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Hélène Lafont-Couturier flotte sur un petit nuage

Par Jean-Christophe Castelain · Le Journal des Arts

Le 4 mars 2022 - 413 mots

LYON

Sept ans après son ouverture, le Musée des Confluences à Lyon a su créer un lieu d’un nouveau genre très prisé par le public.

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Hélène Lafont-Couturier.
© Musée des Confluences / Bertrand Stofleth

Lyon. Malgré la fermeture de son musée pendant plusieurs mois en raison du Covid-19, Hélène Lafont-Couturier, garde le sourire : le Musée des Confluences qu’elle dirige depuis sa préfiguration en 2011 est resté, en 2021, le premier musée visité en région. Une place qu’il occupait déjà avant la crise en 2019 avec 671 000 visiteurs, devant le Louvre-Lens et le Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, à Marseille.

Un succès qui repose sur un modèle « unique en France et sans doute dans le monde ». Le Musée des Confluences n’est pas un musée d’histoire naturelle et encore moins un musée des beaux-arts, « ce pourrait être un musée anthropologique », répond la directrice, ou encore un musée de société. Le bâtiment joue beaucoup dans son attrait auprès d’un public qui reste largement local. L’architecture audacieuse, posée sur une bande de terre où se rejoignent à sa pointe le Rhône et la Saône, se veut ouverte sur l’extérieur et fluide à l’intérieur. Si la collection retrace l’histoire de la Terre et de l’homme, les expositions permanentes multiples, en racontent à chaque fois des pans : les Sioux, l’Afrique, mais aussi les oiseaux rares, les défis environnementaux. Le mot-clé est « raconter ». La directrice revendique le concept de récit qu’elle matérialise avec des objets mis en situation, des expériences immersives, une médiation écrite et audiovisuelle très présente.

Sa force est de pouvoir puiser dans ses larges collections naturelles et ethnographiques, issues d’un regroupement de plusieurs ensembles. Des collections qui ne cessent de s’enrichir avec des donations prestigieuses (celles d’Antoine de Galbert ou d’Ewa et Yves Develon…). Ce modèle vertueux est consolidé par un recours important à l’externalisation (accueil, gardiennage, entretien). Ce qui lui a permis de traverser la crise sanitaire et économique sans encombre (les sous-traitants ont eu recours au chômage partiel) et même de dégager un résultat d’exploitation positif par l’annulation de nombreuses charges. De quoi mettre en confiance le département du Rhône, financeur principal de l’établissement public. Seule inquiétude de la directrice, le devenir incertain du parking proche dont elle encaisse la redevance et qui est indispensable pour accueillir les invités lors des soirées de privatisation.

Consciente que la matière même de ses expositions explique en partie l’attrait des visiteurs, la directrice aimerait maintenant prouver qu’il est possible d’appliquer sa formule (récit et scénographie immersive) à une exposition de beaux-arts.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°584 du 4 mars 2022, avec le titre suivant : Hélène Lafont-Couturier flotte sur un petit nuage

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