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La reconversion du Grand Hôtel-Dieu de Lyon a débuté

Par Chloé Redon · lejournaldesarts.fr

Le 9 avril 2015 - 492 mots

LYON (RHONE-ALPES) [09.04.15] – Le plus vieil hôpital de Lyon, le Grand Hôtel-Dieu, fait l’objet d’un important chantier afin d’accueillir un hôtel cinq étoiles et une Cité internationale de la gastronomie, notamment, d’ici 2018.

Le chantier de reconversion du Grand Hôtel-Dieu de Lyon, inscrit au patrimoine mondial de l’humanité par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), a été lancé. Vendredi 3 avril 2015, la ministre de la Culture et de la Communication, Fleur Pellerin, a officialisé le début des travaux qui consisteront à transformer l’historique hôpital lyonnais en un complexe comprenant un hôtel intercontinental, des logements, des commerces, des bureaux, un centre de conventions, une Cité internationale de la gastronomie ainsi que des cours et jardins. Selon l’Agence France-Presse, l’ouverture est prévue en 2018.

Quarante-trois mois de travaux, soit près de quatre années, ont été planifiés pour réaliser ce que Pierre Berger, Président-directeur général d’Eiffage, qualifie comme étant la « plus grande rénovation privée de monuments historiques jamais réalisée en France ». La société Eiffage Construction a, en effet, été choisie en 2010 au terme d’un concours organisée par les Hospices civils de Lyon pour mener à bien ce chantier nécessitant d’importants moyens financiers et humains. Le budget, s’il n’est pas complètement bouclé, selon Pierre Berger, dépasserait les 250 millions d’euros. Le même affirme qu’ « un millier de personnes » seront sollicitées.

Albert Constantin, l’architecte du projet, a prévu 40 000 mètres carrés de bâtiment réhabilité, 11 500 mètres carrés de constructions neuves et 8 000 mètres carrés de cours et jardins. Au sein de cette structure, les espaces seront partagés entre un hôtel cinq étoiles Intercontinental de 143 chambres, 9 restaurants, 45 boutiques, des logements, des bureaux, un centre de conventions et une Cité internationale de la gastronomie. Lyon est, en effet, une des quatre villes -avec Tours, Rungis et Dijon- à participer à la formation d’un réseau valorisant la gastronomie française. Il s’agit là de concrétiser l’inscription, en 2011, du « repas gastronomique français » au patrimoine immatériel de l’UNESCO.

Ce projet n’est pas sans rappeler celui concernant l’Hôtel de la Marine à Paris. Dans un communiqué du 20 mars 2015, l’Elysée annonçait sa volonté de partager l’édifice, d’ici la fin de l’année 2017, entre un musée et un espace, au rez-de-chaussée, réservé à la découverte du patrimoine gastronomique français. Cette annonce avait provoqué le mécontentement de l’Association des Amis de l’Hôtel de la Marine, soutenue par des personnalités telles que Valéry Giscard d’Estaing.

A Lyon, non plus, la reconversion ne fait pas l’unanimité. L’AFP relève qu’un collectif de citoyens a proposé à Fleur Pellerin de dédier 2 000 mètres carrés du bâtiment à un « pôle régional de promotion de la santé ». Le Grand Hôtel-Dieu, fondé au XIIe siècle, était, en effet, le plus vieil hôpital lyonnais. Mais alors qu’il comptait plus de mille lits au début du XXe siècle, sa fermeture fut actée en 2010 en raison de sa vétusté.

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L'Hôtel-Dieu de Lyon vu du quai Victor Augagneur © Photo Morgan & Sophie - 2010 - Licence CC BY-SA 3.0

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