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Une historienne relance le débat sur La Joconde

Par Paul Bérat · lejournaldesarts.fr

Le 4 mai 2022 - 402 mots

BOBBIO / ITALIE

Le paysage serait le village de Bobbio, et le modèle ne serait pas Mona Lisa, mais l’épouse du comte de Caiazzo.

Détail de La Joconde de Léonard de Vinci
Détail de La Joconde de Léonard de Vinci
Photo Wikimedia

Nouvel épisode dans l’histoire - déjà longue - de La Joconde. L’historienne de l’art Carla Glori s’appuie sur une récente découverte pour soutenir une hypothèse qu’elle avait déjà émise il y a dix ans : le paysage de La Joconde est celui de la commune de Bobbio en Émilie-Romagne.

Dans un article publié dernièrement dans la Revue italienne de paléontologie et stratigraphie (RIPS), les chercheurs Andrea Baucon, Girolamo Lo Russo, Carlos Neto de Carvalho et Fabrizio Felletti ont montré que les fossiles que Léonard de Vinci a dessinés dans le Codex Leicester proviendraient du site de Pierfrancesco, à proximité de la commune de Bobbio. 

Pour Carla Glori, « cette découverte prouve que Léonard de Vinci est venu à Bobbio. Qu’il connaissait l’endroit ». Or, c’est là, à Bobbio, quelle situe depuis dix ans le paysage de La Joconde. « J’ai trouvé treize points communs entre le paysage de Bobbio et celui de La Joconde. Un élément très important du paysage de Bobbio est le ponte Gobbo, qu’on trouve aussi dans l’œuvre de Léonard de Vinci », explique-t-elle dans le journal italien Corriere. 

« L’étude publiée dans la plus importante revue italienne de paléontologie et de stratigraphie a, je pense, donné un certain crédit à l’hypothèse que j’ai formulée en 2011 », précise-t-elle. Plus précisément, selon l’historienne de l’art, la vue du paysage de La Joconde est celle que l’on peut admirer depuis le château Malaspina du comte de Caiazzo Galeazzo Sanseverino. « En regardant Bobbio depuis Malaspina », dit-elle, « la vue est un peu gênée aujourd’hui par une grande usine mais il n’y a pas de grandes différences entre ce que l’on voit et ce qui est peint dans le tableau »

Si le paysage de La Joconde est bien celui de Bobbio et que le tableau a été peint depuis le château de Malaspina, alors cela pourrait remettre en cause l’identité même du modèle pris par Léonard de Vinci selon Carla Glori. « En 2014, le chercheur Pascal Cotte a pu effectuer des analyses sur La Joconde […]. Et il a découvert que sous la présente figure féminine, il y en avait autrefois une autre. C’est ce que j’ai toujours pensé », indique-t-elle. Aussi, ce que nous voyons, d’après l’historienne de l’art, n’est pas le portrait de Mona Lisa mais celui, « modifié et vieilli », de Bianca Giovanna Sforza, l’épouse du comte de Caiazzo.

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