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La Joconde : une étude française lève le voile sur la composition du Sfumato

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 24 avril 2008 - 351 mots

PARIS

PARIS [24-04-08] - Une méthode d’analyse élaborée par des chercheurs français a révélé la composition du fameux sfumato utilisé par Léonard de Vinci pour peindre les visages.

Des chercheurs du C.N.R.S. et de l’Université Paris VI/VII ont étudié la composition des couches picturales successives de la Joconde grâce à une nouvelle méthode non destructrice. La composition du sfumato, technique de superposition de fines couches de peintures au rendu vaporeux et contours imprécis, a été détaillée. L’analyse a permis de procéder à un dévernissage virtuel de la toile révélant la présence d’un glacis. Cette technique de la peinture à l’huile a été inventée par les Primitifs flamands et était supposée ne pas être utilisée encore en Italie. Elle consiste en la superposition de couches d’un seul type de pigment en surface.

La partie superficielle de la toile est une superposition de couches de « terre d’ombre », une ocre contenant du manganèse, caractéristique d’un glacis. La seconde couche est composée à 99% de blanc de plomb et 1% de vermillon selon une technique couramment utilisée par les peintres italiens contemporains de Léonard de Vinci.

Les résultats ont été obtenus grâce à une caméra multi-spectrale permettant de mesurer les flux lumineux dans la matière. La caméra projette un rayon lumineux mesurant les spectres de composants des couches picturales. Cette nouvelle méthode permet d’analyser les couches superficielles, les vernis, mais aussi la couche picturale la plus profonde présentant les repentirs, les dessins sous-jacents.

En 2004, une étude scientifique canadienne s’était aussi intéressée à la composition des couches picturales de la Joconde. Une technologie d'imagerie très pointue avait alors révélé la superposition de couches de pigments minces et uniformes ne présentant aucun coup de pinceau. La numérisation par un scanner en 3 dimensions montrait aussi des espaces sombres, les yeux étant plus épais, impliquant une possible accumulation de minces couches de glacis. En 2006, les résultats avaient révélé la présence d’un « voile de gaz » fin et transparent autour du visage de Mona Lisa. Masqué par le vernis, ce détail n’avait jamais été observé. (source : Applied Optics / Conseil National de Recherches Canada)

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