Lyon (69)

Yves et Ewa Develon, un œil sur les arts du Nigeria

Musée des Confluences - Jusqu’au 12 mai 2019

Par Marie Zawisza · L'ŒIL

Le 28 mars 2019 - 329 mots

Comment naît et grandit une collection avant d’être donnée à un musée ? C’est ce que raconte, à Lyon, l’exposition « Désir d’art, la collection africaine Ewa et Yves Develon ».

Quarante masques, sculptures et objets viennent de rejoindre les quelque six mille cinq cents pièces des collections « Afrique » du Musée des Confluences à Lyon. Cette donation est le premier acte du legs de la collection d’Ewa et Yves Develon, riche de quelque trois cents artefacts. Exposées avec vingt autres pièces prêtées par ce couple de passionnés, ces œuvres racontent tout au long du parcours leur voyage depuis l’Afrique post-coloniale, où la plupart ont été achetées, jusqu’au Musée des Confluences, où elles acquièrent aujourd’hui une dimension nouvelle. Yves Develon a 27 ans lorsqu’il séjourne pour la première fois en Côte d’Ivoire, pour des raisons professionnelles. Pour ce jeune psychologue, la rencontre avec l’art africain est un coup de foudre – « Un chemin pour mieux se connaître », confie-t-il. Très vite, au sein de l’art africain, il se passionne pour celui du Nigeria, pourtant peu présent dans les collections françaises. De fait, à la fin des années 1960, ce pays connaît une forte instabilité politique, des violences et des mutations sociales liées au recul des pratiques et des religions traditionnelles : de nombreux objets sont dispersés, si bien qu’un nouveau marché voit le jour. En 1980, Yves Develon épouse Ewa. Ensemble, le couple ouvre une galerie à Ramatuelle, dans le Var, puis à Paris en 1982. Les chefs-d’œuvre de la collection ? Yves et Ewa, qui aiment les pièces étranges, atypiques, comme cet étrange masque aux cornes sculptées l’une derrière l’autre plutôt que côte à côte, nient en avoir jamais acheté et s’interrogent même sur le sens de ce mot – nul snobisme chez ces passionnés. Aux yeux des connaisseurs, leur collection en comporte pourtant, tel ce masque idoma, modelé avec une grande sensibilité, recouvert d’une couche de kaolin contrastant avec les scarifications en fort relief. N’en déplaise à ceux qui l’ont déniché.

« Désir d’art, la collection africaine Ewa et Yves Develon »,
Musée des confluences, 86, quai Perrache, Lyon (69), www.museedesconfluences.fr

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°722 du 1 avril 2019, avec le titre suivant : Yves et Ewa Develon, un œil sur les arts du Nigeria

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