècle, relate, sur 68,38 mètres de longueur et 50 centimètres de hauteur, la conquête de l’Angleterre par Guillaume le Conquérant, duc de Normandie, en particulier la bataille d’Hastings survenue le 14 octobre 1066.