Royaume-Uni - Archéologie

De la graisse animale pour transporter les menhirs de Stonehenge ?

Par Antonin Gratien · lejournaldesarts.fr

Le 18 juillet 2019 - 302 mots

WILTSHIRE / ROYAUME-UNI

Une archéologue universitaire suggère que la graisse aurait pu servir de lubrifiant aux traîneaux des pierres.

Stonehenge, Wiltshire, Royaume-Uni.
Stonehenge, Wiltshire, Royaume-Uni.

Le mystère de l’acheminement des monolithes de Stonehenge ne cesse de fasciner. Une énième théorie sur le sujet a été soumise par Lisa-Marie Shillito, une archéologue affiliée à l’Université de Newcastle, en Angleterre. Selon une hypothèse communiquée le 15 juillet sur le site Antiquity, l’utilisation de graisse animale pourrait être la clef du transport des pierres pesant entre 2 et 50 tonnes.

Il est communément admis que leur déplacement sur plusieurs kilomètres, une prouesse pour l’époque (environ 2 900 av J. C.), aurait été réalisé à l’aide de traîneaux en rondins de bois. Lisa-Marie Shillito a enrichi cette théorie en fournissant une nouvelle interprétation des résidus lipidiques retrouvés sur une poterie néolithique au nord-est de Stonehenge, à Durrington Walls.

La présence de saindoux – une graisse animale - dans cette poterie est depuis longtemps connue, et était jusque-là attribuée aux festins organisés par les artisans de Stonehenge. « Cette hypothèse est l’explication la plus évidente, mais les choses pourraient être plus complexes. Dans ce cas, les graisses pourraient avoir facilité le transport des pierres », suggère Lisa-Marie Shillito.

Pour étayer son propos, l’archéologue rappelle que le récipient découvert est de la taille et de la forme d’un seau, rendant peu probable la théorie selon laquelle il aurait servi d’assiette.  

Elle rejette également l’idée que la poterie était un pot de cuisson : « les ossements d’animaux excavés sur le site montrent que les porcs ont majoritairement été grillés à la broche, et non cuisinés dans des poteries »

Selon Lisa-Marie Shillito, le suif aurait plutôt été utilisé comme lubrifiant pour les frottements des traineaux servant à l’acheminement des pierres de Stonehenge dont certaines ont été extraites à 250 km du site, d’autres à 1,6 km.

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